Fille d’une femme haute en couleur peu encline à se laisser dicter sa conduite par sa belle-famille, Aurore Dupin a de qui tenir. Comment pouvait-il en être autrement pour celle qui sera la future George Sand? Dès son plus jeune âge, la jeune fille se montre déjà curieuse et particulièrement intrépide. En grandissant, son caractère bien trempé en troublera plus d’un·e. Ses années sur le domaine familial de Nohant forgeront sa personnalité atypique: élevée par une grand-mère aux mœurs des plus traditionnelles, elle n’aura de cesse de s’imprégner des codes pincés de la petite bourgeoisie tout en cherchant vivement à s’en détacher. Amoureuse de la vie, éprise de littérature et d’écriture, séductrice mystérieuse qui pouvait s’éprendre des deux sexes, George Sand fait figure d’exception dans le paysage artistique de son époque. Son talent intrigue et fascine les plus grands noms de son siècle et celles et ceux qui la croisent sont loin de lui être indifférent·es.
Dès la (magnifique) couverture, le ton est donné. La dualité de cette femme de lettres sera comme un fil rouge à cette biographie dessinée. Chantal van den Heuvel retrace la folle et intense vie de cette femme de lettres qui fut admirée par Flaubert et Hugo en lui redonnant une place de choix dans l’histoire littéraire qui trop souvent la délaisse au profit d’autres personnalités masculines qui lui font vite de l’ombre. L’autre point fort de ce récit repose sur le domaine de Nohant, si cher à l’autrice. Lieu de bien des rendez-vous culturels, nombreux furent ceux et celles qui foulèrent les allées charmantes de cette maison familiale du Berry. Au-delà de l’espace mondain qu’elle incarnait, elle est aussi celle qui fut le témoin d’une construction, d’une incroyable émancipation qui faisait bien évidemment jaser à des kilomètres à la ronde. Divorce (grand bien lui fasse tant son époux était un fieffé fat), relations sulfureuses, affirmation de sa voix de femme dans un siècle d’hommes, George Sand est ici dépeinte dans toute sa singularité clamant inlassablement son besoin ardent de liberté.
Ma sœur, tu n’es pas une femme, tu es une tornade, un ouragan !
Cette biographie est aussi l’occasion de retrouver le trait de Nina Jacqmin dont j’avais adoré le premier album La Tristesse de l’éléphant. Ses planches nous transportent dans une douce gamme pastel au cœur de cette maison tout en nous entraînant de temps à autre dans les rues de Paris. Son trait – peut-être un peu plus lisse que dans son album aux crayons de couleur – donne à George Sand toute la vivacité et le dynamisme qu’on attend pour une femme de son acabit. Sans cesse en mouvement, elle semble insaisissable. Qu’elle se dénude pour les hommes qu’elle désire ou qu’elle revête son costume pour intégrer les cercles culturels masculins, elle ne cesse dans chaque geste, dans chaque projet, de s’impliquer pleinement avec la passion qui la caractérise. Sous l’atmosphère délicate du monde bourgeois joliment croqué par Nina Jaqmin – qui a le goût et le sens du détail – elle semble incroyablement volcanique, prête à bouleverser les carcans de son siècle. Et rien que pour cela, l’on appréciera de se plonger dans ces pages aussi captivantes que l’héroïne qu’elles dépeignent ! Une belle manière de découvrir l’autrice avant de se plonger dans son œuvre !
Nina Jacqmin au milieu des livres : La Tristesse de l’éléphant.
George Sand, ma vie à Nohant Scénario de Chantal van den Heuvel, dessins de Nina Jacqmin Éditions Glénat et Les Éditions du Patrimoine 18 € / 104 pages / 2021 BD de la semaine / Biographie dessinée / Femmes de lettres |
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Ce mercredi…
La BD de la semaine est au milieu des livres!
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Chroniques des amoureux des bulles
Noukette Stephie Caroline Noctenbule
Dire que je passe devant sa maison chaque fois qu’on part dans le Creuse… On ne s’est jamais arrêtés. Pas faute d’envie, tu te doutes, mais caler une visite au milieu de 3h30 de trajet ça demande une organisation qu’on n’a pas encore pris le temps de gérer ^^ Bref, cet album m’a l’air superbe, il me tente énormément !
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Superbe présentation d’une bande dessinée attirante. J’adore Georges Sand et Noyant bien sûr que j’ai visité plusieurs fois. Je viens de lire Georges Sand et la Commune de Paris de Georges Buisson, conservateur du domaine, qui m’a encore une fois passionné pour cette femme artiste incroyable. En plus le dessin me plaît. Merci et bonne journée. Alain « Bibliofeel »
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Si je lis peu de biographie, sous cette forme, ça me tente carrément. La BD a l’air passionnante en plus d’être très belle.
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Comme toi, je suis peu lectrice de biographies. Mais en BD j’adore. Cela leur donne un supplément d’âme et ça me plait follement !
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Entièrement d’accord avec toi !
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Merci pour cette belle découverte!
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J’espère que vous serez nombreux/ses à la lire !
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Voilà qui donne sacrément envie de lire cette BD, pour son sujet, cette femme dans un monde d’hommes oui ! Il faudrait vraiment que je lise un de ses romans aussi !
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Je suis sûre de tout aimer!
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Conquise je suis !
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Bon, forcément je veux ! Je n’avais pas tilté en plus que Nina Jacqmin était au dessin, raison ultime pour succomber !
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Encore un album que je note, évidemment. Il a l’air magnifique autant qu’intéressant.
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Mais Nina Jacqmin a un talent de dingue! J’avais adoré son « La tristesse de l’éléphant » et depuis je ne l’avais plus suivie (je crois…)
Bref, cette bd, il me la faut et ça me donne une folle envie de relire George Sand.
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Comme toi gros coup de foudre pour La Tristesse et je n’ai pas suivi par la suite. Je m’en veux parce que je la trouve vraiment talentueuse ! Je vais réparer ça très vite et pour Sand – puisqu’on se dit tout – je n’ai jamais lu ses romans.
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Jamais lue ? Même enfant ?
Dans mes souvenirs, j’ai dû lire enfant La mare au diable en version simplifiée ( ouais..)
Cette autrice m’a toujours intriguée ( ses histoires d’amour surtout…)
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Jamais jamais jamais. J’avais vaguement entendu parler d’elle en 4e mais jamais pris le temps de la lire…
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Il faut qu’elle soit à un moment donné prévue dans tes classiques fantastiques 😉
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Il se pourrait que je l’envisage fortement !
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Comme d’habitude, tu en parles très bien Moka !…
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Je vais en suggérer l’achat à ma médiathèque 🙂 Super billet, merci !!
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Excellente idée !
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Oh! J’adore le travail de Nina Jacqmin (La tristesse de l’éléphant et Les ruines de Tagab sont superbes) et j’étais passée à côté de cette parution que je note illico. D’autant plus que je sais peu de choses sur la vie de George Sand.
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oh que oui, elle me tente beaucoup! J’avais beaucoup aimé découvrir Nohant!
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oki je note, ça me tente beaucoup !!
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Tu as réussi à me faire noter deux titres d’un coup (le précédent a l’air magnifique) ! J’espère me plonger cette année dans George Sand, dont j’ai acheté plusieurs livres ces derniers temps.
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Je viens justement de parcourir ma bibliothèque et aucun n’y figure. Je vais réparer ça demain et m’en acheter un. Il trouvera sa place dans mes lectures pour le challenge Les classiques c’est fantastique ! (Et ravie d’être à l’origine de deux tentations ici !)
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Pour le trait de Nina Jacqmin et pour le sujet, je suis très tentée par cet album ! 🙂
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Très beaux dessins en effet. Je m’étais penchée sur sa vie en allant visiter le domaine de Nohant. Je note
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Comme toi je n’avais jamais lu George Sand avant… l’année dernière où pour notre challenge « classiques » j’ai lu « La petite fadette » et « La mare au Diable ». Que j’ai bien aimé, même si j’ai trouvé ça « gentillet » par moments. La BD que tu présentes me tente bien, car la vie de cette femme était visiblement moins sage que ses romans !
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Deux de ses romans sont désormais miens et il me tarde de découvrir sa plume et sa facette plus sage comme tu le laisses entendre. J’ai la deuxième BD qui vient de sortir à son sujet, hâte de voir sous quel angle cette femme est racontée !
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