L'Art du Roman·Les classiques c'est fantastique

Le Tour du monde en quatre-vingts jours – Jules Verne

Avait-il voyagé? C’était probable car personne ne possédait mieux que lui la carte du monde.

Au cœur de Londres, tout membre du Reform Club sait qui est Phileas Fogg. Tiré à quatre épingles, il cultive la rigueur comme un art de vivre et chaque geste, chaque habitude est le fruit de savants mécanismes qui font de sa méticulosité un trait fondateur de sa personnalité. Dans ce carcan de rigueur à l’anglaise surgit toute la folie qui manquait à ce quotidien. Cet homme si sérieux se voit lancer un grand défi: tenir le pari fou de réaliser un tour du monde en 80 jours.

Je parie vingt mille livres que je ferai le tour du monde en quatre-vingts jours. Ainsi s’adressait Phileas Fogg, en ce soir d’octobre 1872, à ses compagnons du Reform Club de Londres.

Homme d’honneur et de parole, il se lance à corps perdu dans ce périple autour du monde attisant bien des curiosités, des jalousies, et des soupçons. Entreprendre un tel voyage nécessite des fonds importants et de curieux raccourcis sont vite pris lorsque l’on apprend que la Banque d’Angleterre a été braquée. Voilà notre gentleman voyageur pris en filature par le détective Fix qui entend bien réaliser un coup de maître : faire arrêter Fogg et anéantir ses espoirs de remporter le pari du siècle.

Un bon Anglais ne plaisante jamais, quand il s’agit d’une chose aussi sérieuse qu’un pari.

Le parcours est ambitieux et l’on suit ainsi les pérégrinations d’un homme prêt à relever le plus grand des défis. Dans ce périple, Passepartout, personnage gauche et bonhomme aux antipodes de Phileas Fogg,  l’accompagne dans son tour du monde aux multiples rebondissements. Jungle des Indes, paysages japonais, traversée de l’Amérique, c’est une véritable course contre la montre qui n’a de voyage que le nom. La vitesse prend rapidement le pas sur le dépaysement et la découverte du monde puisque seul le record à battre compte.

Ses aventures ont beau nous entraîner de pays en pays, elles se révèlent souvent construites sur le même schéma, et cette répétition narrative nous précipite vers le twist final. Stylistiquement, c’est peut-être un des Jules Verne dont la lecture est le moins parasitée par son goût prononcé pour le lexique encyclopédique à outrance, et ce dernier y glisse même quelques pointes humoristiques so british qui ajoutent à la couleur locale du point de départ; et autant dire que cette sobriété-là n’est pas pour me déplaire.

Deuxième lecture pour cette semaine Les classiques c’est fantastique consacrée au Tour des livres de Jules Verne organisé avec Fanny.

Prolongements et échos :

  • L’adaptation BD d’Aude Soleilhac et Loïc Dauvillier Le Tour du monde en 80 jours (Chez Delcourt)
  • La plus récente adaptation BD Le Tour du monde en 80 jours de Jean-Michel Colbance et Younn Locard (Chez Casterman)
  • L’album Le Tour du monde en 80 jours de Jonathan Scott Burton
  • L’adaptation BD d’une autre œuvre de Jules Verne: Deux ans de vacances
  • Le récit de Nellie Bly pour son Tour du monde en 72 jours.
Les classiques c’est fantastique
Le Tour du monde en quatre-vingts jours de Jules Verne
Le Livre de Poche (Texte intégral)
5,10€ / 352 pages / 1873
Les classiques c’est fantastique ! / Le Tour des livres de Jules Verne
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12 réflexions au sujet de « Le Tour du monde en quatre-vingts jours – Jules Verne »

  1. Il est dans ma PAL et je devais l’en sortir, mais les envies de lecture ne se commandent pas toujours. J’ai vu que tu as connu ça aussi avec ton troisième titre 😉 J’espère que ma lecture sera aussi agréable que la tienne.

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