Nous sommes en 1765 lorsque le biographe attitré de Voltaire arrive pour accomplir son œuvre. L’heure est venue pour le philosophe de lui conter sa vie. Ce ne sont pas les temps forts qui manquent à l’appel. Ainsi, les planches nous plongent dans ses souvenirs plus personnels et intimes – entre éducation à la dure chez les Jésuites et les escapades dans les maisons closes pour honorer son dépucelage – mais également dans les pages moins confidentielles que l’Histoire littéraire a retenues. Ces moments surgissent des conversations entre les deux hommes ou de cauchemars d’un Voltaire déclinant, hanté par ses combats passés.
Mon cher ami, je préfère la luxure de l’enfer à l’ennui du paradis.
Conformément aux attentes d’une biographie dessinée, nous découvrons au fil des pages l’homme qui se forge homme de lettres. Le trait, de facture assez classique, se veut joliment soutenu par une gamme de couleurs à l’aquarelle qui sied parfaitement aux costumes et décors d’époque. Cette douce légèreté graphique n’en rend que plus marquant le contraste saisissant avec la densité des bulles très bavardes qui convoquent énormément de noms de ses contemporain·es.
En relatant la vie de Voltaire, c’est ainsi tout un cercle, un entre-soi (somme toute assez insupportable) qui est mis en lumière, dans leur vie mondaine, leurs petits arrangements mesquins et leurs manigances hypocrites. On couche ici pour obtenir cela, on glisse quelques « bons » mots pour jouir des faveurs des puissants et l’on assume ses rêves d’ascension sociale en s’affranchissant de certaines conventions et en dégainant des pamphlets qui font se retourner les vestes en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire… Soit.
Depuis Racine, il n’y avait pas eu de grand auteur dramatique en France. J’ambitionnais de combler ce vide.
J’aurais aimé trouver en ces pages toute l’ironie grinçante et désabusée que j’attendais d’un tel personnage et d’un tel titre. J’avoue avoir lu sans aucun entrain cette immersion dans le XVIIIe, sans jamais vraiment m’enthousiasmer pour l’auteur tel qu’il transparait dans cet album. Lire ses œuvres me suffit car c’est indéniablement entre ces lignes que brille son véritable et virtuose culte de l’ironie.
Un billet idéal pour notre rendez-vous mensuel qui s’offre un retour au XVIIIe mais une lecture poussive qui me semble plutôt dispensable.
Prolongements ou échos :
- Candide ou l’optimisme – Michel Dufranne, Gorian Delpâture, Vujadin Radovanovic
- Voltaire amoureux – Clément Oubrerie
- Voltaire (très) amoureux – Clément Oubrerie
- Mes Hommes de Lettres – Catherine Meurisse
Voltaire, Le culte de l’ironie – Jean-Michel Beuriot & Philippe Richelle |
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Et ce mercredi, les chroniques de la BD de la semaine sont au milieu des livres
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Ah oui, on t’a connu plus enthousiaste !! Je m’en passerai donc.
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C’est vrai que ce titre là ne restera pas dans les annales !
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Dommage car le graphisme était agréable. N’est pas Voltaire qui veut de toute évidence ;-D
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Graphiquement, ça tient bien la route effectivement.
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C’est une bonne idée pour découvrir agréablement la vie de Voltaire. Merci pour les planches permettant de se faire une bonne idée de cette BD 😊
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Je t’en prie !
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ça partait bien, dommage!
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Oui, c’est vite retombé.
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Les planches ne m’attiraient pas plus que ça, ton avis plus qu’en demi-teinte me convainc de passer mon chemin.
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Tu peux allégrement t’en passer
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Bon, et bien tant pis !
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Voilà !
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Dommage, il peut y avoir de bons traitements en biographie BD… visiblement ici ça tombe à plat…
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Voltaire en BD ne nous aura pas convaincues 😀
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Clairement pas ! Tant pis pour lui !
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Je ne suis déjà pas très attirée par toutes ces biographies en BD (pas plus qu’au cinéma d’ailleurs), donc je passe volontiers mon tour !
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Quand elles sont bien faites, elles peuvent être vraiment captivantes.
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Certes. Et ça peut être une bonne porte d’entrée vers une oeuvre, un auteur, une époque.
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Absolument !
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Tu as raison, mieux vaut en rester au talent de Voltaire plutôt que de se lancer dans une telle biographie dessinée.
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Nous sommes d’accord !
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