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Picasso, Oubrerie & Birmant au Musée de Montmartre.

Escapade parisienne... Sur les traces de Picasso
Escapade parisienne…
Sur les traces de Picasso.

C’était samedi. Un train Saint-Quentin/Paris-Nord. Deux lignes de métro et des marches à n’en plus finir. Une journée sur les hauteurs parisiennes, sur les traces de ces artistes qui ont tant fait la réputation d’un quartier que j’aime beaucoup.

Des Abbesses jusqu’au Musée de Montmartre, les lieux de perdition ne manquent pas. Un passage par le square Rictus pour – ironie du sort- jeter un œil sur le mur des je t’aime, un passage obligé à la librairie des Abbesses pour y trouver un Durringer et avoir une pensée pour celle qui m’a fait découvrir cet auteur, une pause dans la petite friperie adjacente, un coup d’œil chez LeKKer où je déjeunerai une prochaine fois et bien d’autres petits détours encore.

Toutefois, ne vous méprenez pas, lecteurs, le but de cette escapade parisienne était avant tout culturel (rien n’interdisant quelques entorses au règlement). Voilà des mois que nous nous étions promis ce rendez-vous estival avec mademoiselle ma petite soeur, et en grandes lectrices de BD, nous ne voulions sous aucun prétexte rater l’exposition des planches de Clément Oubrerie (BD en quatre tomes scénarisée par Julie Birmant qui fera l’objet d’un billet prochainement) au Musée de Montmartre.

Le jardin Renoir  (Nevroseraie ?)
Le jardin Renoir: des rosiers aux vignes…

Arriver dans le jardin Renoir du musée. Le cadre a quelque chose de doux et accueillant que l’on se trouve à l’ombre des arbres, non loin des rosiers, près des nénuphars, à proximité des vignes donnant sur la façade du Lapin agile, repaire des artistes en mal d’absinthe… Des coins et recoins végétaux qui nous guident agréablement vers l’exposition Picasso à Montmartre, la BD « Pablo » de Julie Birmant et Clément Oubrerie.

« C’est chez Picasso que j’ai passé les plus précieuses années de ma vie. C’est à cette époque que je me suis trouvé heureuse, c’est aussi là, hélas, que j’ai laissé une partie de ma jeunesse et toutes mes illusions. » Fernande.

Planches originales de Clément Oubrerie
Exposition des planches originales de Clément Oubrerie.

La BD s’invite donc au musée et autant dire qu’il le lui rend bien. Si l’intention première du Musée de Montmartre est de retracer la vie grouillante d’un quartier au riche patrimoine historique (songeons, entre autres, aux épisodes liés à La Commune), l’idée ici était de mettre plus spécifiquement en regard la collection permanente, constituée de nombreux documents d’archives, d’affiches si typiques de la capitale, d’œuvres de Toulouse-Lautrec (pour ne citer que lui…)  et le travail du dessinateur Clément Oubrerie qui a choisi ce quartier, poumon incandescent de la bohème parisienne, comme cadre privilégié pour son excellente tétralogie sur Picasso.

Des oeuvres aux planches Montmartre, Picasso
Tourbillons des corps et vue sur les toits…

De salle en salle, par un ingénieux jeu de vis à vis et de parallèles, les œuvres se répondent et offrent un parcours d’une grande diversité autour des lieux les plus célèbres de Montmartre. Nous suivons les fantômes de Fernande et Picasso, amants terribles de ce début de siècle et laissons nos regards se perdre d’un tableau à l’autre en nous autorisant un grand écart entre les corps nus et le frou-frou vaporeux des robes des danseuses de cabaret d’un Paris qui réveille les sens et excite les corps. Quel plaisir que de retrouver dans chaque espace les planches de Clément Oubrerie dont j’admire véritablement le travail autour d’une époque qui me passionne et qui me fascine totalement. Les planches exposées étaient souvent celles qui avaient marqué ma lecture: les rues de Paris, l’atelier de l’artiste, les toits gris à perte de vue et et les figures emblématiques de l’époque… Y retrouver Guillaume Apollinaire, Gertrude Stein, Marie Laurencin, Braque

Rendez-vous au Bateau-lavoir, portés par la voix de Fernande...
Rendez-vous au Bateau-lavoir, transportés par la voix et les « rêves perdus » de Fernande…

Un parcours exquis en excellente compagnie, ponctué de suggestions littéraires, d’achats superficiels et d’une pause bière et vin blanc au Café de la Bohème (Oui, c’est tellement cliché je vous l’accorde.) Des heures parisiennes pleines de charme qui, comme toujours, passent définitivement trop vite.

Une exposition qui durera jusqu’au 31 Août 2014.

Il est donc encore temps d’en profiter.

Musée de Montmartre et Jardins Renoir.

9€ l’entrée. Audioguide gratuit

Autres informations pratiques ici.

53 réflexions au sujet de « Picasso, Oubrerie & Birmant au Musée de Montmartre. »

  1. « Des heures parisiennes pleines de charme qui, comme toujours, passent définitivement trop vite. » Nous avons le même ressenti de ces heures parisiennes alors. Je n’avais pas remarqué cette expo-là, dont je n’étais pas si loin dans l’ambiance avec Paris 1900.
    Comme toujours aussi, j’aime beaucoup le ton de tes compte-rendus, et tu m’as donné envie de découvrir ce quartier lors d’une prochaine escapade.

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    1. J’ai fait Paris 1900 dans les premiers jours de son ouverture au public. Je n’avais pas rédigé de billet mais j’ai vraiment adoré cette ambiance d’une époque qui m’est chère…
      Je suis contente d’avoir fait naître chez toi des envies d’escapades parisiennes.

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  2. J’adore cet endroit … je n’ai pas vu l’expo, puisque je n’ai pas lu la BD … et là je ne me vois pas y remédier avant la fin de l’expo … bon, je l’aurai un peu vu grâce à toi.

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  3. Ah, ça a l’air vraiment sympa cette petite expo. Je ne suis pas grande amatrice de BD, mais je pense que l’ensemble est vraiment intéressant, voir les planches liées à une époque, un contexte, des artistes …

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  4. Très joli billet. Je n’avais pas remarqué cete expo et je dois t’avouer que je n’ai jamais été dans ce lieu. J’essaierai de réparer cette erreur avant le 31 août.
    Merci pour la découverte!

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      1. Lorsque tu as découvert cette belle exposition et ce coin de paradis à Montmartre, j’étais sous le soleil andalou de Malaga.
        Et l’automne et l’hiver sont plus propices à la tarte au citron…;)Une autre fois assurément quand tu feras une escapade parisienne plus longue.

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    1. Je crois que toutes les conditions sont réunies pour passer un très joli moment… C’est ce genre de visites qui me donne clairement envie de passer mes week-ends ici et là pour découvrir de jolies expo.

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  5. Je ne suis jamais allée dans ce musée, je me demande pourquoi ! Tu me donnes envie de réparer au plus vite, mais je ne retournerai pas à Paris d’ici la fin août, tant pis ce sera avec une autre expo. Je note l’adresse dont tu parles, le KKer, c’est le genre d’endroit qui peut me plaire beaucoup.

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