Il est un ventre rond, trop chaud et trop doux qu’on quitte un jour, rendant impossible tout retour à la case départ.
Il est un berceau douillet et chaleureux qui nous enveloppe de soie et de velours.
Il est un objet précieux qu’on garde avec soi pour traverser les affres de l’adolescence.
Il est un éclat de rire, sonore et festif, une main sur votre épaule, un clin d’œil complice, une ivresse passagère.
Il est une présence indéfectible, ce reflet dans le miroir qui n’est pas totalement le vôtre, celui qui vous prend toute entière avec vos failles et vos silences.
Il est un bain végétal, de pétales odorants, de lierres espiègles, de racines solides qui vous maintiennent au sol, une (név)roseraie arrosée de thé bouillant.
Il est au creux de vos mains tatouées de mille histoires, de mille sillons, de mille vies, de mille promesses, d’un adieu ou d’un après.
Il grouille de vies fantasmées, niché dans un sommeil paisible et singulier, animé par un imaginaire aussi familier qu’étrange.
Nos refuges sont tous associés à un souvenir, un lieu, une odeur, un visage, une voix, des bras, un silence, une musique qui surgissent aussitôt que nos paupières sont closes. Chaque instant saisi qui mérite d’être gardé en nous devient précieux et nous forge. A sa manière, Emmanuelle Houdart laisse éclore page après page, ces abris qui nous réconfortent et nous apaisent, ceux qui nous accueillent quand il devient important – pour ne pas dire indispensable – de se retrouver.
Ce livre est tout simplement un bijou lumineux qui pétille, porté par une artiste qui pose un regard original sur des décors familiers en leur offrant une dimension étonnante sous son crayon si audacieux et excentrique. Enfin, si certains textes nous transportent pour leurs longues pages aux lignes délicates et envoûtantes, d’autres nous épatent pour leur éloquente concision. Emmanuelle Houdart donne ainsi naissance à un très bel album au grand format qui n’a besoin que de peu de mots pour être intense, fort, et furieusement nostalgique. Au fil des pages, comme un écho doux et chantant, l’abri se décline et de déploie au fil des âges, des temps forts de la vie. L’univers foisonnant de l’auteur (r)éveille le regard et nous surprend à chaque relecture. Un vrai coup de cœur! Et finalement, qu’ importe finalement l’abri, pourvu qu’on s’y retrouve, qu’on s’y blottisse et qu’on se laisse enrober d’une douceur qui n’appartient qu’à nous.
Le site de l’artiste : Emmanuelle Houdart
Le billet de Choco
Pour vos oreilles : Dandelion Wine par Gregory Alan Isakov ♥
Emmanuelle Houdart – Abris
Éditions Les Fourmis rouges
17,90 / 32 pages
ISBN 978-2-36902-031-8
Octobre 2014
Moka - Au milieu des livres 
Je suis totalement fan des illustrations et de la couverture (et, accessoirement, de ce que tu en dis bien sûr, mais ça c’est comme d’habitude 😉 ).
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Rhhhooooo…
J’avais déjà croisé plusieurs de ses titres mais c’est le premier que je chronique et que j’achète. Comme toi, je suis conquise par le trait, et l’univers de cette femme me plait et me donne envie de poursuivre cette chouette découverte.
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J’adore le trait si particulier et riche de cette auteure, une des rares que j’ai rencontrée en dédicace à Montreuil il y a quelques années…
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Veinarde, j’aurais adoré la croiser. Comme toi, j’ai craqué pour ce style bien à elle et son audacieux coup de crayon.
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J’aime beaucoup ce dessin gai ,lumineux et coloré.
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Et le texte est tout doux aussi.
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A lui seul son coup de crayon sert de valeur refuge, merci de partager ces illustrations, j’adore !
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C’est tout à fait ça ! Un gros coup de cœur graphique pour moi.
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Magnifique le dessin mais j’adore le thème aussi… Je le mets dans vos tentateurs !!
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Oh, tu m’en vois ravie !
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whaouh les illustrations! et ton billet donne +++ envie ! 🙂
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Le travail de cette illustratrice est vraiment très étonnant, fascinant aussi…!
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Je suis conquise !
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Je ne suis habituellement pas vraiment fan des illustrations d’Emmanuelle Houdart, encore que cet album m’a l’air sympathique….
J’ai été traumatisée par ses « Monstres malades » 😉
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J’adore cette artiste. Contente de voir qu’elle remporte ton adhésion aussi. 🙂 Un petit award t’attend chez moi au fait. Et j’ai séché le Moi après mois en avril… A croire que passer une dizaine ne m’a pas rendue prolixe sur la question. 😉
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Je sens qu’il va me plaire ! C’est noté !
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