Neuvième art

Les Echos invisibles Sandoval-La Padula

Tome 1
Tome 2

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les « échos invisibles » sont le bruit que font les absents. Un cadre fracassé, une table qui tombe à la renverse, un cri de douleur qu’on étouffe, un corps qui s’abandonne et s’écroule, n’ayant plus que la force du poing qu’on abat une dernière fois sur le carrelage trop froid. Ils sont aussi les hurlements des vieux démons qui sommeillent en chacun de nous. Baltus est photographe, il saisit les instants et traque les jolies lumières. Le plus beau de ses clichés sera celui d’une femme dont il va tomber éperdument amoureux. Une passion fulgurante, incandescente, qu’il enterre un matin gris et brumeux, et qui emporte avec elle le cœur de Baltus. Dévasté, il n’a d’autre solution que de fuir un environnement qui ne cesse de lui rappeler sa douce Monica.

« Je n’arrive pas à pleurer… Et tout fait si mal… »

Vingt ans. Sans elle, loin de tout, cultivant la solitude qui comble les plaies béantes de manière bien illusoire. Toutefois, s’il fuit, c’est aussi parce qu’il sent en lui une force insoupçonnable, un sixième sens, presque incontrôlable, qui s’empare de lui de façon inattendue.  Il se reconstruit alors un monde à l’opposé de son passé douloureux et vit comme un ermite, laissant derrière lui sa passion pour la photographie. Cette vie-là lui convient, mais c’est sans compter sur l’arrivée d’Angie, une jeune étudiante qui va offrir à sa vie un tournant inattendu.

« Tu ne seras plus jamais là. »

Le deuxième tome a tout d’un nouveau départ puisque Baltus est invité à New York pour assister à la remise d’un prix obtenu par la jeune femme lors de ses recherches. Il abandonne les murs de pierre de la chaude Sicile pour les tours vertigineuses de la Grande Pomme. Un retour à la vie, une immersion dans un monde qu’il a sciemment mis de côté depuis bien longtemps. Ce retour aux vivants n’est pas sans conséquence. Croiser des femmes séduisantes, affronter leurs regards qui se posent sur lui, trembler lorsque  des mains se frôlent. Lui qui ne s’est jamais remis de la disparition de Monica, le voilà désormais confronté à de nouveaux visages qui libéreront parfois le retour de fantômes trop tenaces…

En attendant de brûler ses vieux fantômes…

J’avais lu le premier tome des Echos au moment de sa sortie et ce fut un de mes premiers achats chez Bulle en Stock. J’avais immédiatement été saisie par la très belle couverture pleine de nostalgie et m’étais précipitée sur cet album sans me poser la question de l’attente du tome 2. Il aura fallu que je m’arme de patience mais les retrouvailles avec la talentueuse Grazia la Padula (Jardin d’Hivern’en furent que plus savoureuses. Son coup de crayon « torturé » ne cesse de me fasciner. Certaines planches fourmillent de détails qui nourrissent l’esprit tourmenté du héros, et incontestablement, l’univers de l’artiste possède cette part d’ombre qui se lie à merveille avec le travail de Sandoval. Le dessin de La Padula a pris une ampleur assez étonnante et elle donne à  la ville de New York un charme indescriptible qui m’a rappelé combien j’ai aimé me promener dans ces rues-là.
Quant au scénario de Sandoval, il explore avec plus de profondeur la dimension fantastico-onirique qui enrobe son protagoniste de mystère. Les démons ont quelque chose de terrifiant et les ombres pâles des fantômes ont parfois l’allure des esprits nippons oppressants de Miyazaki. Moi qui suis parfois assez peu bon public de ce genre d’univers – quand il est poussé à l’extrême- j’ai finalement réussi à me laisser séduire par cette tonalité étrange et angoissante qui envahit les pages…

Voilà un duo de talent qui signe une BD de qualité, entre gravité et trop plein d’émotions, où les amours douloureuses n’ont que peu de chances de trouver l’apaisement tant attendu…

La chronique de DoliBD.

Les Echos invisibles Sandoval & La Padula

Tome 1 et 2

Paquet.

ISBN: 9782888906247
14.90  / 64 pages

 

Le rendez-vous de Mango
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TOP BD Yaneck  17/20
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17 réflexions au sujet de « Les Echos invisibles Sandoval-La Padula »

  1. Le fantastico-onirique n’est pas vraiment ma tasse de thé mais le coup de crayon de La Padula m’a tellement séduit dans « Jardin d’hiver » que je pourrais me laisser tenter.

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  2. A force de venir chez toi, je ne lis toujours pas les BD mais je les regarde comme d’un oeil beaucoup plus complaisant et différent, m’extasiant même parfois de certains graphismes 🙂 !

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  3. Voilà qui semble tout à fait intéressant ;0) Les illustrations sont splendides en tout cas… L’histoire, même si elle est un peu trop triste pour moi en ce moment, m’attire aussi…

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  4. Je me suis procuré le tome 2 en même temps que le 1, ce dernier était encore dispo dans mon nouveau QG ! Sans regret, ce diptyque est un régal de scénarios et de dessins !!

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