Et mon coeur fait boum·Neuvième art

L’Adoption – T1 Qinaya – Zidrou et Arno Monin

Elle a tout juste quatre ans et porte en elle les traumatismes d’un Pérou dévasté.  Il s’apprête à fêter ses soixante quinze ans et ne pensait pas devenir grand-père dans ces conditions-là. L’une a été adoptée par un couple en mal d’enfants, l’autre n’a jamais été un père très présent et peine à trouver ses marques sous sa casquette de grand-père grincheux et bourru. Les grandes lignes sont tracées: sans nul doute, une adoption nécessite ce temps incertain où chacun s’apprivoise, s’adapte à l’autre en prenant en compte ses propres failles, fragilités ou faiblesses. Dans cet album, si l’histoire est celle d’une petite fille accueillie par une grande famille aimante, l’attention du lecteur se pose essentiellement sur sa relation avec son grand-père. Tout est à (re)construire, à force de petits pas, de grands efforts et de belles victoires.

Trop d’amour. Trop d’amour d’un seul coup.

L’Adoption est une petite merveille que l’on voudrait partager dès que l’occasion de parler de BD se présente. Zidrou sait parler des petits bonheurs et des grandes joies tout en sachant vous couper le souffle pour dépeindre la noirceur des plus grands drames. Il donne vie, dans cette belle histoire de rencontre, à des personnages tous très forts et incroyablement beaux dans leurs subtilités pleines de silences et d’éclats de rire. Dans un savoureux mélange de situations banales, il insuffle ces petits riens qui deviennent d’une beauté fracassante pour qui sait les dire avec une jolie plume.

Avec délicatesse, Zidrou tisse de jolis portraits qui ne se limitent pas à ceux des protagonistes. Ses personnages secondaires offrent une épaisseur folle à une histoire déjà très réussie. Les « Gégés » ont quelque chose des compères des Vieux fourneaux (certes un peu moins déjantés mais tout aussi complices) et les duos générationnels fonctionnent à merveille. Chacun apprend de l’autre et apprend à l’autre. Qu’il donne dans le prévisible ou l’inattendu, Zidrou est ici d’une efficacité redoutable et du début à la fin, on succombe au charme doux de ce très bel album qui parvient à nous surprendre jusqu’à la dernière case.

Vous savez quoi mes Gégés? Tous les trois comme ça assis sur ce bout de bois à parler de nos morts, à mâchouiller nos regrets, à cracher nos remords. Cette fois, c’est sûr, on est vieux !

Enfin, graphiquement, c’est un véritable enchantement. Nous tournons des planches solaires et lumineuses qui accompagnent les premiers moments de Qinaya dans cette famille aux visages ronds et tendres, aux regards doux et aux sourires qui irradient l’album d’un bien-être réconfortant. On se prend au jeu des bonheurs partagés et l’on sourit, touché par l’attendrissement du vieil homme qui explose bien des verrous face à cette enfant venue du bout du monde.

Un album coup de foudre, qui pique juste ce qu’il faut – et comme il faut – pour qu’on attende impatiemment le deuxième opus!

Les chroniques d’Yvan Jérôme , Caro et Noukette.

Vous reprendrez bien un peu de Zidrou ? Mes chroniques de Bouffon♥♥♥ – Le Client  –  Lydie ♥♥

Le blog d’Arno Monin

L’Adoption – T1 Qinaya – Zidrou et Monin

Grand angle

 62 pages / 14.90€

Mai 2016

ISBN : 978-2-81893-603-0

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39 réflexions au sujet de « L’Adoption – T1 Qinaya – Zidrou et Arno Monin »

    1. Je vais lire les Beaux étés ce week-end justement.
      Espérons que ton cœur batte fort ! 😉
      (Et évidemment, lis Bouffon du même auteur. Un perle noire et sombre mais incroyablement belle.)

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