Neuvième art

La Chambre de Lautréamont Edith&Corcal

La chambre de Lautréamont – Edith & Corcal

« Plût au ciel que le lecteur, enhardi et devenu momentanément féroce comme ce qu’il lit, trouve, sans se désorienter, son chemin abrupt et sauvage, à travers les marécages désolés de ces pages sombres et pleines de poison ; car, à moins qu’il n’apporte dans sa lecture une logique rigoureuse et une tension d’esprit égale au moins à sa défiance, les émanations mortelles de ce livre imbiberont son âme comme l’eau le sucre. Il n’est pas bon que tout le monde lise les pages qui vont suivre ; quelques-uns seuls savoureront ce fruit amer sans danger. »

Les Chants de Maldoror Lautréamont.

C’est en préparant quelques cartons que j’ai retrouvé cette BD que je séquestre depuis bien trop longtemps ( je vais devoir faire profil bas à la bibliothèque municipale…) Je dois dire que j’étais plus que réticente à lire ce titre qui en apparence, il faut l’avouer, ne me disait rien du tout. Et pourtant, j’aurais dû me fier à l’enthousiasme de mon amie Gwenn lorsqu’elle m’en a parlé. Cette BD est signée par Edith et Corcal mais ils n’ont fait « que » ressusciter une oeuvre tombée dans l’oubli qui serait un peu l’ancêtre de la BD. Une révolution dans l’histoire de du neuvième art ! (Sa genèse est évoquée dans la préface de la BD et rend la lecture de cet album d’autant plus délectable !)

Le héros, Auguste Bretagne, feuilletoniste (raté) de profession, vit dans ce qui a été l’ancienne chambre parisienne du célèbre Lautréamont.. Fasciné par le morbide, il est un peu la risée du cercle de poètes zutistes qu’il fréquente régulièrement et qui le taquine en lui envoyant de curieux colis. Il est aussi l’amant de la jeune artiste Emily. En fouillant dans un vieux coffre laissé par Lautréamont, il tombe sur Les Chants de Maldoror cette œuvre subversive qui n’a pas encore le succès que nous lui connaissons. En parallèle, il fait une autre découverte dans le vieux piano de la chambre, après une soirée passée en compagnie de Rimbaud sous l’influence d’une petite poudre qui « dérègle tous les sens »…

Chants envoûtants… – La Chambre de Lautréamont

S’en suit une série de découvertes littéraires et d’intrigues amoureuses dans le Paris du XIXe dont l’atmosphère est parfaitement retranscrite sous le crayon d’Edith. On pénètre en plein cœur de la bohème parisienne et on se laisse emporter dans cet univers un peu fantastique qui parcourt l’œuvre. Une vraie réussite.

Ce siècle me fascinera toujours tant les auteurs qui l’ont parcouru me sont chers. J’ai aimé croiser la route du jeune Rimbaud, fraîchement débarqué à Paris lors d’une énième fugue, j’ai aimé découvrir les personnalités bien trempées de ce cercle littéraire représenté sur la célèbre toile de Fantin-Latour ainsi que leurs excentricités littéraires. Tout le mystère autour de l’œuvre de Lautréamont (et de son influence majeure sur celle de Rimbaud) n’a fait qu’alimenter l’envie de découvrir ses écrits que je ne connais que trop peu, par bribes. Ce fut pour moi une lecture fabuleuse et savoureuse. Une BD qui ravira, entre autres, les amoureux de littérature.

Les petits passages qui font battre le cœur…

♥ Les mots cachés de Rimbaud et les raisons de leur présence sous le papier…
♥ Les passages oniriques loufoques… Ô paradis artificiels !

Visions et démons – La Chambre de Lautréamont.

Yaneck et son TOP BD

19/20

Le rendez-vous de Mango.

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