Sam rencontre Nolan dans une soirée. Elle est nouvelle dans son lycée et son look androgyne plaît beaucoup au jeune garçon. Toutefois, l’on sent une réserve – pour ne pas dire une gêne – qui s’installe entre les deux héros et freine ce qui pourrait être le début d’une histoire d’amour.
A la maison, les regards inquiets de ses parents renforcent le malaise qui semble flotter autour de la jeune femme. Si Sam avance à tâtons dans sa nouvelle vie, c’est parce qu’elle laisse derrière elle un passé douloureux. Harcelée dans son lycée, risée des réseaux sociaux, elle n’a trouvé que les scarifications pour hurler son mal être… Sam a aussi abandonné son prénom pour lui préférer un diminutif plus ambigu, plus neutre, de transition. Sam se prépare lentement à une vie qui ressemble plus à ses aspirations profondes: celle d’un jeune homme qui se sent tellement mieux depuis qu’il est prêt à devenir une jeune femme.
Je n’avais pas envie d’entrer dans les détails sordides de ma première Seconde, de mes coupures sur les bras, du dégoût et de la haine dans les regards, des rendez-vous avec Laurence qui m’a aidée à recoller les fragments de mon identité blessée.
Après une saison collégienne, Charlotte Bousquet signe une nouvelle série de titres dont les intrigues se nouent désormais au lycée. Alors que le premier opus Secret pour secret relatait le parcours d’une adolescente désirant avorter, voilà qu’elle s’aventure du côté du questionnement identitaire qui trouve lentement sa place dans la littérature jeunesse. Héros/héroïne transgenre, Sam incarne un personnage miroir de ces adolescents qui se cherchent dans ce parcours complexe de l’appropriation de leur identité sexuelle et physique… Le scénario croise ainsi les regards et les discours, parfois violents et difficiles qui viennent fragiliser ces adolescents qui peinent à affirmer leur différence et qui se retrouvent en difficulté en l’absence d’oreilles attentives, de bouches aux mots apaisants.
Et voilà. Les dés sont jetés. Le destin est en marche.
Sans tabou, le récit de Charlotte Bousquet déroule le fil qui « soutient » Sam durant cette période transitoire. Elle offre à son héroïne un cadre parental compréhensif – ce qui avouons-le n’est pas toujours le cas – qui la soutient dans ce « passage » pour se (re)trouver. Toutefois, cela ne la met pas à l’abri des quolibets et des propos malsains, des intolérances quotidiennes gratuites et des regards accusateurs.
Côté crayons, Stéphanie Rubini – dessinatrice de la tétralogie collégienne – a cédé sa place au dessinateur Jaypee. Difficile dans un premier temps d’adhérer à ce trait plus crayonneux qui griffe la planche là où Stéphanie Rubini jouait sur la délicatesse et la rondeur, l’acidulé et le vif des couleurs. Ici, Jaypee se montre peut-être moins naïf, plus mordant et plus sombre pour coller à cet univers complexe des grands adolescents. S’il m’a fallu quelques planches pour me faire à ce trait un peu plus torturé qui ne m’avait pas immédiatement convaincue dans Secret pour secret, j’ai finalement trouvé qu’il était assez juste et incisif pour cette histoire de douloureuse (re)construction.
Un titre à mettre sur toutes les étagères des CDI…
Pour vos oreilles: Come as you are – Emilie Simon
Le blog de Jaypee.
La tétralogie collègienne:
1 – Rouge Tagada
4- Invisible
Barricades – Charlotte Bousquet & Jaypee
Collection Les Graphiques
72 pages / 15 €
ISBN:978-2354885380
Janvier 2018
Encore une totale découverte pour moi…
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C’est vrai qu’une lecture BD et Jeunesse double mes chances de te faire découvrir un titre!
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J’avais aimé la première série. Là, plus ou moins envie …
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J’étais du côté du « moins » car j’adorais le travail de Stéphanie Rubini et je suis finalement contente d’avoir sauté le pas…
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Je n’ai pas tout lu encore de la série collégienne mais je sais que je souhaite découvrir celle-ci !
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Elle est d’un autre esprit. Tant dans le ton que dans le trait. J’aime l’idée de découvrir aussi le monde des plus grands…
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sujet compliqué et délicat , j’espère que le public ado appréciera, moi sans doute moins
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Je suis convaincue qu’il trouvera ses lecteurs et espère qu’il en apaisera certains d’entre eux en libérant leur parole…
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De la tétralogie, je n’avais lu que Rouge Tagada et je n’avais pas été plus séduite que ça (je ne sais plus pourquoi).
Le thème de l’identité chez les ados m’interpelle, alors pourquoi pas si mon regard le croise à la bibliothèque.
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C’est une série très bien menée pour amorcer des dialogues avec les trolls sur des sujets un poil sensibles.
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J’aime quand la littérature de jeunesse aborde des sujets comme celui-ci.
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Oui, c’est important qu’elle porte aussi cette voix-là…
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Depuis que Stéphanie Rubini n’est plus aux pinceaux, j’ai un peu abandonné la série.
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