Il me reste des fragments, épars.
De la mer d’huile à la vague puissante et ronde, il ne se joue parfois que quelques minutes. D’une intense histoire d’amour à la déferlante des adieux, il y aura quelques précieuses années à vivre. Et comme lien tangible entre la mer fougueuse et la femme aimée, la passion du surf. Kristen l’aime par-dessus tout et joue avec l’océan avec aisance et légèreté. En équilibre sur sa planche, rien de semble l’atteindre dans cette valse gracieuse entre ciel et mer.
Mais hors de l’eau, son corps lui joue de bien sales tours et la maladie, vorace, la ronge. Entre rechutes et espoirs, la vie perd vite pied. Alors dans ce chaos-là, il faut rassembler les souvenirs, il faut dire Kristen. Celle qui sourit, celle qui reste digne dans l’adversité, celle qui remonte coûte que coûte sur sa planche, celle qui sent la fleur de poirier, celle qui se blottit dans ses bras, celle qui commence des listes d’envies et de souhaits pour duper le destin, pour tromper la mort qui rôde.
Alors que la vie de Kristen s’enfonçait dans les limbes, je me retrouvais à tomber amoureux derrière l’écran de mon téléphone.
Ce roman (autobio)graphique est une promesse faite à une femme. Une promesse tenue au fil des pages qui consignent les bribes de moments partagés. En dessinant et en racontant Kristen, Aj Dungo surmonte à sa manière l’absence de son grand amour et apprivoise comme il le peut la douleur du deuil. Comme pour s’octroyer des temps de pause, comme pour reprendre une bouffée d’oxygène, il ponctue son récit d’anecdotes sur ce sport en évoquant les figures emblématiques qui lui sont liées. C’est aussi une occasion de parcourir une Amérique aux mille visages… Le travail de la couleur marque cette rupture entre le récit intime et les parenthèses historiques et si l’un a indéniablement une charge émotive moins forte que l’autre, il n’en demeure pas moins intéressant…
À cette nouvelle échelle du temps, les six mois d’espérance de vie qu’on lui avait donnés nous apparaissaient une éternité.
Le pari est incontestablement tenu. Si le sujet peut vite sombrer dans le larmoyant, il semble que l’écueil soit assez habilement évité. En déstructurant son récit et en brisant sa chronologie, Aj Dungo mélange les époques marquées par l’insouciance et la légèreté et les temps plus douloureux. Si la maladie est évoquée sans fard, il privilégie toutefois de la conter avec une distance et une émotion pudiques et l’évoque avec délicatesse par petites touches métaphoriques, rendant incroyablement solaire et lumineuse cette femme aimée qui pourtant s’éteint. Une bien jolie façon de partager son insatiable besoin de consolation.
Pour vos oreilles: La Marée haute – Lhasa
In Waves – Aj Dungo
Traduit par Basile Béguerie
Lettrage : Jean-François Rey
376 pages / 23 €
ISBN: 9782203192393
2019
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Ce mercredi… C’est la rentrée des bulles !
La BD de la semaine est au milieu des livres!
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Chroniques des amoureux des bulles:
Moka - Au milieu des livres 
Très tentante cette bd sur la perte de l’être aimé.
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J’aime ce type de dessin…
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Je suis très tentée 🙂
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Les dessins ont l’air très beaux, et l’histoire, très touchante
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Comme ça a l’air beau. Ce que tu en dis, l’émotion qui semble se dégager de ces pages, et ces dessins. Merci de cette belle découverte (à mon avis, je préparerai les mouchoirs quand même si j’arrive à mettre la main dessus !)
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j’ai survolé ta chronique car je vais la lire bientôt, très curieuse de la découvrir!
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Le dessin est très épuré me semble-t-il… Ce type d’album me plaît bien en général, je vais la suggérer en bibliothèque je pense.
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Tu en parles très bien. J’ai trouvé ce roman graphique réussi et émouvant.
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Je sens que je vais verser des torrents de larmes en le lisant…
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C’est marrant je l’ai feuilleté dans ma librairie tout à l’heure… et je suis restée dubitative. Il faudrait peut-être que je lui laisse sa chance 😉
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Le dessin me tente vraiment beaucoup alors je note pour une future lecture. Merci pour la découverte.
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Je n’ai pas envie de ce genre de lectures en ce moment… Plus tard peut-être.
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Tu peux assurément remettre à plus tard cette découverte…
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Je ne te connaissais pas une âme de surfeuse. Tu ne finiras donc jamais de me surprendre (et c’est tant mieux^^).
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La couverture m’a tout de suite happée, le graphisme intérieur aussi, le phrasé. Je ne m’attendais pas à ce genre d’histoire, mais je reste très tentée, et du coup très impatiente !
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Je la note! Très curieuse pour le coup !
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J’ai beaucoup aimé le graphisme et la manière d’aborder les choses avec l’alternance entre l’histoire et la partie documentaire. Compte tenu du sujet, j’appréhendais un peu mais c’est profondément touchant sans être larmoyant. Une belle découverte.
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