Prix Goncourt vs Prix Nobel : le bilan

Qu’on se le dise, la saison 4 des fantastiques classiques se porte bien et ce grâce à une équipe toujours au RDV dont l’enthousiasme débordant rend les derniers lundis du mois particulièrement effervescents ! En ce mois consacré aux prix littéraires, nous souhaitions avec Fanny un écho côté classiques avec une nouvelle battle opposant les Prix Nobel et les Prix Goncourt. Autant vous prévenir, ce bilan est d’une richesse incroyable et j’espère que vous oserez picorer certaines suggestions des participant·es. Bonne lecture !

La team Goncourt

Marion a ouvert le bal avec cette autrice qui divise tant. Elle a choisi de lire L’Amant de Marguerite Duras. (Goncourt 1984) Rappelons au passage que ce roman a été adapté en BD.

Après une lecture qui la menait sur les pas d’un Nobel, Katell a finalement constaté que son auteur ne l’avait jamais obtenu. Comptant sur sa capacité à rebondir, elle nous propose une chronique du Goncourt 1949: Weekend à Zuydcoote  de Robert Merle.

Il n’était aucunement envisagé de lire ce titre. J’avais commencé Le Feu de Barbusse, Goncourt 1916, brillant au demeurant, mais un poil trop long au regard de mon sens de l’organisation (et de mes 35698 lectures en cours.) En parcourant la liste de l’Académie Goncourt, j’ai vu surgir ce titre que je savais être dans ma bibliothèque. Raisonnablement plus court, La Dentellière de Pascal Lainé (1974) a été extirpé in extremis des limbes de mes étagères. (Entre nous, j’aurais pu m’en passer.)

Sur le fil, Viginie boucle son défi Goncourt vs Nobel avec sa chronique de Les Amants d’Avignon, nouvelle du recueil Le Premier Accroc coûte deux cents francs d’Elsa Triolet Goncourt 1944 (décerné en 1945). Événement – et pas des moindres – puisqu’elle sera la première femme à obtenir le prestigieux prix créé, rappelons-le, en… 1903. Il était temps !

La team Nobel

Côté Nobel, le succès de ce mois-ci est un nom féminin qui n’est autre que la norvégienne Sigrid Undset, nobélisée en 1928 et fortement plébiscitée par notre joyeuse équipe. Fanny et  Lili ont proposé la lecture de ses deux nouvelles paru sous le titre L’Âge heureux. Si elles ont été convaincues, Mag n’a pas spécialement partagé leur enthousiasme. Virginie a également choisi de présenter le roman Vigdis la farouche. En ce qui me concerne, j’ai tourné avec plaisir les pages de son roman Jenny, retraçant le destin d’une femme tiraillée entre ses aspirations profondes qui rompent avec les mœurs de son temps.

En 1929, Thomas Mann obtenait le Prix Nobel de Littérature. Un livre un thé nous a proposé la chronique d’un de ses pavés qui me fait furieusement envie… Les Buddenbrook, saga familiale allemande au XIXe.

1933. Ivan Bounine est le premier russe à avoir obtenu le Prix Nobel de littérature. Dénicheur officiel de références classiques confidentielles, Lolo  signe un billet sur Le Village, titre qui m’était aussi inconnu que son auteur.

1938, Pearl Buck est lauréate du Nobel et devient ainsi la première Américaine et la quatrième femme à recevoir ce prix littéraire. Madame lit nous propose donc la lecture de Vent d’est, vent d’ouest.

1947, André Gide est nobélisé et c’est une chronique sur Les Caves du Vatican que signe Lilly.

1952, c’est à François Mauriac de recevoir le fameux prix. Marilyne a choisi son roman Destin (que je ne connaissais pas du tout) et Ingannmic a chroniqué Le Désert de l’amour, titre que j’aimerais lire tout prochainement.

En 1961, le Prix Nobel est décerné à Ivo Andric et c’est son roman Le Pont sur la Drina (qui a traumatisé Mag) qui a été choisi par Fanny (Manoir aux livres)

2007, Dori Lessing devient Prix Nobel (11e femme à l’obtenir.) J’envisageais de lire pour ce défi La Carnet d’or, pavé-œuvre phare de l’autrice, mais j’ai vite renoncé face au peu de temps dont je disposais. Violette propose quant à elle de commencer par Les filles impertinentes, titre, qui, avouons-le, donne plus qu’envie de s’y plonger.

La team Nobel décliné

Jouant avec les frontières du thème du défi, Margot a jeté son dévolu sur Le Docteur Jivago de Boris Pasternak, auteur primé au Nobel mais l’ayant refusé à l’instar d’un auteur comme Julien Gracq ayant décliné l’attribution du Goncourt.

La team double casquette

Beau doublé de Jérôme avec le choix d’un titre de Patrick Modiano à la fois nobelisé et goncourisé. Sa chronique de Rue des boutiques obscures (1978) est à lire ici. Même choix de titre pour Cléante et d’auteur pour Marion qui a opté pour Dora Bruder. 

La team Nobel vs Goncourt contemporains.

Antigone  n’avait pas de classique à proposer pour ce RDV mais a tenu tout de même à nous parler d’un Goncourt plus récent. Elle a tourné les pages du roman La plus secrète mémoire des hommes de Mohamed Mbougar Sarr, me rappelant par la même occasion qu’il prenait la poussière sur mes étagères depuis sa sortie. Un oubli à réparer au plus vite. Lilly nous propose enfin sa bouleversante lecture du Goncourt 2015 Boussole de Mathias Enard.

En 2015, le Nobel est féminin. Céline nous livre ainsi sa lecture de La Supplication de Svetlana Alexievitch, paru en 1998. Quant à Lolo, il nous propose un deuxième article cette semaine sur un autre titre de l’autrice : La guerre n’a pas un visage de femme.

2021, Abdulrazak Gurnah est le 5^e auteur du continent africain à devenir lauréat du Nobel. C’est son roman Près de la mer (publié en 2001) que Sacha a choisi de nous présenter pour le RDV d’octobre.

Les bulles primées !

Ma BD de la semaine a mis à l’honneur un album primé cette année lors de la remise du Fauve d’or au Festival BD d’Angoulême. L’occasion ou jamais de chroniquer l’étonnant/excellent La Couleur des choses de Martin Panchaud.

Et en 2023 ?

Cette année, le Nobel de littérature a été attribué à Jon Fosse dont j’ai découvert le nom au moment où il a obtenu son prix… Le suspens reste complet pour le Goncourt avec la révélation du/de la lauréat·e demain. Quatre participant·es restent en lice. Je n’en ai lu aucun·e mais le Jean-Baptiste Andréa sera bientôt subtilisé à une personne l’ayant récemment acheté dans mon entourage. Des pronostics ?

• Triste Tigre de Neige Sinno (P.O.L)
• Veiller sur elle de Jean Baptiste Andréa (L’Iconoclaste) Edit : Félicitations à Jean-Baptiste Andréa, Goncourt 2023.
  
• Humus de Gaspard Koenig (L’Observatoire)
• Sarah, Susanne et l’écrivain d’Éric Reinhardt (Gallimard)

Les classiques c’est fantastique !