Bertrand Berger-Lafitte a un nom qui ne laisse pas indifférent quand on vit en Charente. Riche propriétaire à la tête d’un vaste empire, il possède une propriété à Cognac et son entreprise familiale lui a permis de faire partie des grandes fortunes du pays. Divorcé, père de famille aimant, il se complaît dans une vie qui ne connaît pas le manque et aime furieusement cette entreprise qui entretient chaque jour l’orgueil de la famille.
Habiter la Charente et ne pas boire, c’est presque un suicide social.
Un jour de mars, tout bascule. La tristement célèbre centrale de Fukushima provoque un désastre écologique et économique aux retombées catastrophiques. Le marché s’affole, la bourse joue les frileuses, l’économie mondiale retient son souffle et la sérénité financière de l’entreprise vole en éclats. D’un point de vue plus personnel, d’autres réactions en chaîne bouleversent la vie de monsieur Berger-Lafitte. Sa fille, princesse moderne aussi agaçante que surprenante se retrouve enceinte à 20 ans, son ex-femme tente de l’évincer de la direction du conseil d’administration pour y placer son nouvel amant et son entreprise est à deux doigts de se retrouver entre les mains d’investisseurs étrangers qui n’ont peut-être jamais goûté l’or ambré qui sommeille dans ses fûts séculaires.
Ce roman est celui d’un chaos orchestré. Anne Percin relate sous une plume tantôt distante, tantôt grinçante, parfois drôle, la chute impitoyable de son héros. Le monde de l’entreprise y est dépeint entre clichés et sombre réalisme et Bertrand quitte vite les sentiers tout tracés des hautes sphères du patronat pour s’égarer sur d’autres chemins plus éloignés de ses préoccupations premières. Perdu mais digne face à cette dérive boursière, il finit par accorder de l’importance à d’infimes petits détails du quotidien, comme pour se recréer une bulle fragile mais salvatrice au milieu du désastre.
Ce n’était pas la bonne personne. C’était probable… bien qu’à son sens plus vrai encore était le fait qu’il n’existât probablement pas de bonne personne. Ni pour lui, ni pour quiconque. Il n’existait que de belles erreurs, qui parfois duraient des années.
Si l’écriture d’Anne Percin est d’une fluidité plaisante, j’ai suivi cette histoire comme un témoin peu concerné par les problèmes de ces riches en détresse. Bien qu’étonnant dans sa manière d’appréhender sa chute, Bertrand Berger-Lafitte m’a parfois ennuyée par sa mollesse et sa nonchalance. Mais soudain, au détour d’une page, sa vigueur perdue retrouve force et souffle et ce héros prend alors une dimension qui a fini par trouver grâce à mes yeux. Présenté comme une « comédie sociale » , Sous la vague dépeint les strates d’une société en perdition qui se noie sous les lois d’un marché cruel qui n’a cure des trésors familiaux et qui les engloutit comme un monstre sans pitié. Face à un tel récit, j’aurais aimé que la dimension sociale prenne plus d’ampleur (c’est mon côté gauchiste qui parle) et si quelques situations cocasses et improbables m’ont fait sourire, je trouve regrettable qu’elles n’aient pas été un peu plus exploitées. Malgré un très joli potentiel romanesque, il m’a manqué quelque chose pour refermer ce livre, totalement conquise.
Les chroniques de mes complices préférés Noukette et Jérôme avec qui je partage cette découverte de la rentrée littéraire 2016.
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Les avis de…
L’impression originale que m’a laissée ce livre après l’avoir terminé devrait, dans un futur plus ou moins proche, me pousser à découvrir quelques autres de ses œuvres… Lismoissituveux
Je n’avais encore jamais lu de romans d’Anne Percin. Si, de prime abord, l’histoire me paraît étrange et futile, je me laisse ensuite porter par ce personnage initialement pompeux et indifférent à tout qui se métamorphose en être sensible et altruiste. Jostein
J’ai pris un plaisir fou à dévorer ces 200 pages jubilatoires Cathulu
Sous la vague – Anne Percin
Août 2016
ISBN: 978-2-8126-1103-2
18€80 / 200 pages

Pas très tentée , c’est ce que je me disais pendant ta presentation des personnages . Et finalement tes réserves m’ont convaincue quecje ne lirai pas ce roman.
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Il n’est pourtant pas désagréable à lire, loin de là. Les avis plus enthousiastes de mes camarades de lecture commune te convaincront peut-être. Ceci dit, il va bien falloir choisir dans le flot des publications de rentrée littéraire…
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Comme tu dis, il va falloir choisir, je le note quand même, car je ne connais pas cette auteure.
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J’aime ce qu’elle fait en littérature jeunesse. C’est pour cette raison que j’avais envie de la découvrir « côté adultes. »
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Pas très tentée…
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Alors au suivant !
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Effectivement, l’aspect « social » de ce texte est sûrement insuffisant par rapport à tes attentes. je l’ai lu avec plus de légèreté 🙂
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Disons qu’il y avait plein de belles pistes suggérées à ce sujet sans pour autant qu’elles soient « creusées »… C’est dommage.
=)
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Je préfère Anne Percin pour ses romans jeunesse.
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L’aspect social n’était pas pour moi le plus important dans ce roman. Comme souvent chez Anne Percin, j’ai aimé ses personnages, tous un peu doux-dingues, une belle galerie de portraits. Je trouve ce roman idéal pour une reprise en douceur (et je suis ravie de l »avoir partagé avec vous deux ❤ )
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Les portraits sont sympathiques certes mais comme pour l’histoire, ils manquent parfois d’épaisseur à mes yeux.
Ceci dit, cette reprise fait du bien et j’espère que cette rentrée nous promettra de belles surprises !
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Malgré tes bémols, je vais le lire, c’est sûr !
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Et tu as bien raison. Loin de moi l’idée de décourager qui que ce soit de le découvrir ! Belle lecture à toi !
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J’ai déjà lu les deux premiers tomes d’une trilogie d’Anne Percin, « Comment (bien) rater ses vacances » et « Comment (bien) rater sa love story ». Les deux avaient été des coups de cœur !
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Je n’ai pas lu ces titres-là !
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Je te les conseille alors, ils sont hilarants !
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D’accord, je note !
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Il ne fera pas partie de mes priorités malgré les avis plus enthousiastes de tes acolytes !
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Le plus difficile dans cette rentrée est justement d’établir des priorités ! Curieuse de découvrir les tiennes…
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La mollesse et la nonchalance, c’est tout ce que j’ai aimé chez ce personnage, en plus de l’écriture d’Anne Percin bien sûr 😉
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Le roman ne me tente pas plus que ça, mais j’aimerais tout de même découvrir la plume de l’auteure 🙂
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J’ai lu, Le premier été de Anne Percin, et il m’avait manqué un quelque chose pour accrocher vraiment…
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Beaucoup en font un coup de coeur. Je le lirai tout de même je pense.
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Il me tente de plus en plus, et puis 3 avis positifs en même temps, rien que ça !
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J’avais aimé « Le premier été » et plus encore « Les singuliers », que je te recommande vivement dans la veine adulte de l’auteur. Du coup, ça met la barre un peu haut … et, tout compte fait, alors que j’allais acheter ce dernier opus les yeux fermés (ou presque), je m’interroge (enfin, ma carte bleue s’interroge), après avoir finalement décidé de jeter un œil à vos billets (au départ, je ne voulais pas, j’aime bien avoir la surprise, mais savoir qu’il y avait un avis moins enthousiaste m’a interpellée).
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Je suis entrée difficilement dans l’histoire – peu concernée…- et puis elle a enfin pris de l’ampleur et les personnages de l’épaisseur…
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