BD de la semaine·Et mon coeur fait boum·Neuvième art

Je suis leur silence – Jordi Lafebre

Le sang et la mémoire, c’est ça, la famille, ma chérie !

Assise nonchalamment sur le canapé rouge d’un confrère afin d’obtenir la permission d’exercer sa profession de psychanalyste, Éva fait le point sur la course folle qu’elle a pu vivre ces derniers jours. Alors qu’elle rendait service à une amie qui souhaitait qu’elle soit présente pour une lecture de testament, tout ne passe pas exactement comme prévu. La voilà soudainement entraînée – entre deux coupes de Prosecco – dans une sombre histoire de crime familial aux relents mafieux.

Oh, comme c’est original ! Des mâles alpha en pleine crise de testostérone.

Forte de son tempérament de feu et de son audace sans limite, elle s’empare de cet événement qui la plongera au cœur du très célèbre et prisé Domaine viticole Monturos. Secrets de famille, guerres intestines, jalousies étouffées, rancœurs amères: les suspects ne manqueront pas et elle n’échappera pas à la loi des soupçons ayant côtoyé d’un peu trop près la victime. Pour prouver son innocence nul autre choix que celui de découvrir le coupable.

J’adore malmener les petites choses prétentieuses…

Jordi Lafebre est de retour avec un titre qui comme souvent fait mouche. En quelques planches – pour ne pas dire dès la première case – le personnage d’Éva Rojas vous saisit par sa personnalité, sa répartie piquante et son allure charismatique. Profondément incarnée, elle est une femme libre et libérée, pleine d’esprit et son sens de l’analyse fait d’elle l’héroïne parfaite et assurément à part pour cet album aux rebondissements savoureux.

Une femme a une telle capacité d’adaptation qu’elle peut s’accoutumer à vivre avec un monstre.

Quel que soit le sujet vers lequel s’aventure l’auteur, je le suis sans réserve ni hésitation. Le voilà qui parvient à me convaincre en m’entraînant dans un polar – genre que j’affectionne assez peu – et ce sans me lasser un seul instant. Son trait – identifiable au premier coup d’œil – donne à ses personnages des expressions et mouvements toujours très justement saisis laissant sa palette croquer avec brio la fragilité du déclin, le grand ridicule, les gestes immondes ou l’extrême sensualité. Ajoutons à cela quelques situations rocambolesques qui posent la question de la santé mentale de l’héroïne, un humour subtil et savamment dosé et toutes les conditions seront réunies pour une très belle parenthèse-échappée barcelonaise.

Jordi Lafebre au milieu des livresMalgré tout / Les Beaux Étés / Lydie

Je suis leur silence – Jordi Lafebre
Éditions Dargaud
 19,99 € / 112 pages / 202
3
BD de la semaine

 

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Et ce mercredi, les chroniques de la BD de la semaine sont au milieu des livres…

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Eimelle                             Natiora                           Blandine

Katell              Nath                 Fanny              Jérôme 

Pati                       Mylène                 Iluze                     Hilde

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