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La Maison du géant – Maya Shleifer

Comme il se sent à l’étroit entre ces quatre murs et ce toit ! Comme la vie lui semble petite et étriquée, assis là sur son petit tabouret ! C’est à peine si une demoiselle araignée trouve un peu de place pour tisser sa toile et lui tenir compagnie. Chatouillé par la présence de cette invitée, le géant contrarié est soudainement pris d’un terrible éternuement. Et  puisqu’il fait rarement les choses à moitié, voilà qu’il fait voler en éclat sa demeure en brique qui avait cependant tout d’une prison inconfortable

Qu’est-ce que j’ai fait? se lamenta le géant. Je ne peux pas vivre sans maison !

Le voilà désormais sans le moindre abri et contraint de parcourir les grands chemins et petits villages qui pourraient mettre sur sa route une nouvelle demeure où s’installer. Un poil en colère après l’araignée, il refuse qu’elle l’accompagne durant ce périple qui le mène vers d’autres contrées.

Sur son trajet, il subit les caprices du temps et la mauvaise volonté des habitants. Rien ni personne ne semble prêt à accueillir le géant… Mais vous connaissez l’adage d’un certain La Fontaine qui affirme que l’on a toujours besoin d’un plus petit que soi… [Ndlr: récemment remis au goût du jour par Jean Lassalle ému par la détresse financière de ses comparses humilié·es aux récentes élections…] Or, l’araignée obstinée s’est discrètement invitée sur l’épaule du géant et ne manque pas d’idées pour l’aider à passer l’hiver et attendre sagement le printemps

Il n’eut plus envie de crier ou de se lamenter. Il ne se sentait plus à l’étroit, il n’avait plus ni froid ni chaud.

La Maison du géant est l’album printanier par excellence. La couverture annonce la couleur et le récit de Maya Shleifer le confirme. Sous son trait qui mêle habilement huile et crayons de couleur, c’est tout un univers végétal qui prend vie… Une fois que le carcan de la maison vole en éclat, le héros parcourt le monde qui l’entoure et s’ouvre vers l’ailleurs.

Si son périple n’est pas sans déconvenue, il s’accorde une magnifique rencontre avec une nature foisonnante et pleine de surprises dont il ne soupçonnait pas l’existence. Le bonheur a ici définitivement le goût de l’autre, le plaisir de l’entraide et s’enrobe de petites touches crayonnées qui rendent hommage à la faune et la flore printanière avec beaucoup de délicatesse et de simplicité. Un livre de saison qui invite à être sensible à la nature environnante et qui donne envie de balades en forêt ou de siestes oisives au cœur des prairies fleuries.

La Maison du géant de Maya Shleifer
Éditions des éléphants
14€ / 36 pages / 2022
Littérature jeunesse / Je lis aussi des albums
 
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