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Petits poèmes pour passer le temps Norac & Crowther

Quarante poèmes à lire, à dire avec envie…

Il y a des Matins de rêve, comme celui-ci où Il fait un temps à rester chez soi, blotti au creux des draps. Comme ce dimanche au goût de Pastorale des heures bleues qui j’espère, n’annoncera pas La semaine de sept erreurs. Des matins où l’on se laisse guider gaiement par ces petites histoires, ces Fausses fables, ces petits chants, ces Comptines des quatre saisons, des vacances, des jours de fête, des temps doux et sereins. On tourne les pages pour aimer encore et encore ces mots déposés au creux du livre. Tout cela En t’attendant, lançant un Premier regard, la Tête tournée vers l’horloge, poussée par la Comptine qui s’en va.

Oublier rien qu’une fois, Quand je cours le monde ou Après les années, refusant tête haute la Comptine des gens trop pressés, sempiternelle rengaine du quotidien qui vous happe. Il y a des matins, où j’aime simplement prendre Un peu de temps. Sans dialogue. Sans bruit. Tolérant juste les pas fugaces des chats sur le plancher qui s’interdit même de craquer. Prendre un peu de temps, pour coucher sur le papier le Portrait de l’automne en artiste. Et laisser s’écouler les heures, réclamant Une minute encore pour m’endormir entre les lignes de La Comptine du soleil de minuit.

Alors Si tu as le temps, cher lecteur, découvre ces lignes et tente d’y trouver Ma petite vérité. C’est l’histoire d’une heure, Rien que ça. Et A l’avenir, n’oublie pas le pouvoir des poèmes, des mots qui riment et s’entrechoquent, fidèles à la mécanique rythmique du Poète en horloger. Goûte sans crainte à L’Art premier, venu d’une époque si lointaine. Et suis ce Petit caillou qui a roulé jusqu’à nous, comme un point qui trouve un jour sa place, juste après Le dernier mot de la Fable.

EN T’ATTENDANT

Quand je t’attends, c’est long.
Les arbres traversent le chemin.
Les oiseaux font leur valise de feuilles.
Les crapauds ont le temps
de se changer trois fois en prince

Quand je t’attends, c’est long.
Les mille pattes ont lacé leurs souliers.
Les cigales ont fini de chanter.
Les montres ont le temps
de glisser trois fois du poignet.

Quand tu arrives enfin,
le soleil a déjà compté tous ses rayons,
la mer, ses vagues et le ciel, ses nuages.

Dépêche-toi,
ma lune, ma douceur,
Il va faire nuit noire sur mon cœur.

Autant de mots en italique qui cachent bien des poèmes de Carl Norac. En regard, comme le plus beau des reflets, les dessins de la talentueuse Kitty Crowther qui valsent audacieusement avec les mots. Voilà un recueil lumineux, pétillant et original qui donne un peps incroyable à l’écriture poétique. Si cet album se lit et se relit, au gré de nos humeurs, en nous séduisant tantôt pour sa drôlerie acidulée, tantôt pour sa douce mélancolie, c’est aussi un beau livre qui se partage, se murmure, se glisse entre de petites et grandes mains pour en savourer le moindre trait, la moindre touche colorée. Un livre à ne pas cacher sur une étagère mais à laisser en évidence là où des regards curieux sauront le saisir en laissant la magie opérer. Ne serait-ce que pour se voir inlassablement conter le temps qui passe

Merci F. pour ce joli présent. ♥

Un autre billet parmi les bijoux de K.Crowther.

Petits poèmes pour passer le temps

Carl Norac et Kitty Crowther

Didier Jeunesse

60 p – 15€90

20 réflexions au sujet de « Petits poèmes pour passer le temps Norac & Crowther »

  1. Quel plaisir de voir la poésie s’inviter chez toi et savoir qu’elle reviendra en d’autres dimanches. 🙂 Ta présentation avec les titres, comme un exercice de style, est très réussie et donne envie de découvrir le recueil.

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  2. mokamilla, je t’embrasse fort fort, petite coquine, et merveilleuse ensorceleuse qui fait vibrer non cœur enfantin avec des mots d’enfant, des images en poésie, des tonalités acidulés. Il me le faut pour vite oublier de grandir à tout jamais.

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