Du gris. Clair, foncé, sombre, profond. Du gris sur les murs et les sols, et même dans le ciel. Le béton a tapissé la ville de ce voile triste et l’on a finalement accepté sa présence sans vraiment se poser de questions. Peu importe s’il est froid, glacé ou triste. La modernité a désormais une couleur qui n’a rien de bien engageant.
Du vert, de l’herbe, des feuilles, on n’en trouve guère plus que dans les livres. Il faut tourner des pages pour s’offrir une nature flamboyante et florissante ou aimer écouter les souvenirs nostalgiques de ce qui ont connu « autre chose ».
Pour me faire rêver, papa me racontait comment était le monde, quand il avait mon âge.
Deux générations dialoguent. Celle d’un père aux souvenirs verdoyants et celle d’un petit bonhomme qui peine à imaginer un monde plus coloré et lumineux que le sien. Ces échanges nourrissent la curiosité de notre héros aussi fin qu’une brindille et, comme une petite graine qui grandit en lui, ce désir de « voir et savoir » le pousse à partir à la recherche des quelques brins d’herbes qui font acte de résistance. Assisté de son copain Gus, il file sur son vélo à la poursuite de cet or vert qui semble si peu intéresser les Hommes.
Arrive alors l’heure la précieuse découverte, celle des promesses fragiles, des lendemains pleins de « possibles »… L’euphorie de la surprise va toutefois être menacée. Que faire quand la vie qui cherche sa place se voit malmenée dans ses premiers balbutiements ?
Comment parler d’écologie quand on a l’impression que le thème est presque devenu argument de vente un poil opportuniste? Comment ne pas tomber dans le moralisme primaire? Comment parler aux enfants en leur donnant les capacités de comprendre plutôt qu’en jouant les donneurs de leçons? Il semblerait qu’Ingrid Chabbert évite avec finesse tous ces travers. En racontant cette petite histoire de quête végétale dans la peau d’un petit garçon, elle invite le lecteur à voir le monde comme lui. Elle donne envie de grimper sur son vélo, de rouler à travers champs, de respirer à pleins poumons et nous rappelle tout simplement que l’on devrait savourer pleinement ce monde et cette nature qui nous entourent. Pour le moment, nos souvenirs sont encore ceux du père, gorgés de végétation et de petits paradis de verdure. Mais demain? A nous de les apprécier, les savourer et les partager avec les plus petits pour donner chaque jour envie de préserver ce trésor vulnérable…
Du côté des illustrations, la sobriété est de mise pour Guridi. Le graphisme épuré est d’une évidente efficacité et nul besoin de se perdre dans l’effusion de détails tant la simplicité suffit et offre un bel écho aux mots d’Ingrid. Le trait se marie à merveille avec la douce candeur qui illumine une réalité bien plus sombre et pessimiste qu’il n’y paraît.
Ma première lecture de l’année avec ma Noukette, et quelque chose me dit que c’est loin d’être la dernière…
La chronique de Nadège, Loulitla et de Bob et Jean-Michel.
Le blog d’Ingrid Chabbert.

Le dernier arbre – Ingrid Chabbert et Guridi
Éditions Frimousse, Octobre 2015.
ISBN: 978-2-352-412-51-9
36 pages / 18 €
Ça correspond à mon besoin de prendre l’air actuellement 😉
Demain, je pars dans la campagne ! (et pas à la campagne, car j’y suis déjà 😉 )
J'aimeAimé par 1 personne
Parfait alors ! Bonne escapade chère Sandrine.
J'aimeJ'aime
Je veux 😉
merci pour jolie découverte
et du baiser com’ s’il en pleuvait <"
J'aimeAimé par 1 personne
Tout le plaisir est pour moi ma Framboise…
J'aimeJ'aime
Il y en aura d’autres oui…! J’aime l’idée de débuter cette nouvelle année au milieu de tes livres et de jolis albums comme celui ci chère Moka ❤
J'aimeAimé par 1 personne
Plaisir partagé.
J'aimeJ'aime
oh la la qu’il est beau celui-là. Suis tellement stressée sur la planète en ce moment, je sais pas une violente prise de conscience plus forte cette année, alors je suis sensible à ces lectures. Je note pour mon grand. bisous
J'aimeAimé par 1 personne
Alors ce titre te parlera sans aucun doute chère Laurie.
J'aimeJ'aime
Il a l’air très joli cet album !
Tu sais que dans certaines villes, on ne désherbe plus et on laisse pousser la plupart des « mauvaises » herbes sur les trottoirs 😉
J'aimeAimé par 1 personne
J’aime beaucoup le coté épuré du dessin. Et puis il n’y aura jamais assez d’ouvrages sur le sujet.
J'aimeAimé par 1 personne
Le dessin me plaît beaucoup… En tout cas, le sujet ne peut que m’intéresser !
J'aimeAimé par 1 personne
Ah un album qui semble vraiment originale et traitant le sujet d’une autre façon !
J'aimeJ'aime
L’approche graphique est assez étonnante en effet.
J'aimeJ'aime
Oui, moi aussi j’ai aimé ces petits garçons à vélo qui emportent avec eux leur trésor, et quel trésor…
J'aimeJ'aime