Deux petites demeures sur deux grandes collines baignant dans l’onde douce et le frais clair de lune. (Un écho nocturne aux étranges dômes aquatiques du magnifique Annie du Lac de Kitty Crowther ?)
Deux ombres alors s’échappent, affrontent les marécages et gagnent une forêt de brume et de lianes qui s’enroulent autour des arbres et rappellent les haillons d’argent rimbaldiens.
D’abord, ça patauge, ça avance à tâtons. Puis, comme une célèbre Alice avant eux, ces deux intrépides conquérants de la nuit s’engouffrent dans ce tronc d’arbre abandonné, frontière de tous les possibles…
De l’autre côté de l’écorce, la lueur d’une bougie. Les ombres quittent leur manteau de ténèbres et laissent place à une nuit éclatante et multicolore. Nos deux frimousses revêtent alors leur tenue de lumière au cœur d’une nuit singulière.
Cette nuit, c’était toujours.
Un tas de paille, de gros cailloux, une branche souple, une boule de poils, un nuage de mousse. Les sauvages sont ces fantômes enfantins qui surgissent dans nos rêves et aident à grandir. Chacun prend vie et accompagne chaque enfant étourdi par le sommeil pour l’entourer de ses bras, le prendre par la main, l’apaiser ou lui dire ce qu’est la peur. Les plus grandes terreurs s’apprivoisent et le plaisir fugace des instants partagés se savoure à pleins poumons. C’est simple comme un jeu d’enfant, et c’est beau à en faire pétiller les yeux.
Tant de choses le jour se taisent.
Un bijou signé Mélanie Rutten qui une fois de plus excelle dans l’art de me transporter vers un ailleurs aux mille teintes et qui fait de l’émerveillement un art de lire. Qu’elle écrive ou qu’elle dessine, cette artiste que j’admire tant offre à la littérature jeunesse ce qu’elle a de plus poétique parsemant chaque page d’une magie presque indescriptible. De l’ombre à la lumière, on se laisse porter, happé par ces prodigieux « petits riens » qu’on aime tant retrouver dans ses albums qui relèvent brillamment le défi de nous faire succomber à ce charme qui n’appartient qu’à elle. De la nuit noire et silencieuse aux doux instants oniriques jusqu’aux premiers sursauts du petit jour, l’aube sera indiscutablement à la hauteur de ses plus belles promesses.
Un album précieux que j’ai le plaisir, une fois de plus, de chroniquer avec mon cher Jérôme. Ce qu’en dit Soizic.
On a une relation comme ça, Mélanie Rutten et moi. Mes chroniques:
Nour.
Ouvrage sélectionné dans le cadre du Prix littéraire des écoles de la Somme 2015-2016
Les Sauvages – Mélanie Rutten
ISBN 9782352892472
40 p / 14,50 euros
Ça semble superbe en effet, et ton billet est très beau. Je n’ai plus l’âge, ni même mes enfants malheureusement, mais parfois j’ai très envie de me replonger dans la poésie de ces beaux albums.
J’aimeJ’aime
C’est le genre d’albums je crois qui dépasse toute notion d’âge. On se laisse porter, en lisant tout cela avec notre regard d’adulte ou nos yeux d’enfants…
J’aimeAimé par 1 personne
Comme Sandrine ! et je note donc…
J’aimeJ’aime
Je te souhaite d’aimer autant que moi…
J’aimeJ’aime
J’aime beaucoup son univers, découvert grâce à toi.
Merci.
Et je garde en mémoire ce titre 🙂
J’aimeJ’aime
J’aime l’idée de pouvoir en parler au plus grand nombre et de vous faire aimer autant quoi moi… Bonne lecture.
J’aimeJ’aime
on dirait de la peinture. En tout cas, cet album a l’air vraiment réussi. Le thème me parle vraiment et je trouve le graphisme très beau.
J’aimeJ’aime
C’est tout à fait ça. Et chaque album est une palette de couleurs époustouflantes. (Je manque cruellement d’objectivité, j’adore son travail.)
J’aimeJ’aime
Poétique et indescriptible, je crois que tu n’es pas loin du compte. Je suis toujours autant sous le charme de son univers absolument unique, c’est vraiment une auteure part et je ne te remercierai jamais assez de m’avoir fait croiser son chemin.
J’aimeJ’aime
Si tu savais comme cela me fait plaisir que nous ayons le même regard sur cette artiste exceptionnelle. J’espère que d’autres rendez-vous comme celui-ci nous attendront encore et encore.
J’aimeJ’aime
J’aime quand tu parles de cette auteure… Je me demande pourquoi je n’ai pas encore craqué…
J’aimeJ’aime
Waouh !
J’aimeJ’aime
Merci beaucoup pour le lien vers ma chronique. L’occasion de découvrir ce bel espace littéraire qui semble-t-il, me parle(ra) beaucoup.
J’aimeJ’aime