BD de la semaine·Lire l'ailleurs.

L’Orme du Caucase – Utsumi & Taniguchi

Un orme trop feuillu qui laisse virevolter ses feuilles. Une petite fille qui ne vous quitte pas du regard. Un père qui retrouve une part de son passé. Un frère qui n’a pas vraiment changé. Une fratrie et ses non-dits. Deux inconnus assis sur un banc qui cherchent un visage caché dans les aspérités d’un vieux muret et qui trouveront bien plus. Un grand frère qui préserve le petit. Une femme qui a peint pour dire l’amour fou et l’immensité de sa peine.

Voilà. Ce sont des histoires familiales qui se racontent au fil des pages de L’Orme du Caucase. Bribes de vies, instants partagés, simplicité (re)trouvée. Taniguchi nous livre ici quelques nouvelles d’Utsumi revisitées par le magique 9e Art et nous conte avec la délicatesse et la subtilité que nous lui connaissons, des histoires d’une humanité éclatante. Peintre des petits riens, il s’infiltre avec une nostalgie justement dosée au cœur du quotidien de personnes fragiles, blessées, curieuses, aimantes. Écorchés, survivants: qu’importe notre camp. On se retrouve dans ces pages et l’on se sent auprès d’elles aussi bien que sous les feuilles du Grand Orme.

Et interdiction de ne pas tenir ses promesses !

Parce que sans nul doute, une douceur étonnante s’échappe des planches qui laissent s’exprimer un trait que l’on reconnaît au premier coup d’oeil. Beaucoup de sensibilité, jamais de sensiblerie. L’émotion y est constamment palpable. Taniguchi s’accommode de la brièveté du format de la nouvelle et relate ces récits de vie avec une concision d’expert. On ne ressort pas frustré (contrairement à ce que je ressens habituellement en me frottant à ce genre) mais gagné par un bien-être serein, presque apaisant. J’aime définitivement cette capacité à savoir saisir ces instants intimes en les rendant universels, j’aime sa manière de parler des gens en nous parlant finalement aussi un peu de nous.

Madame Ôtani se trouvait stupide d’être tombée amoureuse à son âge.

Une douceur nippone à savourer qui nous rappelle combien la beauté peut se nicher dans le geste ou le regard d’un être qui nous est cher, dans l’atmosphère d’un lieu rassurant, dans une parole qui guérit ou un silence qui apaise.

La chronique d’Hélène.

L’Orme du Caucase Utsumi & Taniguchi

Traduit par Frédéric Boilet

Casterman – Ecritures

Juin 2004

ISBN: 9782203396111

14.5€ / 224 pages

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Le premier mercredi du mois…

… la BD de la semaine est au milieu des livres!

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Les chroniques des amoureux des bulles:

Karine                      Mo                   Nathalie

Amandine                   Noukette                        Hélène

Sabine                      Enna                      Leiloona

Jacques                    Blandine                           Caro

Lucie                                Mylène                            Stephie

                                    Jérôme                      Marguerite                  Soukee

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51 réflexions au sujet de « L’Orme du Caucase – Utsumi & Taniguchi »

    1. Je comprends tes réserves ou ton blocage (bien que j’adore cette finesse sobre à souhait) mais c’est vraiment un auteur/conteur à découvrir. A essayer vraiment, tu n’as rien à perdre. J’ai parfois été surprise en allant vers des ambiances graphiques qui ne me convenaient pas du tout.

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  1. Penses-tu que « Le Gourmet solitaire » pourrait me plaire ? Car j’hésite depuis des années à l’acheter… Comme je ne suis pas un grand spécialiste des BD, et que j’en ai une sous la main 🙂 j’en profite pour demander 🙂

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    1. C’est exactement ce que je me suis dit en observant mes étagères. Avec toutes les nouveautés, on en oublie un peu les « anciens » qui méritent tout autant d’être mis un peu sous le feu des projecteurs. 😉

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  2. Je préfère Taniguchi dans les formes brèves, il y est tellement à l’aise.
    (et ravi de voir un peu de Japon par ici, j’ose y voir les prémices d’une année de lecture asiatiques^^)

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