« Parce que ce voyage, Mathilde l’a vraiment voulu, comme une fuite de luxe dans un avenir étroit.«
On n’est pas sérieuse quand on a dix-huit ans.
Mathilde et Lou en quête d’absolu quittent la France pour assouvir leurs envies d’ailleurs, pensant qu’une échappée impulsive teintée d’exotisme viendra donner un nouveau souffle à leur vie déjà rouillée par une routine qui les dévore. Leur bouffée d’oxygène sera Madagascar. Madagascar et ses eaux chaudes, ses promesses, Madagascar et ses soirées festives. De l’insouciance avant toute chose, avec l’illusion de liberté pour seul bagage. Mathilde s’épanouit, Lou déchante plus vite et voilà que les premières désillusions font partie du voyage. Et puis sous ce soleil où tout est presque trop beau plane une ombre sale, oppressante. Le loup a la silhouette terrifiante d’un homme et la traque commence. Elles deviennent les proies fragiles de cet obscur individu pour qui le harcèlement est un divertissement. Plus la peur les gagne, plus il jubile de cette angoisse qui les ronge. Il rit de leurs fuites illusoires. Qu’elles prennent donc de l’avance, qu’elles pensent être enfin libérées de son emprise et son retour n’en sera que plus éclatant d’horreur.
« Elle n’a peur de rien Mathilde, jamais. Elle ne se démonte pas. Elle plonge, elle court, se jette. Dans les vagues, dans la vie, dans les bras des mecs, dans leur lit, dans l’alcool, les plans foireux, l’aventure. Plus c’est casse-gueule et plus elle y va. Lou, ça la rend dingue. »
La première fois que j’ai entendu parler de Marion Brunet, c’était dans la librairie d’Annie à Evreux. Frangine, son premier roman, avait été sélectionné dans le cadre du Prix des Dévoreurs et avait beaucoup fait parler de lui. Quand j’ai eu l’occasion de tourner les pages de ce deuxième ouvrage, j’avais déjà à l’esprit que je serai confrontée à un texte très fort. Il va de soi que cette course contre le temps pour échapper à ce monstre de cruauté a quelque chose de terriblement haletant. Nous suivons ces deux demoiselles et nous assistons à leur chute, désemparés face à leur été qui vire au cauchemar, en nous sentant, comme elles, traqués par cette présence imperceptible qui ne dit rien qui vaille. Le tout porté par la plume percutante de Marion Brunet que je découvrais et que je lirai encore avec beaucoup de plaisir.
« Il y a des choses qu’on ne doit pas raconter, qui doivent rester dans l’oubli – ou dans les livres. »
Ne vous fiez donc pas, lecteurs, à cette couverture où règne la sérénité, où la seule des préoccupations serait de laisser son visage dorer sous le soleil… Derrière cette ambiance estivale digne d’une carte postale se joue un drame psychologique de haut vol. Retenez votre souffle et prenez garde au moindre signe suspect. Il peut y avoir bien pire que la mort qui rôde.
La playlist du roman La Gueule du loup sur Deezer, parce que vous le valez bien: c’est ici.
Les chroniques de Spleen la Jeune, L’ivresse des mots.
Marion Brunet sur le blog: Frangine.
La Gueule du loup Marion Brunet
15€50 / 229 pages
Sarbacane Collection Exprim’
ISBN: 978 2 84865 709 7
J’ai bien envie d’avoir peur .
C’est noté.
Passe une bonne journée.
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Je le note aussi!
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Enjoy !
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Et bien moi non plus, je n’en ai jamais entendu parler, et j’aime bien les drames psychologiques, les vrais 😉
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Alors j’espère que tu apprécieras.
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Il me tente !
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Il est tentant à vrai dire. 😉
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Ce livre ne me tentait pas trop mais ta chronique m’a fait le noter 🙂
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En voilà une bonne nouvelle. 😉
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La façon dont tu décris ça, ça me fait penser à du Laura Kasischke pour la jeunesse. Je note, ça pourrait bien me plaire.
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Jamais lu Kasischke mais un titre m’attend dans ma PAL si mes souvenirs sont bons.
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Une texte fort publié dans une collection que j’affectionne, noté !
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Ah Frangine. C’est parti pour moi, une deuxième rencontre avec cette auteure se profile grâce à tes mots!
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Hâte de lire Frangine en tout cas.
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Bon, un drame psychologique haletant et cruel, je ne suis pas sûr d’adhérer.
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Nous sommes loin de la plume tranchante de Guéraud mais ce roman passe vraiment bien.
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Et me voilà plongée dans la play liste en attendant de l’être dans le livre !
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Bon moyen d’entrer dans l’oeuvre.
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Comment résister ?
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Je me le demande. 😉
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« terriblement haletant », c’est le mot juste ! Ce roman m’a fait vraiment flipper ! Il est noir et très intense, pfiou…
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Nous sommes d’accord. Un roman fort qui accrochera l’esprit de nos ados.
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Une couverture qui cache bien son jeu.
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Pour mieux nous surprendre…
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Ah bah en effet, la couverture si zen ne m’aurait jamais fait penser à une telle histoire. Je note, ça m’intéresse.
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L’art des contrastes.
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Très tentant !
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La plume de Marion Brunet vaut le détour.
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