La vallée des Pâturages du Ciel a tout d’un jardin d’Éden au cœur de l’Amérique. Terres fertiles, possibilités infinies de s’y installer et de laisser ses affaires prospérer… Chaque chapitre met ainsi en lumière une famille, un·e habitant·e, une nouvelle arrivée dans cet Eldorado moderne : Maltby, l’homme qui vivait pieds nus et qui lisait des livres, les joyeuses sœurs Lopez et leurs enchiladas, Pat Humbert et ses parents détestables, Richard l’entêté… Mais si l’on connait un peu Steinbeck, l’on comprendra que si la terre est pleine de promesses, les Hommes ne savent pas toujours faire fructifier ce « don du ciel ». Sans sombrer dans la superstition et sans pour autant penser que plane l’air vicié de l’échec, force est de constater que rien ne va dans le meilleur des mondes.
On l’eût dite affamée de tragédie, et la vie lui en avait fourni en abondance.
Rêves ternis, espoirs déçus, projets avortés, les grands possibles sont à portée de main sans jamais se solder par un épanouissement solide, sans jamais avoir le véritable goût de la réussite. Dans un roman qui ressemble plus à une succession de chapitres-nouvelles qui se feraient écho, c’est tout un monde rural qui se déploie avec son lot de grandes joies et de terribles déconvenues. Avec une empathie certaine, nous voyons les personnages subir ces coups du sort comme de petits pantins en proie à une fatalité de l’impossible bonheur.
Il apportait les seules choses qu’il eût à offrir, mais contre la mort, elles étaient sans puissance. Il savait d’avance qu’elles seraient sans puissance, et cela lui était plus que plus terrible.
Malédiction ? Monde qui se prend de plein fouet les transformations d’une société en plein essor vers la modernité? Amours et amitiés fragiles ? Qu’importe la raison, face à l’adversité, les personnages de Steinbeck devront s’armer de patience et de force pour accepter que tout ne soit pas conforme à leurs rêves de grandeur et de prospérité. Un texte savoureux qui étouffe la lumière et pose un regard d’une acuité folle sur la dureté sociale de la ruralité. Une lecture belle et âpre bien que ma préférence aille à ses œuvres plus denses qui mettent plus généreusement l’accent sur la puissance de l’intrigue romanesque.
Il ne savait que faire maintenant qu’il n’avait plus personne qui exigeât rien de lui.
Ma première chronique Jamais sans mon Steinbeck ! pour ce rendez-vous Les classiques c’est fantastique ! de janvier coorganisé avec mon amie Fanny.
Les chroniques de : Fanny / Lolo / Lili / Natiora / Madame Lit / Paolina / Lilly / Patrice / Mag / Katell / Pati / Marilyne / Alice / Céline / Un livre un thé

John Steinbeck au milieu des livres :
- Des Souris et des hommes
- Des Souris et des hommes – Rebecca Dautremer
- À l’est d’Eden
- Les Raisins de la colère
- Les Pâturages du Ciel
- Tortilla Flat
Les Pâturages du Ciel – John Steinbeck Éditions Gallimard – Collection Folio 9,20 € / 341 pages / 1932 Lire l’ailleurs / Littérature américaine. / Les classiques c’est fantastique [Saison 3] |
Lu il y a très longtemps et à peu près aucun souvenir hormis ces fermes désolées battues par le vent d’une plaine aride. Je ne suis très féru du format nouvelles chez Steinbeck.
J’aimeAimé par 1 personne
Je ne suis pas une lectrice de nouvelles mais disons que dans ce faux roman-là cela passe assez bien finalement.
J’aimeJ’aime
Je n’ai pas du le lire, celui-ci, et les autres Steinbeck lus, c’était il y a plus de quarante ans ! Il faudrait que je m’y remette.
Très belle couverture pour ce Folio !
J’aimeAimé par 1 personne
Oh oui il faut t’y replonger. Vraiment.
J’aimeJ’aime
A ce rythme, tu les auras bientôt tous lu.
J’aimeJ’aime
Il m’en reste encore mais je vais calmer mes ardeurs pour ne pas les dévorer trop vite.
J’aimeAimé par 1 personne
Je crois que je vais lire ces autres bouquins comme «Les raisins de la colère» ou «Des souris et des hommes» avant de découvrir celui-ci. Merci Moka et au plaisir!
J’aimeAimé par 1 personne
Je pense que passer à ces titres-là par la suite est une riche idée. Que ta découverte de Steinbeck soit aussi belle que possible !
Bonnes lectures !
J’aimeJ’aime
Je l’ai acheté pour le challenge, comme Tortilla Flat, mais finalement je me suis dit qu’au lieu d’enchaîner les Steinbeck j’allais m’en garder pour plus tard. Ses romans sont des friandises que je n’ai pas envie de déguster trop vite ^^
J’aimeJ’aime
C’est aussi pour cette raison que j’ai levé le pied sur mes lectures. Mais j’ai quand même vite envie de poursuivre cette fabuleuse découverte.
J’aimeJ’aime
Celui-ci me tente bien ) à coup sûr je retrouverai Steinbeck en 2023
https://unlivreunthe.wordpress.com/2023/01/31/les-raisins-de-la-colere-john-steinbeck/
J’aimeAimé par 1 personne
C’est une expérience de lecture que je te souhaite de renouveler.
J’aimeJ’aime
Très belle note de lecture, Moka, je note évidemment ! Et je trouve que la couverture est plus belle que celle de mon Folio qui n’avait rien à voir avec le contenu…
J’aimeAimé par 1 personne
La série des couverture plus récentes de ses romans est particulièrement bien choisie. Et merci pour ton agréable commentaire ! Qu’il fut plaisant ce mois Steinbeck !
J’aimeAimé par 1 personne
Oui, je n’ai pu lire qu’un titre et je n’ai pas encore pris le temps de visiter tous les billets mais j’ai beaucoup aimé ce mois Steinbeck 🙂
J’aimeJ’aime
Avec ce John January, je découvre des romans dont je n’avais jamais entendu parler et c’est alléchant ! Je ne veux pas les enchaîner mais je pense que je vais avoir de quoi me régaler dans les années à venir !
J’aimeAimé par 1 personne
Les thèmes resemblent à ceux évoqués dans Au Dieu Inconnu.
Vu que c’est un des premiers livres de l’auteur, ça me plairait de le découvrir.
J’aimeAimé par 1 personne
Mon prochain Steinbeck sera plus consistant mais j’aime bien les nouvelles de façons générale alors je me le note pour plus tard.
J’aimeAimé par 1 personne