Et je ne vous dis pas qu’on ne peut pas vivre sans amour : on peut et c’est même ce qu’il y a de si dégueulasse. Les organes continuent à assurer la bonne marche physiologique, et le simulacre peut se prolonger longtemps, jusqu’au moment où la fin du fonctionnement rend le cadavre légitime.
Michel et Yannick s’aiment d’un amour fou. De celui qui dure et ne s’étiole jamais. Mais Yannick se donnera la mort cette nuit-là comme une petite victoire sur sa maladie et préfère que l’homme qu’elle aime prenne ses distances tant les adieux semblent inimaginables. Elle l’incite à aimer encore, à aimer de nouveau, à aimer toujours, bien que cette invitation semble ô combien prématurée.
Alors, promets-moi. Promets-moi de ne pas faire de ton chagrin une facilité, une dérobade. Une demeure grise entourée de ronces et de ruines. Ah non ! Je ne veux pas que la mort gagne plus qu’elle ne m’emporte. Tu ne t’enfermeras pas à double tour derrière les murs du souvenir.
Lydia Kowalski a vu la vie de ses deux grands amours prendre une direction tragique. Un terrible accident lui a dérobé son enfant et son époux vivote rongé par des pulsions suicidaires. Comme dans bien des rencontres amoureuses, il suffit de presque rien, de ce petit hasard de pacotille pour que Michel et Lydia se croisent.
Il ne suffit pas d’être malheureux séparément pour être heureux ensemble. Deux désespoirs qui se rencontrent, cela peut bien faire un espoir, mais cela prouve seulement que l’espoir est capable de tout…
Une chute maladroite et, à la clé, deux solitudes en détresse qui se trouvent. Une nuit l’un auprès de l’autre libère la parole. De leurs échanges sans fard, de leurs discussions sincères, de leurs désillusions et désenchantements respectifs naissent les contours d’un texte qui rend incroyablement hommage au couple et à l’amour inconditionnel.
Elle se mit à rire et il y eut autour de moi un peu moins de fantômes.
Sur la couverture, Modigliani. Touchée. Première page. Cornée. Je récidive pour la suivante et les autres qui plaident coupable à chaque nouveau petit pli qui pique ou cerne comme il faut, qui plaît, follement. Dernière page. Coulée. C’est généralement l’effet que Gary me fait.
Il y a des mauvaises rencontres, c’est tout . A moi aussi, ça m’est arrivé. A toi aussi. Comment veux-tu distinguer le faux du vrai quand on crève de solitude ?
La plume de Gary est cruellement addictive.Clair de femme est un roman qui oscille entre la déclaration d’amour passionnée et une réflexion profonde sur le couple, sa force, ses faiblesses et tout ce qui le transcende ou le blesse. On tourne ces pages avec une émotion palpable face à tant de sincérité et de véracité, on accepte les mots résignés, on veut bien croire en ceux qui osent l’optimisme. Et il faudra bien accepter ces quelques passages aux dialogues absurdes, à la cocasserie fulgurante portée par ce personnage de Señor Galba pour s’offrir une part de légèreté et quelques respirations quand notre gorge, au fil de la lecture, si souvent se noue.
Parfois, tuer la sensibilité, c’est une question de survie.
Il y a tant d’hommes et de femmes qui se ratent ! Qu’est-ce qu’ils deviennent ? De quoi vivent-ils ? C’est terriblement injuste. Il me semble que si je ne t’avais pas connu, j’aurais passé ma vie à te haïr.
Il va falloir que je me refasse un avis sur Gary (légèrement mis à mal par ma lecture de La vie devant soi)
Tu as l’air d’être une fan inconditionnelle de cet auteur !
Curieusement, inconditionnelle serait un peu précipité car je n’ai lu que La vie devant soi qui m’a bouleversée. (J’ai tellement pleuré dans la dernière partie du roman.) Ce titre est corné de bout en bout, un poil moins convaincant sur ces passages un peu décalés que j’évoque dans l’article mais je pourrais le relire souvent tant les citations à recopier sont nombreuses. Mon prochain sera La promesse de l’aube ou Gros Câlin. Histoire de voir si la magie opère à nouveau ! J’espère que vous vous trouverez lui et toi.
Tu as déniché une lecture totalement dans le thème. Émue par la plume de Romain Gary que j’ai découverte grâce à votre challenge, je suis certaine que ce roman me touchera aussi.
Je n’ai encore jamais lu Romain Gary mais je retiens celui-ci pour une éventuelle première rencontre. Un auteur qui mériterait bien qu’on lui dédie un mois avec ce challenge tellement son œuvre est riche. D’ailleurs, curieuse de découvrir les prochaines thématiques de cette année! 🙂
Cela pourrait être une suggestion pour l’année à venir tiens? Nous allons nous pencher sur la question prochainement avec Fanny. Nous vous tiendrons vite au courant et n’avons rien contre le fait de nous souffler quelques idées si le coeur vous en dit!
Après La vie devant soi qui m’a bouleversée et des précédentes lectures de cet auteur dont je désire tout lire, celui-ci sera une de mes priorités … Merci 🙂
Ah, je venais déposer mon lien et tu m’as déjà linkée, merci 🙂 Demain, un autre billet 😉
Pourquoi pas, pour Romain Gary, j’ai lu La promesse de l’aube il y a trèèèèès longtemps et le souvenir est un peu vague…
Tu noteras l’efficacité de ma cellule de veille pour superviser au mieux ce chouette RDV… Je guette pour demain. Une chronique est également prévue pour moi.
Encore un auteur jamais lu même si j’en ai très envie. Ta chronique est tellement belle, j’espère ressentir les mêmes émotions que toi le jour où je franchirai le pas.
Il va falloir que je me refasse un avis sur Gary (légèrement mis à mal par ma lecture de La vie devant soi)
Tu as l’air d’être une fan inconditionnelle de cet auteur !
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Curieusement, inconditionnelle serait un peu précipité car je n’ai lu que La vie devant soi qui m’a bouleversée. (J’ai tellement pleuré dans la dernière partie du roman.) Ce titre est corné de bout en bout, un poil moins convaincant sur ces passages un peu décalés que j’évoque dans l’article mais je pourrais le relire souvent tant les citations à recopier sont nombreuses. Mon prochain sera La promesse de l’aube ou Gros Câlin. Histoire de voir si la magie opère à nouveau ! J’espère que vous vous trouverez lui et toi.
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J’ai beaucoup lu cet auteur, l »la promesse de l’aube » reste mon préféré.
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Ce sera ma prochaine lecture je pense !
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Gary noté dans mon petit carnet.
Ma (première) lecture : http://lemondedemirontaine.hautetfort.com/archive/2021/02/21/le-message-d-andree-chedid-6299097.html
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Il faut toujours qu’un Gary apparaisse dans les petits carnets…
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Tu as déniché une lecture totalement dans le thème. Émue par la plume de Romain Gary que j’ai découverte grâce à votre challenge, je suis certaine que ce roman me touchera aussi.
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Je pense vraiment continuer ma lecture de son Oeuvre qui me touche véritablement.
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Un auteur que je ne connais quasiment pas !
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Tu sais donc ce qu’il te reste à faire !
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Je n’ai encore jamais lu Romain Gary mais je retiens celui-ci pour une éventuelle première rencontre. Un auteur qui mériterait bien qu’on lui dédie un mois avec ce challenge tellement son œuvre est riche. D’ailleurs, curieuse de découvrir les prochaines thématiques de cette année! 🙂
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Cela pourrait être une suggestion pour l’année à venir tiens? Nous allons nous pencher sur la question prochainement avec Fanny. Nous vous tiendrons vite au courant et n’avons rien contre le fait de nous souffler quelques idées si le coeur vous en dit!
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Tu saurais me mettre un Gary dans les mains alors que je l’ai détesté dans La promesse de l’aube. Je retenterais peut-être alors 😉
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C’est dingue que cet auteur suscite tantôt un amour fou tantôt un rejet quasi viscéral. J’aime assez ça à vrai dire.
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Après La vie devant soi qui m’a bouleversée et des précédentes lectures de cet auteur dont je désire tout lire, celui-ci sera une de mes priorités … Merci 🙂
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Comme toi, je veux lire tout Gary ! Mais je traîne un peu.
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Tu parviens à me donner envie de redonner une chance à Romain Gary alors qu’on partait de loin ! 😉
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Lesquels avais-tu lus pour provoquer ce rejet du grand Gary?
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La Vie devant soi. Mais je ne l’ai même pas terminé car j’accrochais pas à la narration (oui, il paraît que c’est un sacrilège mais chut… ;)).
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Oh ! (Je vais faire comme si je ne t’avais pas lue. J’aime tant ce roman…^^)
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Oui, c’est ce que j’avais cru voir, j’avais presque peur de te l’avouer ! 😉
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Ma fureur est incommensurable ! 💓
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Ah, je venais déposer mon lien et tu m’as déjà linkée, merci 🙂 Demain, un autre billet 😉
Pourquoi pas, pour Romain Gary, j’ai lu La promesse de l’aube il y a trèèèèès longtemps et le souvenir est un peu vague…
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Tu noteras l’efficacité de ma cellule de veille pour superviser au mieux ce chouette RDV… Je guette pour demain. Une chronique est également prévue pour moi.
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Quel magnifique roman, et tu en parles très bien, j’en avais moi aussi corné presque toutes les pages…
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Merci ! Difficile de faire sans ces petits plis qui en disent tant sur l’effet que peut faire ce livre.
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Peut-être un titre pour continuer après l’inoubliable Promesse de l’aube 😀
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Il me tarde de le découvrir !
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Qu’est-ce que j’ai aimé ce roman ! Mais bon, avec Romain Gary, je ne suis pas objective…
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Je peine à l’être également !
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Encore un auteur jamais lu même si j’en ai très envie. Ta chronique est tellement belle, j’espère ressentir les mêmes émotions que toi le jour où je franchirai le pas.
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