Que jeunesse se fasse...

Slip ou culotte ? Gornet – Percin

Texte garanti 100% subversif… OULALA !

Seigneur JF Copé, Dieu de l’UMP, j’ai péché.

A l’heure où votre slip trogne s’affiche, s’exhibe un peu partout dans les journaux et sur la toile après vos frasques radiophoniques voilà que quelques effrontées (oui, Jérôme, toi aussi) ont décidé d’ouvrir les livres interdits, les livres sales et licencieux que vous enverriez volontiers au feu comme l’ont fait avant vous de sales types qui ont fait führer à une sombre époque… (Oui, je vous le concède, l’agacement et la colère me rendent un poil amère, sans aucun doute excessive, et même capable de bien mauvais jeux de mots.) Ces bouquins pour enfants à l’intérieur desquels nous trouvons, des termes à fort degré de perversion, des mots diaboliques et des images repoussantes, ces mêmes ouvrages qui, selon certains dires souilleraient de leur encre l’image de la bonne famille, ceux qui feraient de nos enfants des êtres perturbés, pervertis dès le plus jeune âge par ces pages qui offensent votre petite et triste personne. Je sais, c’est sale. C’est mal. Mais loin de moi l’idée d’aller à confesse après la rédaction de cet article (Mes rapports avec le Tout-puissant sont aussi étroits que les vôtres avec la littérature jeunesse, celle que vous attaquez sans même la connaître un tant soit peu…) Attention donc, toi lecteur fébrile à l’esprit étriqué, peu enclin à goûter aux lectures peu recommandables, c’est ici que je commence à parler du livre. Pour l’avoir lu, ressenti, interprété. C’est ici que je m’engage, à parler de ce que je commence à bien connaître : j’entends par-là, les livres et la jeunesse.

Slip / Culotte, que(ue) choisir ?

Par la Marquise de PerSade et le Vicomte de Gornet, auteurs subversifs devant l’Éternelle connerie.

Pénétrons Entrons donc dans l’antre du diable, suppôts de Satan, et découvrons le contenu d’un des livres destinés au bûcher.

C’est qu’il donne le tournis avec cette mise en page, ce petit livre de la collection Boomerang du Rouergue. Le principe est simple : le livre est divisé en deux parties mettant deux histoires en regard. D’un côté, l’histoire de Coco (Corentin) et de l’autre, celle de Coco (Corinne). Il faut croire que le bouleversement des repères formels se répercute sur l’histoire puisque nos deux héros vont se retrouver dans une situation bien singulière… Au réveil, Corentin cherche désespérément son jean et son slip mais ne trouve que des jolies robes aux couleurs vives et des culottes brodées dans son armoire. Même combat, chez Corinne qui se réveille et découvre un corps qui ne lui est guère familier. Si la tentation d’accuser le manque de sommeil s’impose pour justifier cette hallucination matinale, la vraie surprise demeure dans l’absence totale de réaction de leurs parents en les croisant le matin. Le temps d’une journée, ils seront d’un autre sexe, conscients pourtant de leur « véritable » identité, vont devoir aller à l’école et se confronter à leurs amis dans une « autre peau », repensant leur rapport aux autres.

Faisons le point sérieusement : une apparition ou deux du mot zezette , l’évocation furtive d’une quéquette. Bouh. Bah. Beurk. (Je me sens bien peu crédible dans le rôle de la lectrice offusquée.) Non franchement, je ne comprends pas… Ah, laissez moi réfléchir… Corentin (devenu Corinne) se retrouve face à son meilleur ami qui se rapproche de lui, sous le charme de « cette fille » qui aime les jeux de garçon ? Oulala… La débauche est désormais accessible pour 6€50…

Déjà profondément agacée par le réveil en fanfare de discours qui m’horripilent, je referme un de ces livres tant décrié en me disant que tout cela fait décidément bien trop de bruit pour pas grand chose… C’est ce qu’on appelle le goût du scandale… Ce livre offre deux petits récits légers, frais et mignons, sans dérive ni excès, sans malaise ni vulgarité, soulevant même quelques questionnements intelligents et laissant naître une réflexion sur le rapport à l’autre sexe. Au secours… La France a peur…

Une lecture que je partage avec Jérôme, Noukette, Leiloona, Le Monde de Mirontaine, Stephie, Les Livres voyageurs, Hélène, L’Or rouge, Charlotte, L’Irrégulière.

Enfin et SURTOUT, de nombreux articles ont vu le jour suite à la verve maladroite d’un crétin: de très beaux textes, des déclarations d’amour à la littérature jeunesse et à cette précieuse liberté de création que nous nous devons de défendre. Je tenais aussi, puisqu’il est bien plus brillant que moi pour cela et parce que j’aime chacun de ses mots, jusqu’à la moindre virgule, joindre à mon article de sale gauchiste dépravée blogueuse, le texte de l’excellent Guillaume Guéraud. Vous l’avez certainement croisé, mais cette lecture est une bouffée d’oxygène dans ce climat étouffant des dernières semaines. (Attention, il dit « bite ». Et pas qu’une fois le fieffé coquin ! ) A bon entendeur…

Pervertir la jeunesse est un devoir.
 » Pervertir la jeunesse est un devoir. « 

45 réflexions au sujet de « Slip ou culotte ? Gornet – Percin »

  1. j’ai hésité à me mettre en string aujourd’hui. Et bien deant le tollé actuel j’ai sorti caraco et dentelles maculine. Aujourd’hui je serais en boxer 😉 …
    Moka ton article est magnifique !!!

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  2. Bon, tout ça est très bien, mais ne répond pas à LA question essentielle à mon avis : quand est-ce qu’on se met à poil AVEC Guillaume Guéraud ?! 😛

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      1. Et voilà, je l’ai enfin en mains et je vais m’empresser de le lire et donner dans la foulée mon avis ^^
        Bonnes vacances au ski (bonne raclette, chocolat chaud, lectures, etc….).

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  3. ça m’a aussi bien énervée toute cette polémique autour des livres jeunesses, de la théorie du genre et tout ce baratin médiatique. Belle initiative d’avoir voulu faire parler des livres décriés!

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