Ma vie, c’est simple: elle est divisée en deux parties distinctes. La première correspond aux années parfaites, avec les grands tracas… et les petits bobos. L’amour, remède permanent… Le temps de tous nos cris silencieux… Nos espoirs complices… Les battements de cœur à l’unisson. Et puis à 40 ans, j’ai vécu un drame qui a tout changé.
Des cases comme des clichés d’un passé infiniment doux et tendre qu’il aurait voulu éternel. Ici, ça respire la joie et le bonheur. Ici, ça grandit dans le beau et l’amour irradie les visages. Jeannot n’a pas encore les cheveux gris et encore moins goûté à l’amertume des départs impromptus qui vous collent un uppercut à vous clouer au sol sans vergogne. Finis les beaux jours complices, au diable les jours heureux.
La solitude sera désormais son unique compagne. Mais c’est sans compter sur les fleurs et les arbres qui lui murmurent à l’oreille des noms d’oiseaux quand il s’approche d’eux pour faire son travail de jardinier. Son départ à la retraite n’y change rien et le monde végétal devient insupportable tant ses petites voix ne le quittent plus.
D’ailleurs, je me fiche d’à peu près tout. Et le temps n’a rien changé à l’affaire.
Josette aime s’asseoir sur le petit banc dans le parc où travaillait Jeannot. Elle observe presque amusée ce râleur dans l’âme qui bougonne contre les arbres. La solitude ça la connaît. Elle va d’ailleurs vite se heurter à la mauvaise humeur de Jeannot avant qu’ils ne prennent tous les deux l’habitude presque agréable de se croiser et de bavarder.
Jeannot, c’est l’histoire de deux solitudes pleines de douleurs étouffées qui se croisent, s’apprivoisent, apprennent à accorder une place aux silences de l’autre. Si le récit donne à son héros des mots colériques et des emportements soudains, ils ne sont là qu’une parade de pantin pour masquer une parole qui s’est éteinte avec la joie. Héros méticuleux et maniaque, le personnage de Jeannot va devoir lâcher prise face à une Josette lumineuse, prête à faire voler en éclat l’esprit cadenassé et le coeur verrouillé d’un homme rempli de souvenirs brisés.
À force de confidences et de silences partagés, nous devînmes une « relation ».
Comme le surtitre Conte des coeurs perdus sied à merveille à ces héros cabossés. Le scénario de Loïc Clément, s’empare d’une histoire d’amour tardive qui ne se refuse pas un soupçon de fantaisie et qui apportera à ses personnages ce qu’ils n’attendaient plus. Si la tristesse a conditionné les existences fragiles des héros, libre à eux de saisir cette autre vie que la leur.
Le dessin de Carole Maurel est une réussite. Après ma lecture enchantée de ses albums L’Apocalypse selon Magda, Écumes et En attendant Bojangles, j’ai aimé retrouvé son trait identifiable au premier coup d’oeil. Il donne au récit de Loïc Clément toute la douceur qu’il mérite. Au fil des planches résolument végétales, le travail de la couleur, tout en nuances et en lumière, vient habilement souligner la chaleur d’un passé qui n’est plus laissant progressivement une place à des tons plus frais et légers. Ce pas fait vers la légèreté se lit aussi sur les visages des héros qui apprennent à se délester de leurs fantômes, sans pour autant les céder définitivement à l’oubli.
- Loïc Clément au milieu des livres: Chaque jour Dracula
- Les albums de Carole Maurel chroniqués : L’Apocalypse selon Magda /Écumes / En attendant Bojangles
BO des pages tournées : Prendre ta douleur – Camille
Jeannot Scénario de Loïc Clément, dessins de Carole Maurel Éditions Delcourt Jeunesse, dans la collection Les Contes des cœurs perdus 10,95 € / pages / Juin 2020 La BD de la semaine |
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Ce mercredi…
La BD de la semaine est au milieu des livres!
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Chroniques des amoureux des bulles
J’adore le travail de ces deux auteurs et j’ai bien l’intention de faire un tour en librairie pour me la procurer. A te lire, ça ne peut que me plaire! 🙂
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Alors je te souhaite un beau moment de lecture… 📚😚
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faut absolument que je l’achète !!
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Oh que je suis tentée !
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Pas étonnant !
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Très jolie chronique pour une BD qui me tente désormais. Merci 🙂
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tu confirmes totalement mon envie de le découvrir!
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Le banc public de Brassens n’a qu’à bien se tenir… 🙂 Tentant !
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Déjà avec la couv’, elle me plaît cette BD !
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je l’avais repéré chez nos camarades, tu confirme mon envie de découvrir ce titre
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J’adore les dessins de Carole Maurel !
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Ils y sont pour beaucoup dans la réussite de cet album.
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Je suis sure qu’il me plairait 😊
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Je pense également.
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L’amour et la douceur, ça ne se refuse pas !
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Assurément !
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Quel petit bijou ! J’ai l’intention de l’acheter et de le lire au calme pour profiter de sa poésie. Une belle découverte
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C’est une jolie histoire assez classique sur un sujet comme celui-ci.
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Les dessins sont tellement beaux… Comment résister à ce Jeannot ?
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cet album a tout pour me plaire!
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Espérons !!
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Très tentée, il est noté dans mes BD à lire
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Mais dis donc, c’est hyper tentant ça! J’aime beaucoup Laure Manel.
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CAROLE Manel… ouf le lapsus!
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J’ai prévu d’aller m’assoir sur ce banc très bientôt !
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Je l’ai réservé à la bibliothèque, hâte de voir ce que propose ce duo d’auteurs ! 🙂
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