Nina Gary porte en elle la fougue de ses aïeux d’Afrique et la force de cette famille qui a connu la Shoah. Son métissage est le vestige d’une Histoire tourmentée. Elle est le fruit d’un bel amour entre un professeur d’anglais originaire de Gambie et une jeune juive libraire. Un père musulman, une mère juive, une famille qui ne sait que trop ce qu’être immigré veut dire. Un parcours singulier qui a fait d’elle une jeune femme au tempérament bien trempé.
Je suis une fille issue de deux histoires qui sont dans les livres. Celle d’un peuple que l’on a voulu éradiquer et celle d’un autre peuple que l’on a voulu soumettre.
Étudiante en droit, elle comprend vite qu’elle n’a pas les codes de ces jeunes filles rangées à l’avenir tout tracé qui traînent leurs talons sur le sol de l’école d’Assas. Est-ce sa peau trop peu claire ou son franc parler qui dénote le plus? Est-ce le professeur Chauvel qui lui distribue des trois qui giflent ou son amour soudain pour l’athlétisme qui l’éloignera de sa route? Difficile de voir l’héroïne de ce roman autrement qu’à un carrefour. Métaphore devenue cliché, c’est pourtant bel et bien l’image qui colle à ces pages et qui raconte le mieux la jeune femme.
C’est difficile à vivre la liberté
J’ai dévoré ce roman comme on court un sprint (oui, la référence sportive vous surprendra venant de moi). J’ai aimé lire cette histoire de femme qui se cherche et peine parfois à trouver les bonnes clés face à la multitude de questionnements qui la traversent. J’ai plongé dans cette famille aux influences plurielles, aux histoires troubles, aux religions qui s’entremêlent et s’acceptent au-delà de ce qui les éloignent. Parce qu’il ne s’agit pas ici d’une histoire de jeune femme qu’on détruit et qui se reconstruit, c’est aussi un roman sur l’émancipation du cocon familial qui sait choyer ou étouffer selon les âges.
Néanmoins, ce premier roman n’est pas à l’abri de quelques failles… J’ai parfois trouvé les jeux de mots ou références un peu faciles, pas toujours habiles. La plume de Rachel Khan offre une histoire fluide qui me manque pas d’intérêt mais qui stylistiquement demeure un peu trop lisse à mon goût. J’aime les histoires qu’on me raconte mais j’ai besoin de trouver un souffle particulier dans l’écriture. Or, cela m’a manqué parce que les mots de l’auteur n’ont pas la force du verbe que l’on serait en droit d’attendre face à l’aura des fantômes qui hantent chacun des personnages…
Une première chronique (tardive) pour la folle aventure des 68 premières fois.
Les chroniques de Charlotte, d’Antigone, de Virginie et d’Albertine.
L’interview de Rachel Khan.
Les grandes et les petites choses – Rachel Khan
Éditions Anne Carrière
250 p / 18 €
Février 2016
ISBN :978-2-8433-7814-0
Pour un premier roman, on peut être indulgent ! je verrai si je le trouve à la bibli.
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En effet, et puis l’histoire de cette fille a le mérite de se lire d’une traite et sans grand mal. Après, je sais que ces bémols n’ont pas été un obstacle à ma lecture.
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Je comprends bien ce que tu dis sur l’écriture. Pour un premier roman c’est important qu’elle soit au rendez-vous car on aura plaisir à la retrouver ensuite.
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Je pense qu’elle saura affiner sa plume pour les prochains rendez-vous. Je la relirai avec plaisir ceci dit.
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malgré les bémols, je l’emprunterai s’il est à la biblio
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Tu m’en vois ravie.
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Je paierai cher pour te voir courir un sprint tu sais (en short, cela va de soi 🙂 ).
Par contre je ne vais pas me précipiter pour lire ce roman…
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Il va de soi que tu serais aux premières loges pour admirer mon pum pum short franchir (en très bonne place) la ligne d’arrivée…
J’suis comme ça moi, quand je fais du sport, je me donne un max pour moi, mais surtout pour les autres.
Non, ne me remercie pas.
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Il a l’air intéressant, malgré ses quelques défauts.
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Il se laisse lire agréablement.
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Une histoire qui semble très intéressante malgré ces défauts que tu soulignes. Je le pisterai à la bibli.
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Tout n’est pas passionnant mais l’héroïne est attachante.
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beau billet… mais ce n’est pas un livre pour moi…
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Je ne pense pas que tu l’apprécies pleinement…
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Ca a l’air plutôt intéressant… Je ne connaissais pas du tout !
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ça commençait bien, mais finalement je ne me laisserai pas tenter par cette première fois là ^^
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Il m’attend… Son tour viendra… 😉
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Je l’ai dévoré moi aussi. Mes bémols sont un peu différents des tiens mais je suis d’accord au sujet de ce souffle qui manque dans l’écriture.
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Voilà, c’est exactement cela … un manque de musique, de souffle, bien dommage quand on pense à la portée qu’aurait pu avoir ce roman.
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Oui, les thèmes et le passé familial avaient largement de quoi être mieux exploités.
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tu es plutôt très enthousiaste pour un 1er roman… dont je n’ai jamais entendu parler!
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Très enthousiaste je n’irai pas jusque là. Disons qu’il y a des bémols notoires mais que je ne regrette pas cette lecture.
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J’aime beaucoup lire des premiers romans. Si je le trouve, je lui laisserai une chance !
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L’expérience des 68 premières fois me fait découvrir des tas de nouveaux « premiers » titres. Et j’aime ça.
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