Mila revient dans les rues chaudes gorgées de lumière de Lampedusa. Cette ville est celle de ses étés, de ses vacances en famille, des éclats de rire. Mais cette liesse n’est plus depuis le drame. Et remettre les pieds là-bas, tout en sachant que le sombre anniversaire approche a quelque chose d’étrange et le malaise est palpable. Tout le monde joue maladroitement la comédie des gens heureux mais nul ne peut ignorer cette douleur-là qui résonne à chaque instant.
Elle avait besoin de distraction, d’inconnu, de liberté.
Cet été, Mila a pourtant la ferme intention de profiter de ce cadre idyllique et d’insuffler un peu de légèreté à sa vie d’ado. Sa timidité naturelle ne l’empêchera pas de faire la connaissance de nouveaux visages. Paola, incarnation de la beauté et de perfection, va vite se rapprocher de Mila et lui murmurer tous les secrets de cette île pleine de mystère…
On avait fait de l’île déserte le symbole du bonheur ultime, alors qu’en réalité, l’isolement et le manque d’espace vous condamnaient à vivre enfermé à l’intérieur de vous-même, avec vos pensées. Et celles de Mila achoppaient toujours au même endroit: le désir illusoire que tout soit différent.
Face à ce récit adolescent, huit voix surgissent, couchées en italiques sur le papier. Huit voix tranchantes, incisives, criantes de réalisme, hurlant leur détresse. Huit êtres au destin similaire: celui d’un ailleurs rêvé, fantasmé, celui d’une vie différente de celle qu’impose le régime politique de l’Érythrée. Huit cris qui gagnent chaque fois en intensité, portés par une émotion terrifiante qui inonde chaque ligne, chaque mot. Le contraste est saisissant et met en lumière toute l’ambiguïté de cette île du salut, beauté terrible tiraillée entre ses terres paradisiaques et ses sombres rivages, cimetières où viennent s’échouer l’espoir et la soif de la liberté.
Tout était de sa faute, depuis le début. Il avait ruiné ma vie, en avait fait un cri. Je n’ai jamais demandé à finir ici.
Un jeu polyphonique à la force incontestable, servi par la plume d’Annelise Heurtier qui vous happe et vous prend aux tripes, mettant en lumière et en mots toute la douleur de ces Hommes dont on bafoue chaque jour l’humanité.
Les billets d’Argali, de Mirontaine, de Lasardine et d blog Le cabas de Za.
Le blog de l’auteur: clic!
D’autres titres sur le même thème :
La Traversée Jean-Christophe Tixier
Refuges – Annelise Heurtier
Casterman JEUNESSE
230 pages /12 €
ISBN:978 2 2030 9109 2
Et voilà un auteur que j’aime bien (on a rien vu venir, sweet sixteen,…).
Une bonne idée lecture à prendre.
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J’ai justement prévu de lire Sweet Sixteen après cette première rencontre réussie.
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Ton joli billet dit tout ce que j’aime dans la littérature…. merci pour cette découverte essentielle, me mets en quête 😉
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Je suis plongée dans cet univers littéraire aussi beau que glaçant depuis quelques lectures… J’espère que ce thème « parlera » à mes trolls à la rentrée.
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et moi, à mes grands trolls ! en même temps comment ne pas être touché par cette thématique…. pour une prise de conscience chez les jeunes et les moins jeunes de cette douloureuse réalité (juste à côté de chez nous, voire chez nous …. bref…. vais me mettre en quête de ce livre 😉 )
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Quelque chose me dit que ce livre pourrait beaucoup, beaucoup me plaire ! C’est noté !
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Je pense que cela peut te parler et te toucher. Difficile de ne pas être sensible face à un tel sujet. Un très beau roman jeunesse.
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intéressant! je note aussi!
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j’imagine la souffrance: ce lieu maintenant « Lampedusa » et mille images défilent toutes plus horribles les unes que les autres
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De la littérature jeunesse qui claque comme j’aime. C’est elle qui avait écrit « Le faire ou mourir » je crois.
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J’aime beaucoup son style. Et les thèmes qu’elle aborde merveilleusement bien pour les adolescents. Je crois que le titre dont tu parles est dans le CDI d’Hélène. Je regarderai à la rentrée.
Mon prochain sera Sweet Sixteen.
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Je ne savais pas que l’on pouvait aller en vacances su cette île.
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J’aime beaucoup cette auteure, c’est toujours pertinent et drôlement bien écrit ! Il me le faut !
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Tu en parles si bien… j’aime tes mots! Une lecture, des cris, des images qui restent longtemps.
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Merci Laeti, une histoire comme celle-ci méritait de bien les choisir…
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