Vous le savez bien, le mardi, tout est permis grâce à Stephie. Alors en ce jour léger où les esprits s’égarent et cèdent aux frivolités, je m’offre une lecture commune avec le plus coquin des blogueurs, l’homme à la plume qui sait se faire grivoise, celui qui passe d’une bverge à l’autre, qui aime les blogueuses en pum pum shorts et celui dont la célèbre queue (coupée) a fait frétiller bien des claviers. (Mesdemoiselles, mesdames j’entends d’ici vos soupirs d’envie. Jérôme, ne me remercie pas pour ce portrait-là.)
Vin rouge, corps nus, draps froissés et petite mort. L’étreinte aura ce goût de trop peu. Elle fumera une dernière cigarette pendant qu’il s’échappera sous la douche. Ce couple-là ne partagera pas de nuit, ce couple-là n’aura pas de petites habitudes quotidiennes et ne sera que le miroir de leurs instants volés. Ils sont amants et se résument à leurs rendez-vous furtifs dans les hôtels témoins de leurs enlacements délicieux. Le bouquet posé sur la table de chevet n’est pas pour elle mais cela n’a aucune importance. Ce soir, il rentrera chez lui et l’offrira à sa femme en bon époux aimant pour mieux taire ses mensonges. Ce soir, elle retournera chez elle où deux enfants et un grand barbu l’attendent. Rachel est une femme du monde, un écrivain admiré au caractère bien trempé. Si elle cherche d’autres bras c’est essentiellement pour oublier qu’elle s’éteint. S’il se glisse si vite hors des draps, c’est qu’il semble encore fébrile et peu habile face aux codes qui rythment ces doubles vies et qu’il a probablement encore beaucoup à apprendre de ces histoires où les minutes sont comptées, faute de mieux.
De ces corps à corps fougueux, naîtront des questionnements assez fins sur l’adultère, en laissant bien évidemment le soin au lecteur d’apporter ses réponses à un sujet qui n’a de cesse de mettre en péril l’équilibre des coeurs. C’est un regard délicat que les auteurs posent sur ces histoires que la morale réprouve. Nul besoin de juger, de dire combien c’est mal. C’est là, et les corps savent où se trouver, bousculant les certitudes. Autour des amants en quête d’un sursaut de vie gravite un cercle amical qui de confession en confession apporte sa pierre à l’édifice. Ces proches sentent les absences, les esprits égarés, les troubles qu’on masque difficilement , les hésitations qui trahissent. Une belle réflexion s’amorce sur le couple et ses frontières parfois flexibles, souvent troubles et fragiles. Cela manque peut-être un peu d’émotion à mon goût, n’ayant été véritablement touchée que par le mari de Rachel, qui dans ses silences discrets, sa patience délicate avait ce petit quelque chose de singulier propre aux beaux personnages. Enfin, à cette approche très cérébrale et psychologique s’ajoute un travail graphique absolument raffiné. Les généreuses courbes des corps ont un charme fou et les scènes d’étreintes passionnées sont d’une majesté et d’une élégance sans nom. Le dessin dit toute l’ivresse grisante des plaisirs charnels et donne à cette BD une puissance visuelle assez incroyable puisque le trait de Kalonji offre à l’adultère une beauté qu’on refuse de lui accorder et confère à l’immoralité un portrait saisissant de sensualité.
Une jolie lecture pour un mardi so hot, In bed with Jérome.
Le blog de Kalonji.
D’autres bijoux indiscrets: ici.
Pour vos oreilles : le sublime Where did you sleep last night – Madjo
In Bed Frost & Kalonji
Delcourt – Collection Mirages
ISBN: 9782756041599
96 pages / 15€95
Un oeuvre qui pourrait tout à fait me plaire. Je note. Dix fois.
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J’adore le trait ! Magnifique (autant que ton super portait de Jérôme, hi hi hi)
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Il mérite bien ça ! 😉
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Jérôme ou le trait ? 🙂
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Les deux, avec une préférence pour le premier. 😉
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Délicat, c’est le mot. Et je parle autant du livre que de mon portrait 😉
On refroisse les draps quand tu veux, tu n’as qu’à claquer des doigts pour que j’accours !
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Tends l’oreille, ça pourrait arriver très vite.
Addiction, quand tu nous tiens.
🙂
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Beau billet Moka. Délicat et sensible.
Le mari de Rachel regarde le lecteur de face, c’est troublant.
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Ah oui, ça a l’air vraiment bien !
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Quel portrait de Jérôme !
Et vos échanges : limites 😉 ?
Sinon, les illustrations me plaisent et un peu moins le sujet.
Je passe.
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Alors, alors, comme ça on se vautre dans des draps froissés et on ne dit rien à Noukette…? Tss, quelle frivolité ce Jérôme ! 😉
Blague à part, suis très tentée par cette BD moi, je note !!
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J’aime bien aussi les graphismes. A noter pour moi! Merci!
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Belle présentation. L’angle qui semble guider le texte est en effet bien plus subtil que ce que l’on peut lire ici ou là sur l’infidélité.
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Vous avez donc changé de cible pour vos lectures communes….
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Le sujet autant que les illustrations me tentent ! Je note !!!!
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in bed with Jérôme, eh ben ! 🙂 Je note bien sûr le titre !
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lu grâce à toi, j’ai beaucoup aimé. Le trait et les mots disent tout de cette situation à la fois follement excitante et terriblement périlleuse.
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