Trois portraits, trois visages. Comme un triptyque que l’on découvrirait sur les murs lisses d’une galerie, ou dans les allées d’un musée. Trois noms pour scinder le récit comme trois temps d’une vie qui va se raconter. Frédéric, Camille, Claude. Le premier, jeune peintre fauché par 1870. La deuxième, amoureuse de celui qui deviendra le célèbre Monet. Et Claude, peintre vieillissant, à la tête d’une œuvre florissante, fragilisé par le temps et une vie pleine d’absents.
C’est ce qu’il y a de plus difficile, ne rien faire. L’angoisse vient, vous envahit, vous tient. Et il faut pourtant rester là, à s’occuper de pas grand chose…
Un récit d’où surgissent bien des œuvres comme autant de petites anecdotes secrètes qui ne peuvent pas toujours être racontées par les pinceaux. Prenant le contrepied des ouvrages plus traditionnels retraçant le parcours du peintre, Michel Bernard raconte Monet à travers ses proches ou les figures marquantes qui ont croisé sa route. A chaque visage son destin tragique, à chaque silhouette ses échos fantomatiques sur ces toiles qui elles aussi dévoilent toute la sensibilité du grand peintre, maître incontestable du courant impressionniste.
C’est avec beaucoup de plaisir teinté de curiosité que j’ai dévoré ce récit. Pourtant un peu refroidie par la première partie qui, semble-t-il, m’éloignait de l’essentiel, j’ai fini par me laisser porter par ce texte passionnant qui nous livre bien plus qu’un regard sur la vie du peintre. Derrière le tragique destin de Frédéric Bazille (que je ne connaissais pas…) se dessinent les amitiés fortes et les ailleurs qui ont nourri Claude Monet.
Ce qui restait de vie à Camille mit longtemps à la quitter. Elle n’était plus qu’une souffrance (…) Camille avait vécu trente-deux ans et maintenant aspirait à la mort. Elle prenait son temps.
La plume de Michel Bernard se fait aussi pinceau et offre au lecteur un regard éclairé et romanesque sur l’histoire des grandes œuvres du peintre. La partie consacrée à Camille est à mon sens la plus intense et lumineuse du texte et rend un hommage pudique et sensible à cette histoire d’amour aussi belle que douloureuse. Une merveilleuse manière de marcher dans les pas d’un homme qui a marqué de son talent l’histoire de l’Art. Et indéniablement, on se plaît infiniment à l’idée que la littérature lui offre à son tour sa palette de mots pour le raconter avec autant de talent et d’émotion.
Dans une débauche de peinture fraîche, il oubliait la tristesse de vieillir parmi les souvenirs de ses morts.
Un livre à lire sous le soleil des Bords de Seine…
Deux remords de Claude Monet – Michel Bernard
240 pages / 8€70
ISBN: 9782710385264
Prix Libraires en Seine 2017
Prix Marguerite-Puhl-Demange 2017
Moka - Au milieu des livres 
Une très belle lecture ! Je me rappelle l’avoir lu dans le cadre des explorateurs littéraires lors de sa sortie (il y a quelques années) et j’avais beaucoup aimé 🙂
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J’ai beaucoup aimé cette lecture, je n’avais jamais entendu parler de Camille de cette manière-là. Et la couverture du poche est superbe, pour un peu je le rachèterai 😉
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Pourquoi pas…
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Une plume qui se fait pinceau sur un tel sujet c’est tant mieux non ? 🙂
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C’est l’idéal !
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Lu à sa sortie au soleil, et j’ai adoré ! =)
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Une conquise de plus !
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Je le note 🙂 L’histoire de Camille et Claude est tellement compliquée. On lit des choses très différentes en fonction des auteurs, comme si leur intimité se dérobait sans cesse. Et c’est peut-être très bien ainsi.
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Je ne m’étais pas beaucoup penchée sur la question et je n’ai pour l’instant que cette version… Je vais creuser le sujet… Cela m’intrigue…
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Pour en apprendre plus sur ce peintre.
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J’ai vraiment découvert un tas de choses dont j’ignorais l’existence.
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Je suis bien loin des Bords de Seine mais je les ai tellement fréquentés à une époque que je n’aurai aucun mal à me plonger dans l’ambiance.
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Je compte sur toi pour te replonger sans mal dans cette ambiance-là !
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Vraiment jolie cette collection… même si je ne suis pas certaine de me lancer 😉
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Dommage, c’est passionnant !
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Monet est mon peintre préféré, je note !
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Alors tu risques d’apprécier ce texte ! Bonne lecture !
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Merci pour cette piqûre de rappel. Ce roman dort dans ma PAL depuis pas mal de temps, et tu me donnes envie de l’en ressortir au plus vite. D’autant que tu m’apprends qu’il y est aussi question de Bazille, dont j’ai découvert l’existence il y a seulement deux ans, à l’occasion de l’expo qui lui a été dédiée au musée d’Orsay.
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J’ai justement découvert Bazille avec ce titre puisqu’un tiers du livre « lui » est consacré. Je ne savais pas pour l’expo à Orsay ! Bonne lecture !
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Très tentant, moi qui aime la peinture de ces artistes et les romans historiques.
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Tu sais ce qu’il te reste à faire dans ce cas… 🙂
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J’avoue que j’hésite depuis sa sortie…
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Qu’est-ce qui te fait hésiter?
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Je veux! (Commentaire clair, bref, précis)
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Eh bien je note celui-ci également! Frédéric Bataille est de chez moi je l’ai découvert il y a quelques années. J’aime énormément son oeuvre.
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