A l'heure parisienne·The place to be·Vous avez dit culture ?

Salon du livre jeunesse. Montreuil 2014

Montreuil 2014 : "Jeunesse lève-toi"
Montreuil 2014 : « Jeunesse lève-toi »

Alors que dans moins de quatre mois, je franchirai la tête haute le cap fatidique des trente ans, un autre trentenaire me devançait, nous mettant tous face à cette question : 30 ans, c’est grand ? (Clairement non. Même si mes premiers cheveux blancs ou mes micro-rides pourraient venir me contredire un tant soit peu.)

Qu’on se le dise, je n’avais pas chaussé mes escarpins rouges et n’avais pas de petite robe à pois. (Les collants, seulement.) Qu’on se le dise, j’ai eu un vrai coup de cœur pour cette affiche taxée de sexisme ordinaire. Qu’on se le dise, malgré la chaleur étouffante, je n’avais pas opté pour la solution  » Tous à poil « , bien que profondément solidaire du combat des auteurs arborant ces tee-shirts qui auraient probablement « profondément choqué » Monsieur Copé s’il avait osé traîné dans l’antre de la perversion qu’est le salon du livre. (CQFLire)

Chaque année, je pars aux aurores, je finis ma nuit dans le train, je corrige quelques copies pour me donner bonne conscience avant de céder à la tentation de la lecture, je bois un mauvais café ou un thé trop tiède sur le trajet et je laisse le froid me piquer à vif en arrivant Gare du Nord. Chaque année, je regrette d’avoir pris un manteau trop chaud, un sac trop chargé, une bouteille d’eau trop petite. Chaque année je peste intérieurement en me disant qu’il y a bien trop de monde, bien trop d’enfants, bien trop de foule. Trop de trop en somme. Et pourtant…

Chaque année, je retrouve les visages de gens que je lis à longueur d’année, je retrouve des auteurs qui me plaisent, que j’admire, que j’ai rencontrés parfois sur mon lieu de travail. Cette année, nul besoin de déroger à la règle, c’est auprès de Noukette , Stephie et Jérôme que j’ai passé la majeure partie de mon temps. J’ai fait la connaissance furtive de Bouma et de Radicale, j’ai croisé Séverine en prenant juste le temps de lui conseiller vivement de lire les Mélanie Rutten. Cette année, j’ai mis des visages sur des bannières de blogs, sur des billets qui sont souvent de bons conseils.

Dans mon Tote-bag...
Dans mon Tote-bag ou l’art d’être raisonnable…

Cette année, pas de file d’attente interminable pour obtenir des dédicaces. De la flânerie avant toute chose. Un passage obligatoire pour saluer Tibo et Juliette chez Sarbacane, pour rencontrer le très sympathique Max de Radigues, lui parler du Prix BD des collégiens samariens et du gros succès de sa BD auprès de mes jeunes lecteurs. Je n’avais pas emporté Lotte avec moi, mais j’ai pu également admirer avec plaisir les dessins de la rayonnante Audrey Spiry. Un tour du côté d’Acte Sud junior, parce que j’aime d’amour leur collection « D’une seule voix » portée par les sublimes textes de Thomas Scotto, Cathy Ytak, Jeanne Benameur. Passer chez Grasset pour saluer le pétillant Bertrant Santini auteur du célèbre Yark et du tout récent Jonas avec mes camarades blogueurs. Rencontrer aussi, l’incroyable Mélanie Rutten dont j’admire tant le travail. La voir dessiner sur mes petits Oko et Nour qui ont tant fait battre mon coeur. La voir également sourire et être intriguée en découvrant la dédicace dessinée de ma Soizic et profiter pleinement de ce moment-là.

Cette année, c’était aussi pour moi l’occasion de passer récupérer une précieuse enveloppe déposée par Maryvonne Rippert chez Oskar, de rater la douce Cathy Ytak mais me dire que ce n’est que partie remise, de profiter d’une pause au soleil pour constater qu’une fois de plus Guillaume Guéraud est sacrément sexy (Vanessa, si tu passes par là…), de voir les yeux de Noukette et Stephie briller face à Timothée De Fombelle qui a vu Perle devenir pépite. (Et on les comprend.) C’était aussi papoter avec mon blogueur préféré aux petites remarques toujours savoureuses… La petite « pépite » sur le gâteau sera pour mon homonyme qui d’habitude arpente les allées de Montreuil à mes côtés (quand je n’oublie pas de venir en lisant dans mon bain) Lovely Camille, sache que j’ai eu le plaisir de tomber nez à nez avec notre cher Vincent Delerm aussi charmant que souriant. #soupirs

Voir la journée s’achever doucement en compagnie de Carole Chaix et Cécile Roumiguière. Discuter un moment avec Cécile, nous qui ne faisions que nous croiser. En profiter pour découvrir la jolie maison d’édition A pas de Loup et repartir avec leur dernière publication. (Un petit billet tout doux très bientôt.) Me retrouver enfin Gare du Nord à attendre un train un verre de pinot noir sur la table pour un joli moment partagé avec celle qui a fait naître ces adolescents en émoi dans les excellents Rouge Tagada et Mots rumeurs, mots cutter

Montreuil avait finalement quelque chose d’extrêmement chaleureux derrière cette grouillante foule impersonnelle en quête de mots et d’images. A l’année prochaine.

27 réflexions au sujet de « Salon du livre jeunesse. Montreuil 2014 »

  1. Trop chaud, trop de monde, trop de bruit… on est d’accord. Mais aussi tellement de bonheur de retrouver des visages que l’on ne voit que trop peu souvent, de passer quelques moments rares et précieux avec des personnes que l’on apprécie tant.

    J’aime

  2. Entre celles (et ceux) qui étaient à Montreuil et celles qui étaient à la Maison de la Radio, vous pouvez dire que vous nous avez fait drôlement envie ce jour-là. Merci pour le billet, on a l’impression d’y être un peu avec vous.

    J’aime

  3. Montreuil c’est bruyant, on étouffe , on se fait bousculer, on piétine … Mais que du plaisir , ces rencontres avec les auteurs et les illustrateurs tellement généreux avec leurs lecteurs , pleins de gentillesse et de patience , Quels beaux instants de bonheur : Je ne m’en lasse pas! Je mets à mal le compte en banque … mais sans regrets…
    Encore une fois j’y suis allée aussi avec mes élèves et l’atelier avec l’illustratrice Nadia Budde fut un magnifique moment de partage … Son éditeur « l’agrume » ( roman graphique , bd ..)est un de ses passionnés qui soutient la création , qui donne vie à ses coups de coeur C’est cela aussi Montreuil : toutes ses petites maisons d’édition qui osent , qui défendent la création . La littérature de jeunesse est innovante , diverse et tellement riche …

    J’aime

    1. C’est à chaque fois un moment très riche et intense. J’aime cette journée bien qu’elle m’épuise. En revanche, je m’y vois moins avec mes trolls… Pour l’Agrume, je connais et je ne te cache pas que j’aime beaucoup leurs choix éditoriaux. J’ai aussi découvert A pas de loup qui vaut le coup d’oeil, tout en passant par mes incontournables.
      En tout cas, comme toi, je ne m’en lasse pas.

      J’aime

  4. Quelle chance de croiser tous ces gens connus ou moins connus!
    Dommage pour le monde.
    Mais, que j’aime aussi rencontrer ces auteurs qui nous font rêver ou peur ou …
    Ce dimanche, je pars donc à un festival BD retrouver plein de jolies personnes.
    PS : Moi, j’ai dépassé les 40 ans, donc tu es encore très jeune pour moi 😉

    J’aime

    1. C’est ça aussi la folie de Montreuil. Comme toi j’aime ces moments d’échange et de rencontres… Peut-être y viendras-tu un jour?
      J’espère que ton festival BD s’est bien passé.
      Ps: pour avoir vu ton joli minois, tu ne les fais pas du tout.

      J’aime

  5. En te lisant je me rends compte que j’ai manqué plein de choses et pourtant! j’en ai vu tellement!!! Merci pour ce compte-rendu très détaillé et fort instructif.
    Je viens de chez Stéphie et de lire son billet Moi après mois, rendez-vous que tu as initié. Puis-je aussi y participer?
    Bon week-end!

    J’aime

    1. Je crois que lors d’un salon comme celui-ci, on rate inévitablement tout un tas de choses.
      Pour le moi après mois, tu es la bienvenue évidemment.
      Je te laisse mettre un lien vers le blog dans chaque billet Moi après mois et je t’invite à passer me déposer ton lien sous l’article quand il est rédigé pour que je puisse centraliser les billets. Bienvenue parmi nous. 😉

      J’aime

  6. Il est drôlement beau ton billet Moka, bravo (et quelle chance pour Vincent Delerm). Rien que la cohue me retient, mais la manière dont tu en parles donnerait presque envie .

    J’aime

    1. Merci Galéa (et tu te doutes bien que croiser Vincent aurait presque suffi pour moi.)
      Le monde rend la journée presque étouffante mais à chaque fois je reviens ravie de cette journée finalement.

      J’aime

Laisser un commentaire