Les règles sont simples. Le Pachinko se dresse face au joueur. On le fournit d’argent. Les billes jaillissent. Milliers de billes qui giclent et tombent et rebondissent sur une série d’obstacles jusqu’en bas de la table verticale.
L’été sera nippon pour Claire qui séjourne chez ses grands-parents durant ses vacances, laissant Mathieu, son compagnon resté en Suisse. Au cours de ce séjour, elle n’espère qu’une chose: pouvoir enfin convaincre sa grand-mère et son grand-père de s’offrir une parenthèse sur les traces de leur passé. D’origine coréenne, ils vivent depuis cinquante ans au Japon, ayant fui les conflits qui ont déchiré leur pays. Désormais propriétaires d’une salle de jeu de Pachinko, leur quotidien est une petite routine silencieuse difficile à bouleverser et ils tardent à sauter le pas du retour aux origines.
J’ai pensé à quelque chose, dit-elle après un moment. On devrait mourir comme la mue des animaux. Plus on vieillirait, plus la peau s’éclaircirait. A la fin, on verrait tout l’intérieur de nous, les veines, les os, les sentiments, tout. […] Ça ne ferait pas mal? -Non, on s’allégerait, c’est tout.
En attendant le départ, Claire enseigne le français à Mieko, une jeune demoiselle d’une dizaine d’année destinée à de grandes études. Talentueuse et très sage, Mieko s’ouvre difficilement à cette étrangère aux traits qui mêlent l’Europe et l’Asie, aux mots qui croisent le japonais et le français. Dans une lenteur et une distance perceptibles, elles apprennent à se connaître au fil de leurs errances dans un Japon à la croisée des mondes.
Ils nourrissent leur corps vieilli au même rythme. Je me dis qu’ils se ressemblent. Leurs traits ont dû finir par converger à force de vivre ensemble.
Après mon coup de cœur pour son premier roman Un hiver à Sokcho, il me tardait de retrouver la plume d’Elisa Shua Dusapin. Peut-être plus touchée par l’histoire d’amour du premier que par l’histoire d’amitié du deuxième, j’ai malgré tout beaucoup aimé me replonger dans cet ailleurs asiatique si joliment dépeint par l’auteur. Dès les premières lignes, on reconnaît l’atmosphère lente et douce qu’elle installe en effleurant l’indicible, le sensible. Ces pages sont celles d’un récit de la pudeur discrète où ce qui n’est pas dit a tout autant de force que ce qui est écrit. Les rapports familiaux, nourris par un profond respect et une immense délicatesse, sont le fruit d’échanges tout en retenue. Au choc culturel succède le choc générationnel où se côtoient deux mondes: celui d’un passé bouleversé par l’Histoire que les hommes ont fuie, celui d’un présent qui refuse d’oublier ses racines. A Claire de trouver sa place entre ces deux vies-là.
Un roman à lire pour apprivoiser la lenteur.
Le premier roman d’ Elisa Shua Dusapin: Un hiver à Sokcho.
Les Billes du Pachinko – Elisa Shua Dusapin
114 pages / 15€50
ISBN: 978 2 88927 579 3
Août 2018
J’attends de l’acheter Un hiver à Sokcho qui est sorti en poche et dont j’ai lu d’innombrables critiques élogieuses.
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Ses romans sont d’une douceur infinie. Le rythme y est lent, les rebondissements peu nombreux, mais il faut savoir se laisser porter par cette narration délicate. J’espère que tu apprécieras.
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On en parle beaucoup. Je n’avais pas lu le premier. Mais l’ambiance asiatique me tente bien
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Le premier est un immense coup de coeur et j’ai aimé retrouver l’auteur ici.
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C’est donc une auteure à découvrir
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Je pense oui !
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J’avais beaucoup aimé le premier, celui ci me tente aussi
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J’avais très envie de retrouver l’auteur après la très belle première fois avec elle.
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J’ai toujours envie de lire son premier et sil est en poche je ne vais pas résister longtemps. Cette description de la lenteur asiatique me tente aussi.
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Oui, il est publié dans la collection Folio. Une bonne occasion de la découvrir.
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J’avais beaucoup aimé cette lenteur dans son premier roman et j’aurai beaucoup de plaisir à la retrouver ici.
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Sur ce point, aucun dépaysement à l’horizon…
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Je ne connais pas cette auteure, je pense que je la découvrirai plutôt avec Un hiver à Sokcho..
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C’est une bonne idée de commencer par Un hiver… Belle découverte à toi !
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J’avais tellement aimé son premier roman, j’aimerais beaucoup retrouver la plume de l’auteur dans celui-ci !
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On retrouve toute sa douceur ici dans son deuxième roman. Je te souhaite de le découvrir.
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Apprivoiser la lenteur… ça me plait…! Je me rappelle la découverte de son premier roman que j’avais partagée avec toi comme si c’était hier 🙂
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J’en garde aussi un souvenir très précis. Ce qui est rare « avec le temps » pour la littérature contemporaine.
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Ce livre a été retenu par « En attendant Nadeau » dans ses coups de coeur. Je note.
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Je te souhaite de le découvrir bientôt Denis !
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J’avais aimé le premier, sans plus ; je lirai celui-ci s’il me tombe sous la main.
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J’ai légèrement préféré le premier… A toi de trouver l’occasion.
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Je serais davantage attirée par le premier, que j’avais noté un jour… et qui est tombé dans l’oubli.
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Le thème du premier m’a plus séduite mais je n’ai pas boudé mon plaisir avec ce deuxième roman.
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pas encore eu l’occasion de lire cette auteure mais j’ai très envie de me lancer! à voir si je me dirige vers celui-ci ou son précédent 😉
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L’essentiel est que tu la découvres!
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Je ne connais pas du tout cet auteur, je pencherais plutôt pour le 1er livre puisque tu l’as tant aimé!
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J’ai failli l’acheter hier puis finalement, j’ai été raisonnable et me le réserve pour samedi prochain 🙂 J’ai beaucoup aimé « Hiver… »
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Son premier m’avait tellement plu que je lirai celui-ci les yeux fermés (enfin je me comprends^^).
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