Ceux qui restent. Tome 1. Ce sont ceux qui un jour enfilent un costume sombre, ceux qui prennent des routes différentes pour se rejoindre pourtant au même endroit. Ce jour-là, c’est Lucette qui tire sa révérence et l’époux aimant, les vieux amis, les petits-enfants, les proches et les connaissances sont là pour l’ultime salut. On n’échappe pas aux larmes versées, aux épaules réconfortantes et aux tendres évocations du passé. On joue le jeu des adieux, avec cette gêne indescriptible propre aux funérailles. Que dire ? Que faire ? Comment trouver sa place dans cette foule rassemblée bien malgré elle ?
« Bon alors, y a de la gonzesse un peu ?«
Pour nos deux compères Mimile et Pierrot qui ratent la cérémonie, nul malaise ni souci des convenances. Ils arrivent en retard et retrouvent leur bon vieux copain désormais veuf en faisant une entrée remarquée. Dès lors, ça clope, ça boit un verre et ça bavasse. Et puis tranquillement, les trois amis déguerpissent et vont fouler les sentiers de cette campagne qui les a vu grandir. Chacun y va de son anecdote, chacun raconte sa part de souvenir, sa part de présent avec une gouaille tordante et savoureuse.
Le soir, ceux qui restent sont quatre. Sophie, (la petite-fille de Lucette) enceinte jusqu’au cou se joint à la joyeuse tablée. Les verres s’entrechoquent et les rires vont de bon train. Toutefois, l’émotion n’est pas loin et certains sourires s’estompent parfois au détour d’une réplique cinglante. Il est des douleurs qui se masquent avec bien des difficultés. Le lendemain aura un goût de paperasse. Une lettre et des papiers à signer attendent Antoine chez le notaire. Il compte sur la présence de ses amis à son retour car cette histoire de lettre le tourmente un peu. Quel secret peut-elle bien renfermer ? Le retour se fait dans le vacarme et la fureur et il prend la route après s’être muni d’un fusil. Sans réfléchir très longtemps, les deux amis partent à sa recherche pour l’empêcher de commettre ce « crime rétroactif« .
Après mon énorme coup de cœur pour Ma Révérence l’année dernière (Clic chronique !) je retrouve avec plaisir le talentueux Lupano avec ce nouveau titre vivement conseillé par Laurent, mon libraire BD, qui n’a pas tari d’éloge à son sujet. (Merci au passage à mon précieux ami qui me l’a volé des mains à la librairie pour me l’offrir) Lupano signe ici un titre d’une immense qualité et s’impose comme un dialoguiste hors pair. Quelle plume et quelle langue ! Les jeux de mots sont savoureux et les réparties grinçantes de nos loustics sont jubilatoires. Avec beaucoup de finesse et d’esprit, il dépeint ces amitiés rares et solides qui font de certains proches nos éternels ports d’attache. Au-delà de cette histoire de vieux bonhommes, il pose un regard très juste sur notre société entrainée dans une fuite en avant parfois difficilement contrôlable, enlisée dans ses dérives. Il dit aussi ces générations qui se côtoient parfois avec plus ou moins de réussite . C’est d’une intelligence époustouflante, c’est brillant. En tout point.
A ce texte grouillant de pépites d’une drôlerie exquise s’ajoute un dessin qui a su sans conteste me convaincre. Cauuet donne une sacrée gueule à ses personnages: les silhouettes courbées, les corps marqués par l’âge et la vie, les expressions de leurs visages sont nourris par une puissance comique qui en devient addictive pour le lecteur. J’ai adoré dès les premières planches. On s’amusera du gentil cliché de l’infirmière sexy tout comme on se laissera émouvoir par les fréquents flash-back en noir et blanc, à la tonalité souvent moins légère. Les couleurs disent le temps qui passe: le pastel de la campagne française finira par être supplanté par les tons chauds de la chaleur italienne. De la nuance avant toute chose…
Un duo d’artistes qui fonctionne à merveille pour insuffler en nous une euphorie bienfaisante… Si nos héros ont travaillé dans une fabrique d’anti-dépresseurs, autant dire cette BD là vaut tous les anxiolytiques. On suit ces types aux caractères bien trempés, on vit avec eux et leur escapade devient un peu la nôtre… Je voudrais un jour, pouvoir « être de ces vieilles-là ». Un coup de cœur à lire, relire et offrir en attendant le tome 2.
Une lecture que je partage avec mes habituels complices Noukette et Jérôme. Et le petit plus du jour, c’est que Yaneck s’est joint à nous !
L’avis d’Un Amour de BD , du Petit carré jaune et d’Yvan.
Le blog de Wilfrid Lupano.
Une BD fortement appréciée par mes compagnons des Bulles du lundi, dont je vous parle plus longuement demain. See you !
Les Vieux fourneaux Lupano & Cauuet
1- Ceux qui restent
11€99 / 56 pages
ISBN 2505019932
Avis unanimes, pour une grande fan de Lupano, comment passer à côté ?
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Il est indispensable !
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Un vrai succès pour cet album,ce mercredi. Qui pourra encore y échapper? Pour ma part, ce sera une de mes toutes prochaines lectures.
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Ben oui, tout est dit, c’est brillant, c’est extrêmement drôle et très engagé. Tout ce que j’attends d’une bonne bd.
Ravi d’être des votres en tous cas ce mercredi ^^
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Je veux bien être une petite vieille comme ça moi aussi… On fait équipe ? 😉
Non mais quelle partie de rigolade cette BD, ça fait bien longtemps que je n’avais pas pris mon pied comme ça ! 😉
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Et quelle sacrée équipe nous formerions !!!
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et ça rigole, et ça rigole, mais si je veux attendre la sortie du tome 2, je peux ?? !! 🙂
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Clairement : NON.
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Si en plus Noukette prend son pied !!! 😉
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Plus aucune raison d’hésiter 🙂
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Je crois que tu as raison, c’est brillant. Et délicieux, vraiment délicieux. J’ai plus que hâte de les retrouver dans le tome deux ces papys.
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Je nous donne rendez-vous au tome 2 pour une autre LC aussi savoureuse !
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J’ai bien envie de partager votre enthousiasme, je note
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Je n’ai encore lu aucune critique négative.
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Rien qu’à te lire je commence à rire, je sais ce qui me reste à faire!
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Cette BD est vraiment une des BD de l’année !
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J’ai failli la prendre quand on s’est vu, rien qu’en lisant la 4ème de couv, ça m’a fait marrer. Tu me ferais presque regretter de ne pas l’avoir prise tout de suite même si je sais déjà que je vais l’acheter pour la bibliothèque… 😉
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C’est une BD à avoir chez soi ! Hâte de lire la suite et de connaître ton avis.
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Je crois que je vais finir par aller en librairie oui 🙂
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Inscrit sur ma petite liste d’achats à faire (et « Ma révérence » est toujours dans ma PAL depuis des mois ^^)
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Il va falloir t’y mettre pour l’un comme pour l’autre… 😉
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Un top que je vais remuer avec mes lectures estivales…
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