Neuvième art

Les derniers jours de Stefan Zweig – Guillaume Sorel et Laurent Seksik

couv_153672

 Tu es le premier amour, tu es le dernier amour. Mon éternel amour.
Ton parfum. Je sens ton parfum. Je t’aime. Si tu savais combien je t’aime.

J’avais au moins trois bonnes raisons de détester cette bande-dessinée. Des raisons sans lien direct avec cette histoire mais qui me faisaient constamment repousser ma lecture… J’ai beaucoup lu Zweig il y a deux ans et j’ai fini par me lasser de ses personnages tourmentés, fous et obsessionnels. Et pourtant, j’ai aimé Vingt quatre heures dans la vie d’une femme et j’ai été bercée par les mots de Voyage dans le passé. Les derniers jours de S.Zweig de Seksik est également dans ma PAL et après cette lecture il est évident que j’y reviendrai.

Ceux qui connaissent bien cet auteur savent qu’il a choisi de mourir au Brésil. Cette BD retrace donc, comme son nom l’indique, les derniers moments de Zweig qui choisira de se suicider dans sa petite maison de Petropolis.

Tout m’a été donné, tout m’a été repris.

Zweig et sa jeune épouse (un second mariage) arrivent sur le sol brésilien après avoir quitté New York. Ces juifs d’origine autrichienne ont fui l’Europe où le nazisme fait des ravages. Nous avons cependant affaire à un Stefan Zweig profondément triste et désemparé qui jouit pourtant de tous les succès en foulant les chaudes rues de Rio. Accablé par la situation dans son pays, il se renferme et rien ne semble réveiller l’homme qu’il était et qui a perdu toute foi en l’existence. Même sa femme Lotte, amoureuse de la vie et pleine d’espoir en l’avenir peine à déceler le moindre élan d’enthousiasme chez lui. Et pourtant, Dieu sait si ces deux-là s’aiment profondément.

Au fil des jours elle comprend, sent que Zweig se prépare à quitter ce monde qui montre une facette bien sombre de l’humanité. Lotte sent qu’il lui échappe et devine les intentions de Zweig. Elle sait aussi que rien ni personne ne viendra le faire changer d’avis sur son funeste projet.

Grand nostalgique de la grandeur et de la splendeur de Vienne, Zweig nous entraîne dans ses souvenirs d’une époque qui ne sera plus. On y retrouve avec plaisir quelques tableaux du merveilleux Klimt, on croise de grands noms de la littérature… Les pages se suivent et nous envoûtent, tant les illustrations et les couleurs sont époustouflantes.

Parle, continue de parler, je veux emporter le timbre de ta voix.

Quelle œuvre magnifique ! De Vienne à Rio, en passant par un clin d’œil new-yorkais, cette BD rassemble à elle seule bien des souvenirs de voyages pour moi. L’histoire du couple, bien que tragique, vient vous toucher en plein cœur. Le personnage de Lotte y est grandiose et fait presque de l’ombre au grand Zweig… Et que dire des planches finales qui ne seront pas sans vous prendre à la gorge et vous arracher quelques larmes…Une lecture merveilleuse.

Publicité

6 réflexions au sujet de « Les derniers jours de Stefan Zweig – Guillaume Sorel et Laurent Seksik »

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s