Olivier Duveau est né dans une famille trop riche pour vouloir se préoccuper de lui. L’argent éloigne ses tristes et égoïstes géniteurs vers d’autres contrées et le jeune garçon est particulièrement vite oublié. Il grandit dans un manoir entouré de domestiques aussi peu aimants qu’avenants.
Cependant, de ses premières années jusqu’à la fin de sa vie, Olivier Duveau fut fidèlement accompagné de chacune des lettres du mot solitude.
Dans cette prison aux longs couloirs et aux immenses fenêtres, Olivier n’a nul autre repère que les livres et les cartes qu’il lit et déchiffre avec la plus délicate des attentions. Une passion se dessine et s’affine et en doux rêveur, il devient un homme féru d’astronomie, fasciné par les étoiles et toute la magie et le mystère qu’elles dévoilent une fois la nuit tombée.
Un jour, alors qu’il quitte sa demeure pour oser gagner la ville, un malencontreux accident lui fait croiser le chemin d’Estelle. Sous le charme, il passera une partie de sa vie à tenter de retrouver cet amour fugace comme on cherche une étoile rare et lointaine.
Les préoccupations terrestres étaient définitivement trop douloureuses pour Olivier Duveau.
Alors que nous errions du côté du stand du Nouveau Monde avec Jérôme-Chou dans les méandres du Festival BD d’Angoulême, nous sommes tombés sur cet album étoilé. Quelques instants plus tard, le livre feuilleté devenait un joli cadeau pour mes étagères (dédicacé qui plus est…)
Cet album offre donc au lecteur une histoire poétiquement décalée, mélangeant les ingrédients qu’il faut pour nous entraîner sur les traces de ce héros solitaire et rêveur. Si le récit compte quelques maladresses ou redondances, il a le mérite d’être porté par un découpage original et captivant, et nous comprenons aisément ce besoin d’évasion irrépressible de notre héros. Nous le suivons alors dans cette folle expédition au-delà des étoiles. Un pari osé, un pari naïf, pour un personnage poussé par l’envie furieuse de conquérir sa petite parcelle de bonheur. Face à cet élan enthousiaste et touchant, on pardonnera sans souci les quelques petits défauts narratifs qui ne ternissent pas pour autant cette quête touchante au goût d’impossible.
Le trait quant à lui m’a – dans certaines cases – rappelé celui de Dillies (inégalable entendons-nous) dans Mélodie au crépuscule. On y retrouve une vivacité du coup de crayon qui sait servir une grande diversité de planches aux contrastes maîtrisés. Du blanc le plus froid au noir le plus profond, l’exploration du cosmos et du monde sait aussi se gorger de douces nuances de gris. Des étoiles, des tours bancales, des héros amoureux poussés par leur cœur désaccordé: un savoureux mélange qui s’accorde le droit de faire croire qu’il est parfois douloureusement beau de se frayer un chemin vers l’inaccessible.
Le Dernier grand voyage d’Olivier Duveau – Jali
Traduction : Delphine Rieu
15€ / pages
Janvier 2017
ISBN-13 : 979-1090093157
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Le premier mercredi du mois, la BD de la semaine est au milieu des livres!
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Les chroniques des amoureux des bulles:
J’allais dire que ça me faisait penser à « Abélard » tout ça avec les références aux étoiles, la poésie et la recherche de son amour Estelle (Épilie pour Abélard) mais tu mentionnes Dillies au dernier paragraphe 🙂 Je n’ai pas lu « Mélodie au crépuscule » par contre.
Ma participation de la semaine : http://lecturesdemarguerite.blogspot.ca/2017/02/les-culottees-penelope-bagieu.html
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Tu imagines bien que j’y ai trouvé aussi les envies d’ailleurs de notre Abélard et des thématiques communes fortes. (Bien que le scénario soit moins abouti que celui d’Hautière)
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Quelques petits bémols tout de même, je crois que je suis davantage prête à passer outre des couacs graphiques que des couacs narratifs. Il faudra que je prenne l’album en mains mais pour avoir vu l’objet, je sais déjà qu’il est superbe
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Je ne connais pas du tout, et assez peu cet éditeur. Tu me donnes envie de les découvrir, l’un comme l’autre 🙂
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Je le découvrais avec ce titre.
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Je suis sensible aussi à ces BD au charme doucement poétique. Jolie trouvaille !! 😉
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Oui, une trouvaille loin des grandes allées noires de monde qui méritait un peu de visibilité…
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Beau billet…
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Merci…
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Tu as eu l’œil dis donc pour cette bd! (Je suis convaincue que tu as déniché d’autres belles choses!)
Voici ma contribution pour la bd de la semaine (et je vois que je ne suis pas la seule qui aime Bagieu)
http://pagesversicolores.wordpress.com/2017/02/01/culottees-tome-1-2-peneloppe-bagieu
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Merci ! J’ai été très raisonnable côté achats à Angoulême à vrai dire…
Pour le lien, je ne pourrai faire la mise à jour qu’à mon retour du travail. N’hésite pas, quand c’est possible à m’indiquer la veille le titre choisi comme ça tu apparais dans l’article dès sa publication. (Tu es sur le groupe FB?)
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Je ne suis jamais allée à ce festival mais je crois que j’aurais quelques difficultés à me contenir… 😀
(Je ne savais pas qu’il y avait un groupe Facebook, je vais voir ça 😉 Merci!)
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J’aime bien cette chronique Moka et le lien vers des potes. Je vois « un sac de billes » en bd désormais, j’aime… ET Communardes ! Soit plein de trucs chouettes. Sympa tout cela Moka. Belle journée!
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Je sens que je vais aimer ce rêveur… Il me fait déjà joliment de l’oeil sur mes étagères ❤
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C’est beau de nous voir tous chroniquer un souvenir d’Angoulême… ❤ (Et d'autres encore nous attendent…)
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le trait ne m’attire pas mais le sujet et surtout ton billet si… Alors pourquoi pas!
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Jolie trouvaille mais le noir et blanc me freine un peu
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Faire une belle découverte un peu par hasard dans un salon, c’est formidable !
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Graphiquement, tu le sais, je trouve au personnage des faux airs du Docteur Poche de Wasterlain. Et graphiquement, il était évident que cet album allait te parler (comme il était évident que tu trouverais beaucoup de charme à ce dessinateur espagnol qui a si délicatement prononcé ton prénom :p ).
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j’ai déjà une LAL énorme mais je rajoute celui-ci car je le trouve très intrigant. merci pour la découverte
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Pour une fois, je ne vais pas noter un titre que tu proposes 😉
J’en ai tellement à lire en plus.
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joli billet pour une BD très tentante . merci de me faire découvrir cet univers.
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Je ne connais pas cet éditeur, donc je suis intriguée. C’est là que je me dis que j’aurais aimé aller à Angoulême cette année encore (mais mon compte bancaire aurait moins aimé, lui !)…
Et sinon, voilà (bien en retard !) ma participation de la semaine, « Le collège noir » : https://leslecturesdecaro.wordpress.com/2017/02/01/le-college-noir-tome-1/
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Le graphisme m’attire énormément, mais le scénario pas du tout, alors si en plus il comporte quelques redondances….
@ Lasardine, je feuilleterai cet album hommage si je le croise. Pas une priorité.
Impossible d’aller chez Blandine et Stéphie, les liens sont inopérants depuis chez moi.
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Tu serais peut-être surprise. Et puis, il y a parfois des éléments qui font penser à Abélard dans cette quête étoilée. ^^
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Les liens fonctionnent désormais… 😉
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j’adore cette couv’ , à l’occasion je me laisserai peut être tenter 😀
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Et en plus… Elle brille dans la nuit !
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Ton billet me donne très envie de découvrir cette BD. Je me sens attirée par les étoiles, les tours bancales et le côté poétique décalé que tu évoques.
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Alors n’hésite pas. Cette publication gagne à être connue… ^^
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Ce joli bijou m’avait bien plus :-p je note demoiselle de mon ❤ et je t'embrasse comme du bon pain (vais pas m'gêner !)
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quelle jolie chronique! pour un joli album semble t’il, il me fait bien envie!
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