Sauveur et fils – Saison 4 Marie-Aude Murail

C’était comme ça: rue des Murlins, au numéro 12, il y avait une maison à la grande porte ouverte.

Orléans. La maison de Sauveur Saint-Yves – psychologue de talent – est devenue une vraie terre d’accueil pour certains personnages en quête d’un équilibre qu’ils peinent à trouver seuls. Gabin, Paul, Jovo et toute la clique ont fait de cette demeure un refuge au grand désespoir de Louise qui n’a d’autre envie que d’avoir une place de choix dans la vie de Sauveur pour se lancer dans la grande aventure de la vie de famille « recomposée ».

La vérité est préférable en toutes choses parce qu’en fait, c’est le plus simple. Mais on peut la distiller ou l’asséner.

Alors que certaines questions – restées en suspens lors du dernier tome – commencent à obtenir des réponses moins floues concernant la vie de famille de Sauveur, ce dernier voit encore et toujours son quotidien accaparé par ses patients hauts en couleur qui défilent dans son cabinet. Si parfois les réticences à l’idée de mettre les pieds chez un thérapeute se font sentir, nombreux sont ceux qui trouvent en lui une oreille attentive qui sait apaiser les esprits. Tantôt provocateur, tantôt grinçant mais toujours d’une grande lucidité, Sauveur sait écouter en parlant pourtant si peu.

Sauveur ne pensa pas un seul instant qu’à quelques mètres de lui battait un autre cœur, déchiré par la culpabilité.

Face à lui, des patients perplexes, désemparés, en colère, recroquevillés sur eux-mêmes pour oublier combien c’est parfois épineux de grandir ou de voir grandir. Alors pousser la porte du cabinet de Sauveur chaque semaine, c’est un peu relever la tête, c’est briser sa coquille pleine de doutes et de complexes, pleine d’inquiétudes et d’interrogations…

La vie regorge de coïncidences qui malheureusement n’ont aucun intérêt. En revanche, certains « oublis » ont une signification.

Les trois saisons de Sauveur et fils furent une magnifique lecture estivale. De celle qui vous colle un immense sourire aux lèvres qui ne vous quitte plus jusqu’à la dernière page. Et autant dire que lorsqu’un livre vous offre des pages de cette envergure-là, vous trépignez d’impatience à l’idée que le dernier tome rejoigne vos étagères. J’ai pu ainsi retrouver avec un enthousiasme débordant ce héros à la répartie savoureuse qui sonne vrai et juste, ces personnages et leurs maux d’adolescents, ces femmes et ces hommes que la vie malmène un peu, dépasse beaucoup.

Marie-Aude Murail donne à l’imperfection et aux faiblesses de nombreux visages tous aussi attachants les uns que les autres. Au fil de saisons  intelligentes, magistralement orchestrées et  ô combien addictives, lire Sauveur & fils est devenu pour moi  un rendez-vous littéraire qu’on ne voudrait manquer pour rien au monde, un rendez-vous qui nous ferait envier n’importe quel lecteur n’ayant pas eu encore la chance et le plaisir de tourner ces pages. Le plus difficile, pour tous les amoureux de cette folle aventure, sera assurément d’admettre, au moment d’arriver trop vite et trop tôt vers le point final, que cette saison 4 sera bel et bien la dernière.

– Ce sont des boys, des êtres un peu sommaires. Il ne faut pas en attendre plus que ce qu’ils peuvent donner. Ils ne savent pas que ton cœur est lancé sur des montagnes russes, que ça monte et que ça descend tout le temps, que tu penses une chose et que tu dis le contraire, ce qui fait que personne ne te comprend. – C’est l’adolescence ?, demanda-t-elle.

Une série à lire pour aller bien ou encore mieux.

Les autres saisons en une chronique : Sauveur & Fils saisons 1-2-3

A lire, relire, offrir aussi, du même auteur : Oh Boy ! – 3000 façons de dire je t’aime.

Sauveur et fils – Saison 4 – Marie-Aude Murail

École des Loisirs

300 pages / 17€

17 janvier 2018

ISBN: 978-2211235600