Rue Neuve-Saint-Augustin, un embarras de voitures arrêta le fiacre chargé de trois malles, qui amenait Octave de la gare de Lyon. Le jeune homme baissa la glace d’une portière, malgré le froid déjà vif de cette sombre après-midi de novembre. Il restait surpris de la brusque tombée du jour, dans ce quartier aux rues étranglées, toutes grouillantes de foule. Les jurons des cochers tapant sur les chevaux qui s’ébrouaient, les coudoiements sans fin des trottoirs, la file pressée des boutiques débordantes de commis et de clients, l’étourdissaient ; car, s’il avait rêvé Paris plus propre, il ne l’espérait pas d’un commerce aussi âpre, il le sentait publiquement ouvert aux appétits des gaillards solides. Le cocher s’était penché.
– C’est bien passage Choiseul ?
– Mais non, rue de Choiseul… Une maison neuve, je crois.
Et le fiacre n’eut qu’à tourner, la maison se trouvait la seconde, une grande maison de quatre étages, dont la pierre gardait une pâleur à peine roussie, au milieu du plâtre rouillé des vieilles façades voisines. Octave, qui était descendu sur le trottoir, la mesurait, l’étudiait d’un regard machinal, depuis le magasin de soierie du rez-de-chaussée et de l’entresol, jusqu’aux fenêtres en retrait du quatrième, ouvrant sur une étroite terrasse. Au premier, des têtes de femme soutenaient un balcon à rampe de fonte très ouvragée. Les fenêtres avaient des encadrements compliqués, taillés à la grosse sur des poncifs ; et, en bas, au-dessus de la porte cochère, plus chargée encore d’ornements, deux amours déroulaient un cartouche, où était le numéro, qu’un bec de gaz intérieur éclairait la nuit.
Je rentre de mon beau voyage en Lettonie et j’avais envie pour ces premières lignes de la semaine de partager celles du Zola qui m’a accompagnée durant mes pérégrinations. J’ai adoré Pot-Bouille et comme à chaque fois, j’aime le regard incisif que cet auteur pose sur le monde. Une rencontre avec Octave Mouret qui restera, assurément. La chronique arrive bientôt.
Le billet de Georges et celui d’Estelle.
J’adore Zola ! Très bon retour à toi…
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Homme de goût va !
(Merci)
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🙂
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Ah les incipit de Zola, cette façon qu’il a de nous plonger directement dans ces romans ! Je me promets de lire celui-ci depuis longtemps, il est même passé de mes étagères à ma table de nuit, c’est un premier grand pas !
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Ils ont une force particulière. Hâte de passer au titre suivant.
Bonne lecture à toi pour ce Zola qui se rapproche tout doucement…
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Zola, on le découvre souvent dans les années lycée, puis on l’oublie. Je relirai bien cette histoire, et tous les autres titres de Zola.
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J’ai découvert les Zola sur le tard et je lis et relis les Rougon-Macquart dans l’ordre de publication. J’adore son univers…
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Je vais apporter une note divergente, j’ai toujours trouvé que Zola en faisait trop. Et la relecture cet été du « Ventre de Paris » a vraiment confirmé mon opinion sur cet auteur. Je garde cependant un bon souvenir de « Au bonheur des dames » .
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Ce sera ma prochaine lecture.
Qu’entends-tu par en faire trop ? Pour le Ventre, c’est un titre particulier et un peu à part dans ses écrits à mes yeux. (Ceci dit, je l’ai adoré aussi.)
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Tu sais quand on dit mais cest du fait Zola , c’est à dire ne pas faire dans la nuance. Comme dans » l assommoir » . Mais j’ai tout lu et avec passion Zola . J’ai vieilli et j’ai perdu la passion.
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Je voulais dire : mais » c’est du Zola » désolée
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🙂
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Oui je vois. (Ah l’Assommoir, ce bouquin…)
Et sinon, j’espère que je la perdrai pas cette passion-là.(Mais je vieillis aussi alors wait and see.)
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J’aime bien Zola alors merci pour cet incipit! 🙂
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Je t’en prie Dame qui lit ! 😉
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Je suis trop contente, je suis sur le Reader WP donc je n’ai lu au départ que les trois premières lignes et j’ai reconnu Zola de suite !!! (Je suis bonne pour les jeux télévisés :lol:) J’ai relu La Curée il y a …euh…3 ans ? Et j’ai adoré, beaucoup plus qu’à l’adolescence ou ce fut une lecture « obligée » ! Je relirais Pot-Bouille volontiers,n rien que pour le style et la modernité du propos…
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Quand je lis les articles des Premières lignes j’aime aussi me prendre au jeu de la devinette. Et je suis ravie quand ça tombe juste ! (Et la Curée ! Quel texte !)
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La Curée est magnifique je ne te le fais pas dire, la re-lecture a été une grande claque ! 😉 C’est bien ces « incipit », je n’ai pas eu le temps d’approfondir mais ça m’intéresserait de participer ! C’est toi qui organise ?
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