Que jeunesse se fasse...

Le destin (presque) timbré d’Etienne Durillon – Oren Ginzburg – Estelle Billon-Spagnol

Etienne Durillon a une vie des plus simples, faite d’un quotidien bien ficelé où chaque minute est comptée, chaque geste calculé. Il vit seul et a organisé sa vie de sorte qu’aucune place n’est laissée à la surprise ou l’imprévu. La solitude est devenue pour lui un art de vivre et malgré quelques crises de migraine durant lesquelles son corps lui joue quelques mauvais tours, il se satisfait de sa petite routine faite de télévision et de dégustation d’œufs à la coque. Point d’autre ambition, et surtout, aucune autre passion. Enfin, si, avouons-le, il y a bien la jolie Vanessa aux cheveux blonds qui travaille au service marketing de son entreprise, mais sous aucun prétexte, il ne lui révèlera ce qu’il ressent pour elle, étant bien trop réservé pour cela.

Mais est-ce qu’on transforme réellement la vie des gens?

Un matin, tout bascule. Le facteur lui remet un courrier trop prometteur pour être honnête. Pour la modique somme de 3999€, la S.A.R.L Transformation de vie lui « offre » la possibilité de changer sa vie et de rendre son quotidien moins banal. Étonnamment, Étienne Durillon choisit de s’accorder ce droit à la folie et cède au bonheur qui n’a pas de prix.

Aussi surprenant que cela puisse paraître, l’efficacité de ce contrat en apparence peu scrupuleux est redoutable. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, voilà le début d’une folle journée qui commence pour notre héros. De rebondissement en rebondissement, de rencontre en rencontre, les situations incongrues s’enchaînent et offrent un destin singulier à un homme qui n’avait jusqu’à ce jour connu que la banalité.

Dès les premières pages, Etienne Durillon nous paraît des plus sympathiques bien qu’un peu pathétique dans sa petite vie étriquée. Pour les yeux, c’est un plaisir dès la couverture puisque le dessin aux couleurs vives vient donner un peu de punch au train-train quotidien du protagoniste qui pourrait sembler morose au premier coup d’œil. Oren Ginzburg et Estelle Billon-Spagnol nous livrent ici un récit à la cadence folle qui ne manque pas de situations rocambolesques qui raviront à coup sûr les jeunes lecteurs avides de retournements de situation et de courses-poursuites. Au fil des pages, les illustrations acidulées d’Estelle Billon-Spagnol épousent le dynamisme du récit avec un trait fin, plein d’humour et de petits détails qui font joyeusement écho à cette histoire.

Ajoutez à cela, le soin toujours accordé à la beauté du livre, inscrivant ce titre dans la belle collection qui a vu naître le Yark, La Boulangerie de la rue des dimanches, Vladimir et Clémence et la Reine des truites

Une délicieuse bouffée de lecture, d’optimisme et de bonne humeur qui ne se refuse pas.

Le blog de l’illustratrice.

Le destin (presque) timbré d’Etienne Durillon

– Oren Ginzburg – Estelle Billon-Spagnol

Roman relié et illustré.

Grasset Jeunesse

Septembre 2016

ISBN :978 2 246 860 30 3

90 pages / 15€

Rentrée littéraire 2016 3% Touche à tout 4/18
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3% Touche à tout 4/18
12e/20 Hérisson
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18 réflexions au sujet de « Le destin (presque) timbré d’Etienne Durillon – Oren Ginzburg – Estelle Billon-Spagnol »

  1. J’ai trouvé ce livre génial, touchant et vraiment marrant. Il nous dit que c’est nous qui sommes responsables de notre vie et que pour la réussir, il faut oser aller vers les autres. Le destin d’Etienne Durillon est loin d’être timbré! 🙂

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