Emily Jane Brontë est l’autrice du roman qu’on ne présente plus Les Hauts de Hurlevent. Commencé pour un de nos rendez-vous Les classiques c’est fantastique, j’avais fini par l’abandonner au bout qu’une cinquantaine de pages, un peu découragée par un début assez confus et poussif. Voilà que je renoue avec l’autrice, le temps de découvrir ses poèmes édités à titre posthume.
Après un long combat, connaître la défaite –La supporter d’un coeur serein –Oui, ton soir peut encore avoir de la douceur,Ta nuit, être un radieux matin.
Autant dire tout de suite que ce recueil est on ne peut plus en harmonie avec l’automne. Il en a la langoureuse mélancolie et la tristesse latente (Est-ce bien utile de dire combien j’aime cette saison?) C’est une poésie de la brume, ancrée dans le monde végétal dont les mots baignent dans la bruyère et la terre humide. Il s’y croise des âmes perdues et des souvenirs que l’on enterre ou exhume pour mieux les apprivoiser. Entre les lignes poétiques d’Emily Jane Brontë, la tristesse se dilue dans la pluie, elle s’évapore avec les êtres fuyants. La solitude n’y est qu’errances dans une nature qui héberge les chagrins, à défaut de les adoucir.
Brouillard léger sur la colline
Et qui ne parle pas d’orages pour demain :
Le jour a pleuré tout son saoul,
Épuisé sa réserve de muet chagrin.
Chanson, poésie qui sonne et résonne comme une puissante incantation nocturne, voilà des textes gorgés d’une sensibilité palpable, tout en restant parfois énigmes. Les ombres des absents se fondent aux pensées sombres et l’on s’enveloppe de ces mots comme d’un manteau qui ne tient pas complètement chaud et qui laisserait la pluie le traverser pour vous arracher vos premiers frissons. Un recueil à lire au coin du feu, dans un canapé bleu marine ou sous la chaude lumière jaune des soirs d’automne.
Sans cesse ton esprit parcourt
Des régions obscures pour toi;
Renonce à ces randonnées vaines :
Reviens demeurer avec moi.
Durant nos immersions de fin de mois au cœur de la littérature classique, la poésie a finalement rarement sa place. J’avais envie de proposer cette semaine – en guise d’ouverture – un recueil de poèmes, même s’il n’est pas toujours aisé de dire ce qui nous touche ou nous échappe lorsque nous nous frottons à ce genre. À savoir que dans un rayon plutôt bien fourni de classiques poétiques, seules deux femmes trouvaient leur place sur les étagères… Voilà voilà…
D’autres sacrées autrices, d’illustres femmes de lettres chez: Fanny / Natiora / L’Ourse bibliophile / Lolo / Mag / Mumu / Lili /
À lire en écho:
- Je serai le feu – Diglee
Poèmes d‘Émily Jane Brontë Traduit par Pierre Leyris Éditions Gallimard, dans la collection Poésie Gallimard 9,50€ / 240 pages / 1999 pour la présente édition. Les classiques c’est fantastique – Instants poétiques |
Très beau recueil lu il y a quelques années. Et puis les 3 sœurs Brontë restent une référence absolue !
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J’avoue que ces autrices sont sur mes étagères mais qu’elles restent encore sur une PAL classique que je n’ai pas encore explorée.
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Les hauts des Hurlevents est un de mes romans favoris parce qu’il y a tout dedans : romance, aventure, psychologie, famille une oeuvre très riche et palpitante. Je ne suis pas fan (et je le regrette) de poésie mais je sais, ayant beaucoup lu sur cette famille, qu’ils écrivaient tous (même Patrick Branwell) entre autres des poésies, des scénettes de théâtre etc… Merci pour l’avoir mise à l’honneur, elle qui n’a écrit qu’un seul roman mais qui paraît la plus « fougueuse » des soeurs, la plus aventureuse. 🙂
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J’avais peiné à le démarré et reposé à regret. Mais je manquais de temps et cela n’a pas aidé. Pour la poésie, j’aime la picorer et quelques auteurs et autrices contemporain·es m’ont ramenée vers mes classiques de mes années fac (Rimbaud et Baudelaire ne m’ayant jamais vraiment quittée…)
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lire de la poésie en langue traduite, j trouve cela très compliqué, et je ne lis pasassez bien l’anglais pour lire ses poèmes dans la langue qui l’a inspirée
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L’avantage de cette version bilingue, c’est de pouvoir aller de l’un à l’autre avec plaisir…
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Est-ce que je vais te dire que tu dois recommencer ta lecture de ce fabuleux roman ? Oui !
Est-ce que tu as fait un choix judicieux pour cette semaine ? Oui !
Est-ce que tout cela est finalement un heureux hasard car je compte présenter en bonus dimanche Je serai le feu…? À toi de voir 😁
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Je vais évidemment y revenir. Ce serait trop dommage de le laisser de côté.
Pour le choix, judicieux, je trouve aussi. (En toute simplicité)
Pour ton bouquet final, excellente idée. J’attends que le Grand Barbu me l’apporte au pied du sapin. ^^
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Je n’ai jamais lu cette Brontë et pourtant, je sais que Les Hauts de hurlevent tombera dans mes mains un jour ou l’autre. Les poèmes me plairont dans doute au vu des extraits, j’essaierai si possible de les lire en anglais. Autant que mes études servent à quelque chose 😉
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L’édition est bilingue… C’est donc l’idéal !
Quant au roman, espérons qu’il tombe dans tes mains plutôt qu’il ne te tombe des mains…
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Je savais que mon expression était hasardeuse… Et je n’avais pas remarqué que l’édition était bilingue, j’aurais dû attendre de lire ton billet sur l’ordinateur plutôt que sur mon téléphone.
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J’adore les Brontë… Désolée pour toi si tu n’as pas accroché… Bonne idée de présenter des poèmes! C’est vrai qu’on y pense rarement dans le cadre du défi.
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Je pense que je ne l’ai pas lu dans les meilleures conditions. Vite abandonné, il a probablement toutes ses chances si j’essaie dans un meilleur état d’esprit.
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J’aime tellement la littérature anglaise ! quelle jolie idée que d’avoir choisi de la poésie
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Je la lis peu. Mais je compte bien m’y mettre plus sérieusement.
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Ohhh je publie mon billet demain ! J’étais persuadée qu’on avait encore une semaine … je perds la tête …
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La folie de l’agenda d’automne !
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Bonjour, Voici mon billet :https://auxbouquinsgarnis.wordpress.com/2021/10/26/le-temps-de-linnocence-edith-warthon/
Une lecture magnifique !
PS : Les hauts de hurlevent, tout de même… 🙂
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NDLR: ouais, j’abuse. Mais je vais retenter l’expérience. C’est promis…
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J’adore Les Hauts de Hurlevent, je trouve ce roman magistral. J’ai d’ailleurs été tentée de le relire pour ce rendez-vous avant de me décider à me tourner vers ma PAL.
J’ai toujours un peu peur des poèmes, d’être laissée de côté, de ne pas accrocher, de ne pas aimer. Mais cette édition bilingue pourrait être super pour les découvrir. J’aimerais tout lire des soeurs Brontë, donc je croiserai vraisemblablement un jour la route des poèmes d’Emily.
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J’étais tellement triste de l’abandonner mais je compte bien y revenir. C’est une certitude de mon côté.
Pour les poèmes, il faut accepter de se laisser porter, d’être aussi parfois en dehors et de ne pas tout saisir. La poésie se picore avant de se dévorer.
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C’est exactement ça. A l’époque où je lisais un peu de poésie, j’étais totalement dans le ressenti, dans l’implicite, dans ce que les mots font naître en moi. Pour le coup, l’analyse et le rationnel sont très loin de ces lectures pour moi.
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Je vais d’abord me pencher sur Les hauts de Hurlevent malgré ton bémol car je suis très curieuse de le découvrir.
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Je compte bien essayer de nouveau prochainement.
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