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L’île Louvre – Florent Chavouet

Il obtient son pass comme d’autres obtiennent un visa et pénètre dans le musée le plus célèbre du monde. Carnet et crayons à la main, Florent Chavouet sera un visiteur particulier puisqu’il s’intéressera à ce lieu au-delà des chefs-d’œuvre qu’il abrite. Dans ce Louvre transformé en île le temps d’un récit, le flot de touristes parcourt le musée pendant que la marée monte… Cette île fantasmée renferme ainsi une véritable fourmilière qui se révèle pour l’artiste une source intarissable d’observation. Chaque jour comme une éternelle répétition est alors pour lui l’occasion de côtoyer et de croquer les gardiens, les critiques d’Art en herbe, les visiteurs captivés ou perdus.

C’est beau ces petits ensembles. Un résumé du Louvre : la Terre dans une vitrine.

Guidé par certains membres du personnel du musée, il vit sa visite comme un anthropologue qui découvre un territoire inconnu et consigne ses remarques minutieuses sur le papier. Le trait coloré et le sens unique du cadrage de Chavouet – connu pour ses magnifiques albums japonais qui fourmillent de petits détails et d’annotations variés – s’épanouit pleinement dans cet exercice (de commande) et l’on se délecte de cette visite en le trouvant plutôt doué dans la peau d’un guide qui sort  – avouons-le – de l’ordinaire. Son Louvre devenu île, son musée réinventé brasse un petit monde que l’on accompagne – avec tendresse ou sarcasmes selon notre propension au cynisme – et que l’on moque pour ses petites phrases ou commentaires maintes fois entendus en laissant traîner ses oreilles plus que ses yeux dans les allées des musées.

Bonjour, où est le dernier soupir, s’il vous plaît ?
– Vous voulez dire « le dernier souper » ou « la cène », je suppose. Ce tableau est à Milan, en Italie.
– Oui oui c’est ça. Mais c’est où Milan sur le plan ?

À la fois œil vif, oreille attentive et main talentueuse, il consigne comme on rassemble dans une petite boite métallique les souvenirs de ses déambulations. Et autant dire qu’ouvrir cet album a quelque chose de cet ordre: on soulève un couvercle-couverture, on fouille un peu, on pioche, on picore. On ne cherchera pas une construction narrative rigoureuse ou un récit linéaire à travers ces pages. L’intérêt est ailleurs et l’on s’attache à ses petites anecdotes savoureuses qui s’emparent de notre attention comme ces tableaux qui tantôt nous happent ou nous indiffèrent. Des errances de couloir qui ont définitivement le goût d’un beau carnet de voyage à mi-chemin entre réel et imaginaire.

Dans la série des BD en coédition avec le Louvre:
La Traversée du Louvre – David Prudhomme ♥
Un Enchantement – Christian Durieux ♥
Le Chien qui louche – Étienne Davodeau
Les Gardiens du Louvre – Jiro Taniguchi
Le cheval qui ne voulait plus être une œuvre d’Art – Olivier Supiot
Période glacière – Nicolas de Crécy

L’île Louvre de Florent Chavouet
Futuropolis et Louvre Éditions
ISBN
: 978-2-75481-010-4
20 €, 112 pages, 2015.

BD de la semaine

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Ce mercredi…

La BD de la semaine est au milieu des livres!

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Chroniques des amoureux des bulles

 

Stephie               Antigone             Blandine            Soukee     

 

Noukette                   Bidib                       Pati                       Caro

 

Gambadou               Karine               Mylène                 Fanny

 

Enna                   Hilde                     Nath                   Alice

23 réflexions au sujet de « L’île Louvre – Florent Chavouet »

  1. J’adore les albums japonais de Florent Chavouet et j’avais beaucoup aimé « Les Gardiens du Louvre » de Jiro Taniguchi, bref je note cette promenade originale au Louvre. Merci pour cette découverte.

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