Que sont nos amours advenues, moi qui les croyais suspendues, figées, évanouies, latentes, mais pourtant encore vivantes. Que sont nos histoires advenues, la vérité je n’en veux plus.
Il aime sa femme. La finesse de sa taille, cette élégance pleine de grâce qui n’appartient qu’à elle… Mais voilà, sa faiblesse, comprenez-vous, ce sont les autres femmes. Celles qui agitent leurs cils et leurs paupières, déambulent avec sensualité, et lui renvoient, au moindre regard, au moindre geste, la sensation d’être un homme ô combien désiré, convoité.
Alors quand les draps recouvrent son corps et celui de celle qui s’endort auprès de lui, il quitte le lit conjugal et s’offre d’autres amours le temps d’une danse, d’une étreinte furtive, d’un instant d’abandon. Ces autres femmes sont multiples et prennent vie sur des feuilles volantes, parfois insaisissables. Sein, sexe, visages. Les petits papiers virevoltent et sur chaque feuille légère s’écrivent les histoires platoniques de l’homme volage. Et au juste moment, à l’instant précis où tout pourrait basculer, il met fin à ce jeu en enfermant ces êtres tant désirés entre quatre murs, antichambre des souvenirs de ses idylles fantasmées.
Je décidai alors d’effleurer l’interdit, de toucher la limite puis de tout arrêter avant de tomber amoureux ou de blesser ma femme. Ainsi, je tentais de rendre durable l’éphémère. Je figeais cette histoire dans son plus beau moment, interdisant au temps, aux années de venir l’abimer.
Un mécanisme bien rodé qu’il confie sur les pages d’un cahier. Jusqu’au jour où il rentre chez lui et trouve une enveloppe qui contient les mots qui n’ont pas pu être prononcés de vive voix… Celle qu’il aime tant s’en va, sans autre forme de procès.
Elle avait une dizaine d’années de plus que moi et j’avais l’impression qu’elle avait toujours une longueur d’avance.
Ouvrir un album de Marion Fayolle, c’est savoir d’avance que mon cœur va se serrer très fort. Parce qu’elle est aujourd’hui une des artistes BD dont j’admire le plus le travail. Parce qu’elle est une des rares à saisir avec autant de justesse la beauté des êtres, leur ignominie, leurs failles, leurs vices, leurs victoires, leurs travers, leurs renaissances.
Marionnettes, ballons de baudruche, corps qui se divisent, se figent, doubles et moitiés. Cœurs et corps morcelés pour un jeu dangereux et grisant de séduction. Toutes les ressources de l’image, des symboles et de la métaphore sont au service de la narration séquentielle étourdissante de Marion Fayolle. Les doubles-jeux et les faux-semblants sont merveilleusement illustrés et entraînent le lecteur dans un récit qui donne le tournis et le vertige pour ce pour ce ballet de corps et de silhouettes, de femmes en miettes, de femmes chiffon, de femmes fantômes.
A cette époque déjà, j’avais un faible pour les hommes maladroits. Ceux qui ne savent assortir les mots, qui se demandent comment laisser pendre leurs bras ou qui rient trop fort, comme pour remplir le silence.
Intermèdes musicaux, symphonie amoureuse, opéra galant. Il y a aussi dans ces pages « spectacle » un peu des comédies musicales de Jacques Demy et de Christophe Honoré. Des chansons d’amour qui ponctuent les histoires éphémères, les amours lasses, les étreintes éteintes, les feux de paille, les passions déchirantes, les pardons en suspension. Une histoire d(e dés)amour vieille comme le monde, dont on atténuerait les douleurs en les enrobant d’une petite musique, portée par un dessin furieusement ingénieux. Un titre coup de foudre d’une audace folle qui fera battre les cœurs et qui mérite assurément le Grand Prix spécial d’un certain jury angoumoisin…
Un album à lire entre deux étreintes…
Marion Fayolle, au milieu des livres:
Les Amours suspendues – Marion Fayolle
256 pages / 35€
20 Octobre 2017
ISBN: 979-1092058291
Prix du Jury Angoulême 2018
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Un 5ème mercredi dans le mois… Cette fois-ci c’est chez moi !
Cette semaine la BD de la semaine est au milieu des livres!
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Chroniques des amoureux des bulles:



























Je l’ai feuilletée aujourd’hui, j’ai failli craquer, les planches sont magnifiques!
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Je voudrais les encadrer et les afficher partout… J’adore son travail, sans bémol ni réserve.
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Ouhh et bien vu que tu le prends avec ces mots-là, je veux bien tenter Madame ! Je note 😉
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Je te souhaite de l’aimer autant que moi… Vraiment. 😉
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Oh, je ne connais pas cette auteure mais vu le bien que tu en dis, j’ai très envie de réparer cet impair ! Voici ma BD de la semaine : http://bouquinbourg.canalblog.com/archives/2018/01/31/35458472.html
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C’est bizarre, je n’arrive pas à me connecter via le lien de l’article… Mais le lien que tu as mis en commentaire fonctionne, c’est le principal !
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De quel lien parles-tu, avec toutes les références je suis un peu perdue là?
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Tu me fais découvrir aujourd’hui une illustratrice que je ne connaissais pas encore ! Et j’adore! Au premier abord j’ai trouvé les dessins un meuble »froids » mais à y regarder de plus près, je trouve qu’ils dégagent quelque chose de fort.
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C’est je crois un argument qui s’entend car tout peut, au premier coup d’œil, paraître un peu froid et figé. Sa « technique d’illustration » provoque cette impression mais elle arrive à finalement apporter beaucoup de mouvement et de rythme… Je te souhaite de découvrir La Tendresse des pierres pour commencer. Je l’ai découverte avec ce titre pour ne plus jamais la quitter…
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pas sûre d’être tentée pour ma part 😀
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C’est bien dommage pour toi ! 😉
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Le prix va m’inciter à la suggérer à ma médiathèque 😉
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C’est un argument de poids ! Tu avais lu Les Coquins?
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Mais non, j’ai l’impression de sortir d’une grotte, là !
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Alors commence par ça ! 😉 J’avais dû en parler pour tes RDV du mardi.
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Comme j’ai le cerveau d’un poisson rouge depuis plusieurs mois… je n’ai pas retenu ! Merci pour la suggestion en tout cas !
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Cet album me semble bien délicat, je note!
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C’est tout à fait ça. C’est d’une subtilité vraiment appréciable…
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J’ai hésité hier à la librairie entre lui et « Edelweiss », j’ai opté pour ce dernier, j’aurais dû attendre aujourd’hui 😉
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Deux récits et deux traits totalement différents. Celui de Marion Fayolle sort un peu plus des classiques (bien que j’aie adoré Edelweiss)
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Je ne connaissais pas…
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Et bien maintenant oui. Mais trop peu.
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rhoooo!!! il faut absolument que je le découvre!!!
je viens de finir mon tour des participants, il y a encore de bien jolies choses aujourd’hui! ma liste s’allonge!
merci beaucoup pour l’accueil!
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Quel antre de la tentation ce rendez-vous BD !
Je viens vous lire dans l’après-midi pour succomber à mon tour.
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je ne connais pas du tout cette illustratrice mais ton article m’oblige à la noter, merci pour la découverte!
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Tu peux commencer avec le très drôle Les Coquins pour te familiariser avec son trait…
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C’est beau ce que tu en dis! Je garderai l’oeil ouvert pour l’emprunter à la médiathèque!
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Oui, ouvre bien l’oeil ! 😉 (Et merci !)
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Un billet très tentant. Qui raconte une BD qui mérite visiblement ses récompenses.
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Oui tellement. J’aime son trait, sa façon de raconter et de nous entraîner dans son œuvre. Je suis conquise par chacune de ses publications. Je l’adore.
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J’ai pensé à toi à l’annonce de son prix, j’associe le nom de cette auteure à toi je crois… ❤
Une auteure qu'il me reste à découvrir, et je m'en réjouis !
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Tu n’imagines pas combien cette association me fait plaisir tant je l’aime. C’est un peu comme la grande Jeanne Benameur & toi t’sais. ❤
Je te conseille de commencer par La Tendresse des pierres, titre ô combien émouvant…
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Il est impossible de résister à ton billet … C’est moche demoiselle de mon cœur !
Librairie samedi je succomberai c’est certain
Des bises gigantesques ❤
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Pourquoi résister quand on a tout ce beau entre les mains… (C’est ce que je m’évertue à dire à mon banquier…) ❤ ❤
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J’ai tellement aimé la tendresse des pierres (grâce à toi d’ailleurs…) que je ne vais pas pouvoir faire l’impasse sur cet album !
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Je suis un peu moins certaine qu’il te parle en revanche… Mais tu as raison de tenter…. 😉
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dommage qu’il soit si cher. je vais voir pour le trouver à la bibliothèque. avec le fauve d’or à Angoulême, ils vont l’avoir !
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C’est un travail de plusieurs années, un beau livre… Mais en effet, la bibliothèque est une bonne alternative.
Ravie de voir qu’Angoulême a primé deux de mes auteurs favoris cette année.
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Croisé en librairie, j’ai pris cet album puis reposé. Je pense que je vais finalement me laisser tenter.
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A ce prix c’est un investissement… Moi j’adhère totalement. Et j’en redemande !
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Non mais quelle tentatrice tu es !
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J’assume pleinement ce titre honorifique !
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aaaaaaaahhhhhhhhhhhhh, pourquoi est-ce que j’ai lu ???
Obligée de noter 😉
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Je suis un piège. Ce blog est un piège. Tu es piégée.
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Encore une sublime découverte! Quel beau coup de crayon! J’adore encore chère Mokamilla!
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Si tu n’as jamais croisé sa route, c’est le moment ou jamais de te lancer chère Madame Lit… 😉
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Ton billet me donne envie de découvrir cet album et en même temps, j’ai peur que ce soit trop juste, trop touchant mais je note pour plus tard, parce qu’il émet de puissante vibrations tentatrices. ^^
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tu sais y faire pour faire battre « mon cœur de pierres »
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Tu en parles bien mais je ne crois pas que je suis intéressée…
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Et c’est ton droit !
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Oserai-je dire que je ne connais pas Marion Fayolle ? Il va falloir que j’y remédie. « Inventivité » je crois que c’est le mot qui convient parfaitement à son style dessin ou du moins aux planches que tu nous montres aujourd’hui. Et ça, ça m’attire beaucoup !
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Etonnant… Je ne connaissais pas du tout Marion Fayolle. En tout les cas, tu touches ma curiosité. A feuilleté donc, pour en voir plus.
Merci
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Je ne connaissais pas du tout Fayolles… mais du coup, je suis fort tentée de la découvrir. Et pourquoi pas avec ce thème!
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Je n’étais pas spécialement tentée par la couv mais à te dire, déjà, il se passe un truc. Je note.
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oh oui le coup de crayon de Fayolle est particulier (très marquée par La Tendresse de Pierres), j’ignorais l’existence de cet album, merci !
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Même chose que les commentaires juste au dessus : je ne connais pas cette illustratrice, mais peut-être que je rate quelque chose… A voir donc, en bibliothèque certainement.
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Pas du tout orientée BD mais là, je suis tentée.
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Voilà un nom que je note! Je n’arrive pas trop à me faire une idée de cet album avec les quelques planches partagées mais je te fais confiance les yeux fermés 🙂 Il n’y a pas de textes? ou très peu? En tout cas une chose est sûre, je craque pour la couverture et ses différentes interprétations.
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Je croyais avoir déjà laissé une trace de mon passage ici, il semblerait que non ! Je m’emmêle les pinceaux… Une autrice que je ne connais pas. Ton billet donne envie, les illustrations pas vraiment… J’hésite !
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Quitte à débuter avec Marion Fayolle, commence plutôt avec La Tendresse des pierres. Une claque monstrueusement belle.
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