Au TOP !·L'Art du Roman

Mon TOP Romans 2015

Des pages et des pages tournées, mais probablement pas autant que je l’aurais voulu. Curieusement (ou pas tant que cela finalement), je me rends compte que j’ai lu bien plus de BD et d’albums que de romans cette année et que j’ai poursuivi avec passion cette immersion dans l’univers de la littérature jeunesse, histoire d’aller piquer toujours un peu plus la curiosité parfois endormie de mes trolls. Quelques extraits des billets enthousiastes (quand j’ai pris le temps d’en rédiger…)

Sukkwan Island – David Vann

Sukkwan Island a cette tonalité singulière des romans d’apprentissage, à la différence près que l’on ne sait pas vraiment qui dans cette histoire se veut être le guide ou le mentor de l’autre, ce soutien indéfectible qui permet de supporter cette vie d’ascètes, de reclus du Grand Nord. Un roman qui marque un  retour à la terre dans ce qu’il a de plus trivial et inconcevable, une fiction dérangeante et oppressante où il suffit d’une page pour que tout bascule et vous fasse presque regretter le rythme lent des premiers mois de solitude. Un texte puissant à vous coller une nausée indescriptible ou vous faire pester de colère, un roman aux descriptions glaçantes qui vous flanquent une belle gifle. Bref, un récit percutant qui ne vous quittera pas de sitôt.

Les Gens dans l’enveloppe d’Isabelle Monnin

Fixer. Saisir l’instant. La photo fige les êtres et prolonge les moments partagés. Un jour, ces clichés se retrouvent enveloppés de papier et suivent un chemin inattendu. Isabelle Monnin ouvre une enveloppe et scelle d’ores et déjà les premiers pas d’une magnifique histoire de plume et de notes faite de souvenirs ensommeillés dont elle ne sait encore rien et dont le passé reste à saisir, la « vérité » à écrire… Des histoires de femmes. Et d’hommes qui traversent ces vies parfois figées par le silence.

Mr.Gwyn d’Alessandro Baricco

Jasper Gwyn se lance dans un projet atypique et déroutant, rythmé par un ballet lumineux savamment orchestré. Tel un peintre sans pinceau, il copiera les gens, écrira les visages, les corps et les vies en choisissant, de la plus ingénieuse des manières, d’écrire leur portrait, en s’interdisant l’écueil facile de la description. Un choix qui viendra bouleverser des vies, mais aussi réveiller la sienne. Avec Mr Gwyn, Baricco signe un roman très fort sur la puissance de l’écriture, le pouvoir des mots sur les gens et sur cette magie impalpable de l’Art. On se laisse prendre au jeu, on l’autorise à piquer notre curiosité et l’on voudrait, nous aussi, pousser la vieille porte de l’atelier de cet artiste capable de si bien dire nos vies singulières.

Ederlezi de Velibor Colic

Pas de chronique pour ce titre lu sur les routes roumaines. Un texte percutant qui m’a véritablement marquée et qui demande une certaine force pour faire face à des mots qui ne laissent pas le lecteur indemne. Voilà un titre qui narre la cruauté des hommes et le triste sort qu’on réserve à ceux qui subissent les bourreaux de l’intolérance. Un bijou noir et poétique à lire en écoutant un album du magistral Goran Bregovic.

Eldorado de Laurent Gaudé

Là encore, un titre orphelin de chronique (et dieu sait s’il aurait fallu que je prenne du temps pour poser quelques mots sur un texte aussi fort que celui-ci…) J’ai lu bien des albums et des romans sur la question de l’immigration et si des titres ont marqué ce parcours, il est évident que le roman de Laurent Gaudé a sa place dans ceux qui m’ont le plus touchée. Une histoire bouleversante sur les traces de ces hommes entre deux rives. Un titre qui pose un regard nécessaire sur une actualité souvent glaçante.

Dracula Bram Stoker

Les histoires de vampires n’ont jamais donné envie à la lectrice que je suis. Peu intéressée par le sujet – et encore moins depuis le phénomène Twilight & co – je crois que je n’aurais jamais mis le nez dans le roman de Bram Stoker si je n’étais pas allée en Roumanie cet été. Ce fut finalement une très belle surprise que cette lecture estivale. Dracula est un pavé roman qui se dévore et que l’on peine à reposer une fois ouvert. L’imaginaire fantastique se mêle à l’extrême noirceur d’un récit aux multiples rebondissements. Ma préférence va définitivement aux épisodes roumains (peut-être trop peu nombreux à mon goût) et à l’atmosphère anxiogène du château de l’envoûtant Comte des ténèbres. Un classique comme j’aime les découvrir… Et quoi de plus beau pour ce Comte légendaire que de s’offrir l’immortalité littéraire ?

 

40 réflexions au sujet de « Mon TOP Romans 2015 »

  1. idem que Stéphie, il faut que je lise le Monnin 😉
    et les autres aussi, passqu’à part le Baricco et le Gaudé (lu et adoré ) g rien lu fichtre !
    mille bises délicieuse demoiselle ❤

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      1. C’est noté pour Sukkwan Island 😀 Pour Cartarescu, j’ai lu et commenté sur mon blog Pourquoi nous aimons les femmes et Orbitor sur mon blog, tu peux jeter un œil aux billets si tu veux. Les extraits te donneront une idée. Tout dépend vraiment de tes goût : Pourquoi nous aimons les femmes est un recueil de nouvelles sur les femmes, il est extrêmement beau et plus accessible certainement qu’Orbitor qui est un pavé, premier volume d’une trilogie qui inclut des morceaux de vie de la mère du narrateur réels et imaginaires, c’est un énorme gloubi-goulba sur les grandes thématiques de la vie…il est magnifique mais il faut s’accrocher…

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  2. Complètement d’accord avec toi à propos de la « vague vampire » et de « Dracula » que j’ai lu il y a une quinzaine d’années (et donc bien avant ladite vague) et que j’avais adoré ! Je te conseille aussi « Le vampire » de Polidori et « Carmilla » de Joseph Sheridan LeFanu. Bonne année 2016 à toi !

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